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Titre : Causes célèbres de tous les peuples. I., Les chauffeurs. La bande d'Orgères. Lacenaire. François et Avril. Papavoine. Henriette Cornier. Mme Lafarge. Verger. Soufflard et Lesage. Montcharmont le braconnier. De Praslin. Damiens. Louvel. De Bocarmé. Léotade. Louis XVI et Marie-Antoinette. Béranger. Mingrat et Contrafatto. Fieschi, Moret, Pépin, Boireau / par A. Fouquier,...

Auteur : Fouquier, Armand (1817-18..?). Auteur du texte

Éditeur : H. Lebrun (Paris)

Date d'édition : 1858

Sujet : Procès -- 19e siècle

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb44452029z

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb444520305

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. : ill., couv. ill. ; in-4

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k42526b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-70 (1)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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Et il murmura de sourdes menaces de mort el d'incendie.

Ces menaces ne devaient que trop tôt se réaliser. Le~7 novembre, quatre gendarmes de la brigade d'Autun étaient appelés parleur service a la commune de Saint-Prix. Arrivcsala Grande-Verrière, deux d'entre eux, Emery et Brouct, prirent le chemin de la Petite-Chaux, hameau qu'habitait Montcharmont père. Après avoir fait des recherches infructueuses, ils rejoignaient leurs camarades, lorsqu'un homme, portant un fusil double et un carnier, traversa le chemin en courant. C'était Montcharmont qui, ayant aperçu les gendarmes, fuyait vers le hois, sa retraite ordinaire. Emery le reconnut, et les deux gendarmes mirent leurs chevaux au galop. Ils allaient atteindre Montcharmont, quand celui ci cria « N'approchez pas, ou je vous tue. » Et, reculant vivement de deux pas, il arma son fusil. « Ne tire pas, » criait Emery, mais déjà deux coups de feu avaient retenti et le braconnier prenait sa course vers le bois.

Bien que blcssé a l'épaule droite et à la main gauche, l'un des gendarmes, Brouet, continua sa poursuite. Mais peu à peu ses membres s'engourdirent, il s'arrêta, p ratysé par la douleur, et retournant son cheval, il vit le malheureux Emery chanceler et tomber. H courut à lui, lui parla Emery ne put qu'agiter la main. ouvrir une dernière fois les yeux, et il rendit le dernier soupir. Le 9 novembre, a sept heures (lu soir, le garde champêtre delà commune de Saint-Prix, François Gauthcy, était chcx lui, debout, coupant du pain pour la soupe. Sa femme et ses enfants l'entouraient. Toutà-coUt) la porte s'ouvre lentement, un canon de fusil brille dans la chambre, Gauthcy se retourne, une détonation retentit et le malheureux garde tombe mort. 11 avait ét6 frappé au cou comme le gendarme Emery.

L'assassin avait ajouté aux grains de fonte de l'arme meurtrière une balle de plomb, qu'on retrouva à quelque distance du cadavre, aplatie et déformée. Malgré la nuit~ maigre sa fuite rapide, l'assassin avait été reconnu. La veuve et les enfants du garde signalaient Montcharmont à sa taille, à sa casquette. Quel autre, d'ailleurs, eut pu commettre ce crime? On avait entendu, on avait vu fuir le meurtrier dans la direction d'un ermitage situé en face de la maison du garde. Le lendemain matin, on trouva sur ce terrain, et dans d'autres propriétés contigucs, une double empreinte de pas, les uns réguliers et se dirigeant de la campagne vers le théâtre du crime, les autres plus espacés et suivant une direction inverse.

Ces traces avaient été évidemment laissées par l'assassin.

Le soir même de l'assassinat, quelques instants après, Montcharmont se présentait au moulin de Saint-Prix, portant un fusil, l'air égaré il y réclama vivement une somme de 2 fr qui lui était due. Vainement on lui offrit à souper, il s'empressa de partir après avoir reçu la somme r clamée.

C'est dans le voisinage de ce moulin que commençait et que venait se perdre la double trace de pas remarquée sur le sol.

Ce fut une terreur véritable dans le pays. Les uns n'osaient plus sortir, les autres quittaient à la hâte le département. Ceux-ci accueillaient l'assassin par crainte et par lâcheté, lui fournissaient des renseignements et le nourrissaient. Le braconnier s'était en bandit le bois de Glux était devenu un maquis. Pendant quelque temps, grâce à sa connaissance parfaite des localités, Montcharmont. chappa aux poursuites de l'autorité. Mais il se lassa le premier de cette vie errante et sauvage. L'hiver venait d'ailleurs. Mont-

charment partit une nuit pourSenncccy~ily arma le décembre, et chcrc!)a a s'y faire passer pour un domestique qui allait a Lyon pour y trouver une place. Il fut reconnu et arrête.

H ne put nier l'évidence de ses crimes. Au reste, s'il manifestait quelque regret de la mort du gendarme; on sentait que lit mort du malheureux Gauthey n'avait pas assouvi la rancune de son assassin.

Le procès s'ouvrit à Chalon-sur-Saône, le 29 mars ~851. Les débats vont nous tpontrcr cette nature sauvage et rusée sous un nouvel aspect.

Montcharmont a vingt-neuf ans. Sa figure est empreinte d'une sorte de bonhomie fausse. Il porte une barbiche blonde ses traits sont assez tins, son teint est frais. Sans la mobilité anxieuse de sa physionomie, il serait impossible de deviner dans ce paysan le bandit quia jeté la terreur dans toute une contrée. SataiDe est petite, ses épaules carrées indiquent une force de corps peu ordinaire. Toutes ses réponses dénotent t.). terreur du chatimcnt.mais non la conscience de la faute. Le premier témoin entendu est le gendarme/o~. Sa figure est encore paie et accuse de récentes souil'rances. Sur sa poitrine, brille la croix de la Légion-d'Honneur, juste récompense de son calme courage. Le témoin raconte simplement les faits, la rencontre de Montcharmont, ses menaces aussitôt suivies d'euct, la mort de son camarade.

~7 ~c Président à Montcharmont Qu'avez-vous à répondre? `?

~foH~c/MOH< Mon cher Monsieur, j'ai entendu un grand bruit d'armes et de chevaux. je nie suis cru p rdu.un grand trouble m'a pris. j'ai cric: « Je me rends à vous. » Les coups sont partis. Ah! mon citer Monsieur, les gendarmes sont mes amis, je n'aurais pas voulu les tuer. Que j'ai du regret de ce brave gendarme Emcryl c'était un camarade, il ava:t trinqué avec moi, il m'avait donné de bons conseils! ~f. le Pre~<<. Cependant vous avez fait des menaces, vous avez dit qu'on ne vous aurait pas facilement, qui! n'y avait que le premier pas qui coûtait. Mo?~c/~nMO/!<. Mon cher Monsieur, je ne me rappelle pas avoir tenu ce propos. Je parle devant vous comme devant Dieu.

D. -Vous avez encore tué le garde-champêtre Gau" they, deux jours apr~s. R. Mon cher Monsieur, les témoins le sauront mieux que moi après cet an'reux attentat contre le gendarme, j'étais mort, je n'étais qu'un cadavre. Je ne savais ce que je faisais, ~ro~ (/'Ao?!MCM?'.

le Président sévèrement. Vous n'avcz plus d'honneur.

Mo~cAor~o~. C'est vrai, mon cher Monsieur. On m'avait excite à tuer le garde Gauthey. On m'avait dit « Tu es perdu maintenant, il vaut autant tuer les. ennemis.)) »

D. Qui vous a tenu de semblables propos. R. C'est le monde, mon cher Monsieur. D. Qui? Montcharmont ne répond rien.

D. Vous ne vous repentez pas de la mort de Cauthey, vous l'avez témoigne plus d'une fois? R. Je ne pouvais pas, mon cher Monsieur, en avoir autant de chagrin que de ce bon gendarme Emery. Oh! les gendarmes, mon cher Monsieur, je n'aurais pas tire sur eux s'ils m'avaient dit un mot.–D. Mais le malheureux Emery a crié «Ne tire pas, » mais il n'avait pas achève que vous les blessiez tous deux. Il. Ça se peut bicti) mon cher Monsieur, mais je ne l'ai pas entendu. D. Pourquoi ne vous repentez-vous pas d'avoir eu la barbarie d'assassiner le garde au milieu de ses jeunes enfants ? R. Mon cher Monsieur je ne dis pas que