publique, n'importe laquelle, car cette acquisition n'étoit politiquement qu'une caution donnée au gouvernement de son indépendance. Dans ce passage ffe l'état privé à l'état public, pas plus que dans les autres, elle n'avoit besoin ni d'intrigue ni de faveur, et les moyens de s'élever étoient tous en elle-même. On a beaucoup blâmé l'anoblissement à prix d'ar- gent, comme on a blâmé la vénalité des charges; la raison est la même. Mais quand je viens offrir à l'Etat mes services, et avant qu'il ait pu apprécier mon mérite, pourquoi commencerois-je par le grever de mes besoins? pourquoi ne donnerois-je pas à l'Etat la preuvè^sensible qu'en acquérant mon indépendance par l'accroissement de ma fortune, j'ai montré de l'ordre, de l'activité d'esprit, de la sagesse, de la conduite dans mes affaires domestiques, du bonheur, si T'on veut, qualités également propres aux affaires publiques, et qu'étant indépendant par ma fortune, je ne cherche pas à faire fortune à son service ? Ne sait-on pas que si la famille est mieux servie à mesure qu'elle paie davantage ceux qui la servent, l'Etat est mieux servi à mesuy qu'il les paie moins, et qu'il fait de l'honneur de le servir le premier rnobile et la plus haute récompense.
Cette famille une fois admise dans la noblesse, comme dans le séminaire des fonctions publiques, contente d'être admissible, n'en demandoit souvent pas davantage; et n'est-ce donc rien que de contenter à si peu de frais des ambitions si légitimes?