La noblesse de province, moins élégante dans les manières, moins habile dans fart de parler sous toutes les formes, que la noblesse de cour, a-t-elle été, aux États-généraux qui ont précédé la révolution (car c'est là seulement qu'elle faisoit corps), moins fidèle et moins dévouée? Les anoblis ont-ils, dans cette lutte à jamais célèbre, moins que les anciens nobles, gardé le dépôt des principes monarchiques ? Je laisse à l'histoire coatcmporaine cette question à décider. Mais si les «As ont été aussi fidèles que les autres, ils ont été plus malheureux, et la révolution et ses terribles décrets ont beaucoup plus pesé sur ceux qui avoient moins à perdre, et moins de moyens de réparer.
Dans tout ce que j'ai dit sur la noblesse, considérée comme institution et corps politique, on ne m'opposera pas, sans doute, les vices ou les crimes de quelques individus. C'est ainsi qu'il seroit souverainement injuste d'opposer, aux avantages incontestables de l'utile profession du commerce, l'exemple des négocians qui font banqueroute.
Mn" de. Staël réduit à peu près à deux cents les familles historiques, qui ne seront recrutées, sans doute, que par de grands talens, de grands services, de- grands génies, de grands hommes en un mot; et comme il n'en paroit guère, et même qu'il n'en faut que dans de grands dangers et de grands besoins, il nous faudra toujours de grands événemens pour avoir des grands hommes; et nous