naturel que le pouvoir, jeté au peuple comme une largesse, ait été ravi par les plus audacieux, et qu'enivrés de leur nouvelle fortune, des hommes, élevés des derniers rangs au faîte du pouvoir, n'aient gardé aucune modération dans son exercice. Il est naturel qu'après avoir détruit la royauté, on n'ait plus voulu de roi, et qu'après avoir outragé le Roi, on ait craint de laisser vivre celui qu'on avoit outragé (1). C'étoient'sans doute des excès en morale; mais ce n'étoient pas des excès en révolution c'étoient des accidens, comme les convulsions et le délire sont des accidens dans quelques maladies, et non des excès. Ces conséquences étoient, je l<§répète inévitables, parce qu'elles étaient naturelles, et que l'arbre portoit son fruit. Ces conséquences se^eroient développées tôt ou tard; elles se développeroient encore aujourd'hui; et seulement il y auroit plus d'art dans la violence, plus de méthode dans la destruction il se feroit autant de mal, et il seroit seulement plus irrémédiable. Necverb unquam bellorum civilium semen et causa deerit, dum homines perditi hastam (2) illam cruentam et meipinerint et (1) Carnot l'a dit dans son fameux Mémoire Louis XVI dé. » trôné ne pouvoit plus vivre. Nous l'avons condamné, comme ». un médecin condamne un malade qu'il désespère de sauver. (2) Des journaux ont traduit hasia par arme offensive. Il signifie vente aux enchères, et je me crois obligé d'en avertir, parce qu'il est facile de s'apercevoir qu'il y a moins de connoissance de la langue latine, depuis le progrès des lumières et l'esprii du siècle,