les principes que M~ de Staël veut justifier et que j'ai dû combattre.
Je les combats, qu'il me soit permis de le dire une fois, avec plus de connoissance des hommes et des choses que M- de Staël, et avec une habitude des discussions politiques qu'elle n'a pu ni dû acquérir. Je l'aurois véritablement regrettée si elle en eût su autant que moi sur la révolution. Mieux que moi, peut-être, elle en a connu les intrigues, que les femmes, avides de confidences et de secrets, prennent volontiers pour des événemens.
A qui cependant, ou à quoi peut servir l'écrit politique de M- de Staël ? il n'ajoute certainement rien à la réputation d'esprit dont l'auteur jouit à si juste titre; et il y a même, ce me semble, moins d'éclat de style que dans ses autres ouvrages; et peut-être, par.l'exagération de ses idées libérales, l'amertume de ses censures, l'injustice de ses jugemens, la disposition à renverser ce qui chancelle, ou à frappeur ce qui est abattu, laissera-t-il une idée moins favorable de la rectitude d'esprit ou de la bonté de caractère qu'on aimoit à retrouver dans cette femme si spirituelle. Elle avoit paru, dans ses conversations, moins emportée sur les choses, plus indulgente envers les personnes et elle eût mieux fait, je crois, pour sa mémoire et pour notre repos, de conserver à son écrit le caractère de ses conversations ou s'il n'étoit qu'une bienséance commandée par les égards dus à la société au milieu de