Commune-Affranchie, 6 Décembre.
Lettre des représentants du peuple adressée à la Convention. Citoyens collègues, on ne conçoit pas aisément jusqu'à quel point la ^mission que vous nous avez confiée est pénible et difficile; d'une part, les subsistances n'arrivent qu'à force de réquisitions réitérées dans une ville qui n'inspire que de l'indignation et qu'on ne veut plus compter qu'au rang des ruines de la monarchie; d'autre part les administrations composées d'hommes intéressants, sans doute, puisqu'ils furent opprimés par les rebelles, mais qui par cela même, sa .trop disposés à se dépouiller de leur caractère public, ou oublier l'outrage sanglant fait à la liberté, pour céder au désir personnel de pardonner leurs ennemis une population immense à licencier, à répartir dans lefctivers départements de la République; des patriotes coupables, parmi lesquels on les a confondu, soit par un excès de scélératesse, soit dans l'espoir de couvrir le crime du respect religieux pour le patriotisme.
Enfin, citoyens collègues, 0n emploie tous les moyens imaginables pour jeter des semences d'une cruelle pitié dans tous les cœurs, et pour nous peindre comme des hommes avides de sang et de destruction comme si toutes nos mesures ne nous étaient pas impérieusement dictées par la volonté du peuple. Quelques efforts qu'on fasse, nous demeurerons ses fidèles organes, ses mandataires impassibles notre courage et notre énergie croissent sous les difficultés vous en jugerez par la proclamation et l'arrêté que nous vous faisons passer et que nous avons déjà envoyé au Comité de salut public.
Nos ennemis ont besoin d'un grand exemple, d'une leçon terrible pour les forcer à respecter la cause de la justice et de la liberté. Hé bien nous allons le leur donner.
La partie méridionale de la République est enveloppée par leur perfidie, d'un tourbillon destructeur il faut en former