2 Frimaire an II (22 Novembre).
Interrogatoire de Jean-Jacques Ampère, c2gé cle 61 ans, juge de paix du canton de la Halle-aux-Blés, demeurant èc Lyon, quai Saint-Antoine, 44. Réponses qu'il a faites.
J'ai été à Lyon, pendant le siège.
Je n'ai eu aucune correspondance avec les autorités prétendues constituées de Lyon.
Demande. Vous êtes accusé d'avoir instruit toute la procédure contre les patriotes, d'avoir été président de la policé correctionnelle pendant tout le temps de la contre-révolution, et d'avoir jugé ceux qui n'avaient commis d'autre crime que d'avoir été au club, les hommes à être attachés au poteau et les femmes d'avoir les sourcils coupés, d'avoir condamné entre •^ autres Cadet Rufard, clubiste, à six mois de détention pour avoir été chercher du pain pour son frère, détenu dans les fers à l'occasion de la journée du 29 mai. On vous reproche d'avoir dit à tous ceux que vous interrogiez Vous êtes des scélérats, vous autres avec vos clubs vous aviez des agents jusque dans les campagnes, et votre complot était la destruction des honnêtes gens. En un mot, on vous impute l'assassinat du vertueux Chalier, puisque c'est vous qui avez instruit la première procédure, et que c'est en vertu de votre mandat d'arrêt qu'il est monté sur l'échafaud.
Réponse. Je n'ai eu aucune part aux jugements rendus contre, les patriotes, hommes ou femmes, qui ont prononcé la peine au pilori contre les hommes et les sourcils rasés contre les femmes je conviens d'avoir instruit la procédure du citoyen Chalier, sur la déclaration qui m'avait été faite le 27 mai par l'accusateur public qui avait le droit de provoquer mon ministèré j'ai fait également plusieurs instructions contre des officiers municipaux à la suite du 29 mai, et en statuant sur ces procédures, j'ai renvoyé à la forme de la loi