sur les circonstances dans lesquelles il entreprit ses premières recherches.
k Dans mon enfance, mon esprit jeune et vivement impressionnable possédé du besoin d'apprendre, mais formé par une éducation faite à la ville, ne trouvait guère d'autre satisfaction que la contemplation de l'atmosphère. Le lever du soleil était masqué par le toit de la maison voisine; mais je jouissais de son coucher. Il m'était plus aisé d'ailleurs de prolonger ma promenade pendant la nuit que de devancer le jour. L'affaiblissement graduel de la lumière à l'approche d'une belle soirée, les couleurs brillantes du ciel, lorsque la clarté s'évanouit, l'approche de la nuit, tenaient bien souvent en suspens l'esprit du flâneur solitaire. Les pluies d'orage, les nuages chargés de grêle qui nous viennent de l'ouest, provoquaient mon attention, et je possède encore quelques-uns de mes dessins sur les formes les plus remarquables des nuages, aux diverses époques de l'année.
Les regards du poëte et du peintre ne sauraient demeurer étrangers au spectacle des phénomènes atmosphériques, ce sont eux qui, pendant les voyages et les traversées, provoquent les observations du plus haut intérêt, puisque d'un temps clair et d'un vent favorable dépendent souvent, sur terre et sur mer, le succès d'un départ nécessaire, ou d'une promenade d'agrément.
« J'enregistrais souvent sur mes tablettes de voyage, l'ensemble et la suite des phénomènes atmosphériques, et j'en notais avec une attention particulière les cas les plus remarquables. Malheureusement, toutes mes observations manquaient de lien et de coordination scientifique c'est seulement lorsque le grand-duc eut fait disposer au sommet de la montagne d'Etters un observatoire de météorologie, que je pus comparer mes observations à celles de Howard et classer les formes des nuages d'après les distinctions que ce savant avait présentées. Je ne manquai pas de rappeler à mes souvenirs ce que je connaissais déjà, et je portai de nouveau mon attention sur tout ce que l'atmosphère peut présenter d'intéressant à nos regards. Je saisis avec joie la théorie de Howard, parce qu'elle établissait entre les phénomènes un lien qui m'avait manqué jusqu'alors. Il m'était impossible de comprendre, et de représenter les états complexes de l'atmosphère, par des nombres et des lignes, aussi étais-je satisfait de trouver les phénomènes les plus simplement présentés, et mieux en rapport avec ma manière de voir. Comme dans le vaste ensemble de la nature, tous les phénomènes