duits au Palais Dario, mais à l'hôtel Vittoria. Goethe y habita et c'est là que loge votre humble serviteur et ami. Ne croyez pas que j'y aie été attiré par le souvenir de ce grand homme.
« Nous avons parlé plus d'une fois, au
cours de promenades dans Rome, de l'auteur des Elégies romaines, et vous savez que je n'ai pas pour lui une extrême admiration. Son portrait par Tischbein, au milieu des ruines de la Ville éternelle, révèle un fond de niaiserie que je retrouve dans ses plus célèbres productions. Avec sa longue figure d'olympien et de conseiller aulique, ses vêtements de meunier, son grand feutre, sa mine et sa pose prétentieuses, il a l'air quelque peu sot, mais je ne vous écris pas pour vous parler de Goethe; ma lettre est pour vous dire que je suis à Venise, ce qui ne vous étonnera pas. Florence, malgré ses beautés, n'a pas pu me retenir. J'y ai passé une dizaine de jours, puis j'ai pris la route de la Lagune. M'y voici. J'y ai retrouvé « le bonheur vénitien son enchantement d'au-