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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1937-03-21

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 21 mars 1937

Description : 1937/03/21 (Numéro 80).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k409431x

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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lALIBHlTÉ

A l'occasion de la mort de Sir Austeh Chamberlain, le journal socialiste _anglais The

ifauy Herald écrivait « Tout en étant conservateur, il restait ouvert à la discussion, et des hommes comme lui, à quelque parti qli'ils appartiennent, représentent Un trésor pour une nation. » On voudrait que cette phrase, écrite par des socialistes Britanniques, fût méditée chez nous par tous ceux qui n'ayant que le mot « liberté » à la bouche, semblent, pourtant l'avoir vidé de sa substance. Une fois de plus, la démorçratie anglaise donne là une fière leçon à ses amis. Le véritable exercice de la liberté, le voilà. |i On ne peut pas imaginer une ration dont tous les éléments penseraient de même. Ou cette nation itérait réduite alors à l'esclavage de la dictature, Or, la dictature n'est jamais qu'un état provisoire et,elle amène la paralysie de toute pensée (il est remarquable de constater que ni en U. R. S. S.,j ni en Italie fasciste, ni en Allemagne hitlérienne, on n'a vu par exemple un seul grand écrivain s'affirmer). La diversité des opinions, la confrontation des idées, le choc des intelligences resteront toujours la condition expresse d'une société évoluée. Toute majorité a besoin d'une opposition. Un pays qui ne se corrige plus luimême peut connaître des heures brillantes. Tôt ou tard, il paye cher ses facilités.

Cependant, il n'y a pas de liberté sans discipline. Il n'y a pas de liberté sans mutuelle tolérance. Nous reconnaissons à tout le monde le droit de penser différemment de nous et, bien souvent, une contradiction calme et sensée nous force à reviser nos propres jugements. En revanche, nous ne reconnaissons à personne le droit de nous insulter et de nous menacer en raison de ce que nous prrisons. Ou bien alors qu'on raye te mot « liberté du vocabulaire français.

Par son tempérament propre, le peuple britannique se meut naturellement dans la liberté et il en reconnaîi spontanément les limites. Il n'en est pas de même du peuple français, dont les passions sont plus violentes et le sang plus vif. Pour corriger ces tendances, il est indispensable alors que les dirigeants français assurent, par leur autorité, le jeu normal de la liberté. Telle est, par excellence, la fonction gouvernementale. Si le gouvernement la trahit, il conduit le pays aux pires accidents.

iLa responsabilité profonde qui pèse sur les hommes qui nous mènent aujourd'hui est précisément de ne pas avoir compris, dès le début, cet impératif catégorique. Parce qu'ils étaient les élus des forces d'extrènie-gauche, ils ont cru qu'elles leur consentiraient une discipline spontanée parce qu'ils étaient arrivés au pouvoir, non seulement en flattant les passions populaires, mais en les portant au paroxysme, ils ont cru qu'ils pourraient diriger ces passions. Les voilà victimes au- jourd'hui de leur (Conception er- j ronée de la nature humaine et de ( l'interprétation fausse qu'ils donnaient au mot liberté.

Tout ce qui se passe est d'une logique implacable. Car la logique descend du cerveau dans le pôin^. Oh a emprisonné un grand polémiste d'extrême-droite en raison d'un article jugé provocateur. Mais on a laissé des foules entières hurler « La Rocque au poteau », et ce cri paraissait même si normal qu'il accompagnait notamment le 14 juillet dernier les cortèges officiels. Quand on déchaîne de telles tempêtes, il ne faut pas s'étonner qu'elles sautent les digues. Quand on protège la haine, il ne faut pas s'étonner qu'elle se traduise en actes. D'abord, des mots. Ensuite, des balles. Tout se tient. Les lois qui gouvernent les sociétés sont im- muables.

Le gouvernement peut mesurer aujourd'hui ce qu'il en coûte de défendre la tolérance et la liberté, quand on a commencé par les bafouer. Par la voix de M. Campirichi, les radicaux viennent d'éyoquer la doctrine même de la République et il faut leur. en savoir gré. Nous voulons espérer que le gouvernement, devant les inquiétudes qui sé manifestent, Saura et voudra redresser une situation qui ne permet plus d'équivoque. si, au lieu de rappeler à tous les Français leurs devoirs et d'affirmer d'abord le sien, le gouvernement voulait s'en tirer par des « habiletés pour maintenir coûte que coûte une coalition frappée à mort et à laquelle ses participants <eux-mêmes ne croient plus si, dans cette intention, il cherchait à frapper un parti libre, tandis qu'il tolère celui qui, par ses cellules, ses rayons, ses armements clandestins, constitue un complot permanent contre l'Etat et contre la France, ah qu'il prenne garde Le sang de cinq malheureux Français doit suffire. v

Wladimir d'Ormesson.

•̃̃ LA BOMBE !i CONTRE LE BLINDAGE

rarâo, de plus, en plus redoutable tiendra-t'il demain i le navire à sa merci ?

Ar.

'̃> (Lire l'article en 3" page)

r

l AU DEPART FHONOtED l'avion de miss Earhardt e capote et l'aviatrice

e doit interrompre son raid

Après une journée de repos à HonoB lulu, miss Amelia Earhardt a voulu, 3 hier, prendre son départ pour la see conde étape de son raid autour du a monde.

Après avoir roulé plus de trois cents 2 mètres, au moment où l'aviatrice allait décoller, l'avion a- glisse -sujsaJeï «ô$aé par suite de l'éclatement dit pneu droit. L'avion capota et des flammes jaillirent qui furent rapidement éteintes. 1 Miss Earhardt et ses compagnons sautèrent de l'appareil et se tirèrent indemnes de l'aventure.

Quant à l'avion, dont le train d'at1 terrissage est brisé et les deitx .hélices de l'aile droite tordues, il va être probableinent envoyé à l'usine où il fut construit pour y être réparé.

Miss Earhardt a déclaré qu'elle re• commencerait son raid dès que son appareil serait remis en état de vol; ^^fc,i LES JOURS SE SUIVENT

MARCHÉ MARCEAU. Quand elle sera la, vivante, sous ses habits d'azur et de joie, l'Expo*sition sera peut-être délicieuse j mais pour l'instant elle ne fait qu'encombrer nos promenades et '̃ bousculer singulièrement nos habi. tudes. C'est ainsi que le marché du Cours-la-Reine a émigrer avenue • Marceau, « Eh ce n'est pas grand''chose, penserez-vous, et il n'y a vrai. ment pas de quoi en ressentir de l'humeur ? » Enfin

Ce n'est pas moi d'ailleurs qui proteste, c'est le marché. Un marché possède un aspect physique, une âme, et je voua assure qu'tl est gêné avenue Marceau. Il ne se sent pas ̃ chez lui, Je le regardais hier matin il semble être venu là, timidement, et assis sur lé bord de la chaise coin*me les gens qui se trouvent pour la première fois dans un salon et se demandent s'ils ont bien l'attitude qu'il convient et réfléchissent aux réponses qu'ils vont faire si la mai*tresse de maison les interroge. Coursla-Reine, le marché s'épanouissait il avait ses aises, la Seine à ses pieds; et, dans le dos, ce vaste cours se reposaient les voitures car quel maraîcher, quelle vendeuse de mer* lans n'a pas sa voiture ? Tandis qu'avenue Marceau, évidemment il y a 'autres automobiles, et qui font les fières. Et puis les servantes se retrouvent sur te trottoir avec les maîtres, ce qui devrait leur paraître naturel, puisque le marché est ïns*tallé en face des portes d'où ils sor*tent mais leur paraît cependant insolite. Les légumes eux-mêmes ont un aspect contraint il y manque la belle liberté du plein air.

Charme des marchés Je les aime pour leur mouvement, pour l'hymne qu'ils chantent à la vie, pour leur variété savoureuse. Marches italiens, tout sonores de latin bâtard, grisants de fenouil, de romarin, de pommes d'amour, et le minestrone semble déjà bouillir sous le soleil. Marché de la place des herbes à Vérone, marché aux fruits, à Venise, circule l'appétissante locandiera de Goldoni, les amoureux ne vont-ils pas se battre à coups de pêches dorées, de pastèques et de citrouilles (comme en un charmant « proverbe » de Gérard d'HouviUe) ? Marchés marocains, leurs vendeurs accroupis, le bled encore dans les yeux, derrière leur étalage, et qui remuent des graines de leurs maigres mains. Marché du Caite, mouski jamais lassé, où t'esprit même du négoce nait et renaît en offres, en marchanda,qes, \n protestations, cependant que grésille sur la braise un kebab bientôt tavelé de mouches. Antiques Verha russes, où se retrou* vaient pêle-mêle les fleurs de papier, les poissons rouges, les rameaux de Pâques, les ronds de corne, les vieilles partitions, les images en couleurs, comme dans un poème surréaliste. Nous voilà loin de Vavenae Marceau mais, je vous répète qu'elle n'est pas faite pour marché, cette honnête fille.

Guermantcs.

UN COMPTE RENWJ

DE MANDAT DE M. DORIOT EST INTERDIT

A SAINT-DENIS

Hier, un compte rendu de mandat municipal de M- Jacques Doriot, président. du Parti Populaire Français, avait été interdit à Saint-Dneis. M. Marcel Cachin devait, en revanche, prononcer un discours dans cette même ville.

Les amis de M. f)oriot se sont rendus au nombre de 2.000 dans une salle de la mairie, où ils ont été reçus par le député-maii'e. Après MM- Henri Barbé, Delhomme, conseillers municipaux, M. Doriot s'entretint avec ses administrés sur-lu place de la Maire. Une foule importante manifesta avec force son mécontentement de la mesure prise contre le Conseil municipal de Saint-Denis et, devant la salle où il parlait, poussa des cris hostiles au leader du parti commu-

niste.

ll!l!lillliiilfMMIIIIIItlllMIIMIIIIIIIII!lllttlllMIMIMlHllll)lll!tl(IMn

En page G: Echec au libéralisme renaissant, par C.-P. Hobb& 1

UNE MESURE IDIf^llÈ

CONTRE LES NATIONAUX-SOCIALISTES

LEC~NŒm~

dirigera désormais lui-même le ministère MM Sûreté Le titulaire Aliter, M. de ^eustaedtefiSturnier semblait favorable aux menées hitlériennes > ,v';ï (JIEhEPHONE FIGARO)

VeenNe, 20 mars. Le mot de remaniement ministériel serait trop ̃pompeux pour désigner le changement qui s'est opéré, ce soir, au ministère de la Sûreté ressortissant au ministère de l'Intérieur. Depuis le dernier remaniement gouvernemental, deux hommes se partageaient l'intérieur, M. Glaise-Horstenau, qui avait dans ses attributions l'administration du pays, et" M. Neustàedter-Stûrmer, qui dirigeait la Sûreté.

Or, si, d'une part, M. Glaise-Horstenau fut nommé ministre en fonction de l'accord du 11 juillet et s'il est considéré, depuis comme l'homme désigné pour réaliser le rapprochement des nationaux et des gouvernementaux dans'l'esprit du fameux accord, d'autre part, M. JtfeustaedterStiirmer, ancien Héiriïewëhr, sëhibîàit offrir 'totHfe '?e%gi':tantiesr"pour que ''̃̃• fût.poursuivie une politique sans équivoque et purement autrichienne. Toutefois, M. Neustaedter-Stûrmer, connu déjà en Hongrie, où il fut ministre d'Autriche, pour ses sympathies nazies, se fit, aussitôt arrivé au pouvoir, l'apôtre, de la cause de l'opposition nationale et prit pour parfaire la pacification intérieure de l'Autriche des initiatives hardies, pour ne pas dire dangereuses. Le fameux manifeste des sept cents par lequel le chancelier était mis en demeure d'accorder aux nationaux les libertés dites culturelles (et qui eût abouti à une autonomie politique du parti national-socialiste en Autriche), avait: été patronné par lui. Les défaillances du service d'ordre

le jour de la visite de M. Von Neurath On assure également que les excès regrettables qui se produisirent à Vienne le jour de la visite du ministre allemand von Neurath n'eurent lieu qu'en raison de négligences voulues dans l'organisation du service d'ordre. En retirant ses fonctions à M. Neustaedter-Stûrmer, le chancelier Schuschnigg n'inaugure donc pas une politique nouvelle qui s'écarterait des déclarations catégoriques faites en son discours du 14 février. La politique extérieure et intérieure de l'Autriche reste inchangée. M. Schuschnigg ne fait en rien dévier la ligne qu'il s'était tracée. Au contraire, voulant de plus en plus centraliser les pouvoirs, voulant détenir lui-même les principaux leviers de commande tant pour la paclfication du pays que pour sa défense, et d'accord avec le président Miklas, il se constitue chef de la Sûreté, et nomme secrétaire d'Etat M. Skubl, un de «es plus fidèles collaborateurs, un fonctionnaire dont les convictions autrichiennes ont déjà été mises à l'épreuve.

M. Skubl, qui est, depuis le 25 juillet 1934, préfet de police à Vienne, entre donc, ce soir, dans le cabinet Schuschnigg, tout en'gardant ses fonctions à la préfecture.

L'initiative que vient de prendre le chancelier d'Autriche a en quelque sorte une double signification. Elle prouve que sans abandonner l'espoir d'une entente avec les nationaux autrichiens (le maintien du ministre Glaise-Horstenau l'atteste), les dirigeants d'Autriche font échec aux nazis et à tous ceux qui poursuivent, au nom de l'opposition nationale, une politique trouble ou ambiguë. •̃̃̃ ̃̃̃<̃ «iMiMMtliiiiintiiiitfiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiittiiifiiiiiiliiniifiiMMiilliiilillMinlMilHlHfiliiilliiliiiiiMiiiiillIiiiiiiiiiiiiiiMitiiiii EN AGE 3 .'• ,.̃'̃

SUR LE FRONT E>E 0UADALAJARÂ Une retraite s tratéfji pe des nationaux permet à leurs adversaires de réaliser une importante avance j

PRÈS DU TOMBEAU DE L' EMPEREUR LE MARECHAL FOCH REPOSE SOUS LE DOME DES INVALIDES Le vainqueur de la Grande Guerre, qu'avaient salué les drapeaux des Armées alliées, a reçu toute la soirée l hommage du peuple de Paris» cure p«rticie en troisième page)

LE COLO,,NEL DELAROCQW renvoyé

en Correctionnelle

n., rre io.

Le juge d'instruction reçoit l'ordre de rendre immédiatement

son ordonnance

La, chancellerie a reçu l'ordre de rendre compte immédiatement du résultat des enquêtes et instructions ouvertes par M. Beteille en juillet et octobre, pour reconstitution de ligues et provocation à l'attroupement» contre le colçnel de La Rocque, le comïnandapt Renaud et tous autres. Ces informations étaient terminées et les dossiers, qui forment 12.Q00 cotes, se trouvaient, entre les mains de M. Dorse, substitut du procureur de la République.; Gabriel Ollivicr, avocat du co-

lonel, avait .déposé, des ..conclusions

lo,?s~I,a~a!tMppsé, de,Lc;oncIusio.llS

de nullité, des actes d'instruction

ayant porté sur des faits non prévus au réquisitoire. Le Parquet prit un nouveau réquisitoire. L'avocat déposa alors une liste de témoins à. entendre.

(Suite page 3, colonne 2.)

UNE MISE AD POINT du Parti Social Français Le Parti Social Français nous communique ̃

D'uiie information tendancieuse parue dans le Populaire, il résulterait que M. Beteille, juge d'instruction, aurait l'intention de clore prochainement l'information dirigée contre le P. S. F. pour reconstitution de ligue dissoute, et qu'il n'attendrait pour le faire que te retour de commissions rogatoires envoyées en province. Cette nouvelle ne peut être que fausse pour les raisons ci-après D'une part, il. n'est au poude personne, pas même du Populaire, de prêter ou de dicter ses décisions à un magistrat quel qu'jl soit sur une procédure en cours. D'ailleurs, le magistrat instructeur attend si peu le retour de commissions rogatoires en province que depuis trois semaines il est dessaisi du dossier par le parquet, ou plus exactement par la chancellerie. Enfin, lés témoins dont l'audition a été sollicitée par la défense n'ont pasencore été entendus. Ajoutons qu'un incident de procédure n'a pas encore reçu sa solution. Il est en effet apparu à la défense que le réquisitoire du 7 juillet 1936, sur la reconstitution des ligues dissoutes, était antérieur à la création même du P. S. F., déclaré seulement lé 11 juillet 1936. Une décision de justice, quelle quelle soit, prise à raison de cette instruction, ne saurait donc, en tout état de cause, avoir aucun effet sur le P. S. F.

CE QUE NOUS OFFRIRONT LES JOURS ET LES SOIRS DE L'EXPOSITION ON ENTRETIEN AVEC L'AMUSEUR P SEMERA LA JOIE

SUR 90.000 METRES CARRES

Aux foules "qui, de mai à octobre, vont se presser sur les berges de la Seine, il fallait un amuseur. L'Exposition des Arts et Techniques dans la vie moderne ne l'a pas oublié, mais pour l'avoir inscrit à son programme, elle exigeait de ce bénéilcaire, du goût et de la science. Car, s'il y a un art du divertissement, il est aussi une technique de la distraction. Pour les animateurs de la grande manifestation internationale, l'un n'allait pas sans l'autre ils les prirent tous deux comme base de concours. Certes. les données du problème étaient complexes puisqu'il s'agissait de semer la joie sur les 90.000 mètres carrés répartis sur l'Esplanade des Invalides et sur le bord de l'eau.

Au premier emplacement, les réjouissances populaires aux seconds, face à face sur le fleuve, les délassements plus raffinés.

Dix-sept concurrents s'affrontèrent; on ne proclama qu'un seul élu. Qu'allait nous offrir cet enchanteur public X" 1 ? Quels tours connaissait ce bouffon, que de prévoyants conseillers venaient de choisir pour le Visiteur-roi ? Ce n'est pas dans une des pièces de l'aile la plus reculée d'un château que je le vis, mais derrière le large et plat bureau directorial d'une puissante organisation.

Triboulet s'appelle Marcel Gucnet et il est administrateur-délégué de la So.ciété concessionnaire. Pour ce créateur de gaîte les minutes sont précieuses avant que la première ne se soit écoulée, nous étions, lui et moi, penchés sur le plan de Paris.

Sur l'Esplanade

Un vaste. carré bordé par les rues Fabert et de Constanline, fermé par celle de l'Université et par In majestueuse architecture à coupole d'or c'est l'Esplanade. Pour M. Guénel, c'est un stade récréatif voici les joueurs au centre, le Village Alsacien. Composé des sites et monuments les plus réputés, il comprend l'ancienne douane de Colmar, une vieille maison de Kaysersberg, la Tour de Ribeauvillé, des reconstitutions de la Petite France et de l'Hôtel

ilimilliiiiiiimiiiiiiiiiiiiiMiluftiiiiiiiHiiiiiiuiiliiiiiiHiiiiiiiiiiili

A Bruxelles, les coureurs anglais gagnent le

Cross des Nations

devant l'équipe de France Au classement individuel, l'Ecossais Flockhart est premier et le Français Sicard second (Lire l'article en rubrique sportive.)

du Corbeau, de Strasbourg.' Et pour a qu'un miroir d'eau apporte ici son pit'toresque attrait, le canal de Wissems bourg ceinture les vieilles demeures de RiqueWihr et de Turckheim.

-1 Des fêtes costumées montreront dans sa passionnante diversité le folklore de a toutes nos Des buvettes et ii des pâtisseries, débiteront les spécialir tés locales. Autant dire que ['on mangéra et boira bien 1

s La notoriété mondiale et la vogue x touristique imposaient l'évocation du s Montmartre nocturne, des Souks maros cains, des Indes Néerlandaises on les r trouvera voisinant avec le Palais du r Rire et le Se.énic Ruilwaij, titres vieux i peut-être, mais panache de formules nouvelles qui réjouiront comme le Vof/aqe en avion, les Parachutes et qui, à semblables à la Grue ijéante, soulèves ront. l'enthousiasme.

> Au fond du fleuve

? La Seine ayant etc prise comme axe c principal de l'Exposition, c'est au bord e du fleuve que se trouve l'annexe des t plaisirs élégants. Il a paru logique de i les grouper entre le pont des Invalides et celui de l'Aima côté rive droite, i en contre-bas du cours Albert-I", s'étend le port de la Conférence. Il va devenir celui des « attractions scientit fiques, artistiques et féeriques ». Sur son quai, tes millions, par dizaines, vont s'entasser. P.

(Suite page 3, colonnes 1 et 2.)

S

EN PAGE 5

CHRONIQUE

DES

i r SPECTACLES par Pierre Brisson

iiiiiiimiiiiiiiitiiiiiiiiiiMimitiiimiiimiiiit uufiiitiitiHiin i BILLET DU DIMANCHE

NÉMÉ_SIS Si malignement que se soit développé, parmi l'humanité d'aujourd'hui, le goût des horreurs, je doute que les amateurs les plus déterminés des accidents de la rue et des faits divers sanglants aient eu le cœur de lire jusqu'au bout les récits complaisamment circonstanciés 1 que l'on nous a faits du massacre des innocents à New-London (Texas). Je pense que pour s'excuser auprès d'eux-mêmes de leur faiblesse, ils auront allégué le lieu commun de la différence que l'on veut voir entre l'échelle des valeurs du nouveau monde et celle de l'ancien. Tout ce qui arrive de l'autre côté de l'eau passe, de ce côté-ci, notre imagination, étonne notre sensibilité. 11 est clair que, si vous enfermez dans une école mille écoliers et si l'école est détruite de fond en comble, le nombre des victimes sera cinq fois plus élevé que si le groupe scolaire n'avait contenu que deux centaines d'enfants. Cela est même si clair que peut-être ne vaudrait-il pas la peine de le dire mais pour ceux qui voient plus loin que la surface et l'apparence, ces catastrophes ne sont pas seulement des fatalités arithmétiques elles ont une plus haute signification elles sont la rançon du colossal.

Le colossal est une invention de l'homme. Il semble que la nature en ait horreur, comme on disait jadis qu'elle a horreur du vide. On ne le rencontre nulle part dans l'univers. En dépit de cette habitude que nous avons prise d'appeler « astronomiques » les chiffres qui excèdent notre pouvoir de calculer ou d'imaginer, le ciel étoilé lui-même n'est pas colossal; car tout y est équilibre, harmonie, mesure le colossal est le contraire de la mesure, de l'harmonie et de l'équilibre. Tout y est beauté le colossal est laideur. Par l'effet de quelle loi mystérieuse, chaque fois que la malice de l'homme produit cette laideur, jette dans cette harmonie une discordance, rompt cette mesure ef rend instable cet équilibre, la nature réagit-elle afin de rétablir l'ordre que nous avons troublé ? Nous ne pouvons qu'observer la constance et la ponctualité de ces réactions, nous sommes aussi incapables de les comprendre que de comprendre pourquoi et comment un tissu vivant se répare lui-même quand il est blessé. Les Grecs, qui expliquaient tout par des fables et qui ne cherchaient pas plus loin, attribuaient ces revanches de la nature mesurée sur les excès de toute sorte à une déesse qu'ils appelaient Némésis, c'est-à-dire, à peu près, la justice distributive. Elle était la propre soeur de la Pudeur, qui ne peut, par définition, tolérer aucune inconvenance; et toutes deux étaient les filles de la nuit discrète.

Hélas les spectacles que leur donnait pendant le jour. et même pendant la nuit, la corruption des hommes les dégoûtèrent. Elles se drapèrent dans leurs vêtements blancs, prirent leur vol et se réfugièrent au séjour des dieux. Ceux de l'Olympe sont amis de la mesure une Némésis allemande, supposé qu'il en puisse être une, n'aurait pas la même ressource car le vieux dieu du Walhalla méprise justement la mesure et n'appréci» que le colossal.

Abel Hcrmant,

de l'Académie fi\- a- ':c.