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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1937-02-07

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 07 février 1937

Description : 1937/02/07 (Numéro 38).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k409389c

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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CONFIANCE.

Confiance avoir confiance. pouvoir se fier. Mille échos se renvoient le mot magi-

que. C'est toujours à lui qu'il faut en revenir. Curieuse humanité Elle se grise d'illusions Elle croit au mouvement perpétuel elle est avide de nouveau. et elle sait bien, pourtant, que tout se ramène ici-bas à quelques idées très simples, vieilles comme le monde. Les « mères », disait Gœthe. Avoir « confiance », c'est être sûr de quelque chose ou de quelqu'un, c'est avoir éprouvé, c'est savoir. Nous avons « confiance » dans l'esprit de paix de l'Angleterre. Nous n'avons pas confiance dans l'esprit de paix de l'Allemagne. En 1926, les Français ont eu « confiance » en Poincaré. « Si c'est pour Poincaré, on donnera ses sous », disaient les paysans dans ces marchés de province où se règle, en définitive, la santé de la nation. Pourquoi cette « confiance » en Poincaré ? Parce qu'on était, sûr de la rectitude du Lorrain.

Aujourd'hui, la France se retrouve devant le même problème qui se pose à chaque instant dans son histoire. Devant elle, un gouffre financier est ouvert. Un seul moyen de le sauter le ressort ailé de la « confiance » Mais peuton avoir « confiance » dans les hommes qui nous mènent ? Le débat roulait hier sur ce thème à la Chambre. Il ne fait que commencer.

M. Vincent Auriol se plaint des « méchants » qui se posent la question. Comme il a tort de se fâcher Le problème est autrement haut. Il nous dépasse les uns et les autres. En fait, !a politique française est en porte-à-faux. D'une part, les circonstances n'ont jamais plus impérieusement exigé qu'à la tête de la France se trouvassent des hommes cohérents. D'autre part, ces mêmes circonstances n'ont jamais hissé au pouvoir une formation plus incohérente. Le dire, ce n'est pas comme l'insinue M. Auriol verser dans une hostilité systématique, dans des calculs égoïstes. C'est simplement constater des faits.

Un exemple les mêmes hommes qui proclament aujourd'hui le caractère « sacré » des dépenses militaires refusaient hier encore de les voter. Les mêmes hommes qui s'efforcent actuellement de séduire l'épargne s'ingéniaient hier à la menacer. Les mêmes hommes qui juraient leurs grands dieux que jamais ils ne prêteraient la main à la dévaluation sont aussi ceux qui l'ont faite. Quelle est alors le vrai fond de leur doctrine ou, simplement, de leur pensée ? Que veulent-ils et où vont-ils ? Le savent-ils euxmêmes ? Quel est le but lointain qu'ils poursuivent ? « Nous ne sommes pas un gouvernement socialiste », répète M. le président du Conseil. Mais il dit aussi « Nous préparons l'avènement du socialisme. » « Nous ne sommes pas une majorité révolutionnaire », reprennent en chœur les communistes. Mais ils ajoutent « Nous travaillons à la révolution. » Précisément, la « confiance », c'est de se savoir à l'abri de ces tours de passe-passe. Remarquez que ces contradictions expriment dans une certaine mesure le trouble de notre époque. Car notre époque est complexe. Et la France elle-même est complexe. Jamais personne ne lui imposera un régime « totalitaire ». Depuis mille ans elle vit de compromis. Avec ses soleils et ses brumes, elle est elle-même un compromis.

Un compromis ? Non, pourtant. Une f usion. Et voilà le mot qui dit tout. Le noyau de la crise psychologique que traverse la France est bien là. En faisant d'ailleurs un effort méritoire, M. Blum offre aux Français un compromis; mais un compromis provisoire, intéressé, entre de vieilles formules également vidées de leur substance. Ce qu'ils appellent, eux, de toute leur volonté de vivre et de vivre jeunes, c'est une fusion nouvelle qui leur ouvre largement l'avenir et où ils pourraient mettre en commun leur élan national et leur foi.

Wladimir d'Ormesson.

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L'ECOLE LAÏQUE

remp!acera-t-elle

L'ECOLE RELIGIEUSE en Alsace-Lorraine ? Lire en troisième page une émouvante et vigoureuse protestation de Mgr Ruch, évêque de Strasbourg

ENTRE DEUX TRAINS

M. EDEN

s'est promené en taxi

dans Paris avec Mme Eden Une heure après son arrivée, il poursuivait son voyage vers la Côte d'Azur.

M. Anthony Eden, secrétaire d'Etat au Foreign Office, qui, en compagnie de Mrs Eden, avait quitté Londres à 11 heures hier matin. pour se rendre dans le Midi de la France, est arrivé à Paris, en fin d'après-midi, par la « Flèche d'Or ». Le ministre britannique n'est pas descendu en gare du Nord son wagon ayant été décroché, en gare de La Chapelle, pour être acheminé, par la ligne de petite ceinture, sur le réseau P.-L.-M., est arrivé à la gare de Lyon à 18 h. 50.

Le secrétaire d'Etat au Foreign Office a mis à profit l'heure qu'il devait attendre avant le départ du Calais-Méditerranée pour effectuer en taxi, avec sa jeune femme, une promenade dans la capitale.

A 19 h. 50, M. et Mme Eden arrivaient, toujours en taxi, en compagnie d'une amie de Mme Eden, en gare de Lyon, où ils prenaient aussitôt place dans le compartiment qui leur avait été réservé.

Enfin, à 20 h. 10, le Calais-Méditerranée, qui avait été dédoublé en raison de l'affluence, quittait la gare de Lyon.

Le secrétaire d'Etat

au Foreign Office

va-t-il rencontrer M. Beck à Monaco ?

Varsovie, 6 février. Dans les i milieux politiques de la capitale polonaise, on croit savoir que M. Eden, secrétaire d'Etat au Foreign Office, qui, on le sait, est parti pour le Midi de la France, aurait, à Monaco, un entretien avec M. Beck, ministre des affaires étrangères polonais.

A cette occasion, les deux ministres s'entretiendront du dernier discours de M. Hitler et d'autres questions d'ordre international. Les conversations revêtiront un caractère tout à fait privé.

♦̃

LES JOURS SE SUIVENT

j

LA FIN DE L'AVENTURE

1

Trois des jurés qui venaient de î condamner Spilers à mort ont signé un recours en grâce. On comprend l mal leur initiative au premier exa- j 1 men. Le tribunal avait demandé la ] mort pour envoyer Spilers, perpétuel évadé, dans une région d'où l'on ne i s'évade plus. L'argument était déci- i sif le jury l'avait entendu et, par ses réponses, avait fixé le châtiment c de l'accusé. Là-dessus, trois des jurés réclament la grâce qu'ils n'ont pas C voulu accorder eux-mêmes et cette contradiction surprend. A. vrai dire, elle ne surprend pas longtemps, si l'on examine les faits de la cause, ou plutôt le personnage qui la forme. Spilers, après s'être évadé de nombreuses fois, snr le point d'être repris, tue le gendarme qui allait l'arrêter. Ce genre de crime est de ceux qui ne pardonnent pas. en est de bien plus ignobles assassinats prémédités, commis par exemple sur des bienfaiteurs et dans des conditions atroces. L'homme traqué qui tue celui qui vient l'arrêter obéit à un réflexe qui ne certifie pas absolument l'ignominie mais la justice n'a pas à peser cette nuance. La société défend qui la défend les meurtres d'agents et de gendarmes se payent au plus cher; et c'est logique. Spilers, après ses cinq ou six évasions, n'a plus apparemment à espérer de poursuivre son aventure au delà de ce meurtre.

Et pourtant ces trois voix qui demandent la grâce le prouvent ce criminel n'est pas de ceux qui inspirent absolument l'horreur. Pourquoi? Parce qu'il est un personnage d'aventures, parce qu'il a pris ses risques et conduit dangereusement sa vie. Il coexiste dans l'âme bourgeoise d'un juré, c'est-à-dire chez beaucoup d'entre nous, l'impératif justicier, mais aussi une certaine admiration pour l'outlaw qui, pris et repris, s'evade, témoigne de courageuse hardiesse et donne constamment à la liberté le prix de l'existence. Il est saisissant que dans ce procès d'un évadé, d'un assassin de gendarme, ce soit précisément un geôlier qui soit venu déposer en faveur de l'accusé. Spilers avait jadis sauvé un bateau en détresse et trois gardiens de bagne qui se trouvaient à bord. Il y avait un risque à courir il l'avait couru ce jour-là dans le sens héroïque. Question de direction.

Question de direction Nous comprenons bien que des hommes de la trempe de Spilers sont construits pour le meilleur ou le pire, qu'ils leur faut un ouvrage ou s'employer sans réserve. Ils n'ont pas peur des orages. La terre, trop connue, trop mesurée ne leur laisse plus guère le champ des découvertes alors ils s'emploient à de basses explorations. La prudence, pour eux, serait de n'être jamais armés. Mais c'est leur demander l'intelligence et la raison. Or, quand ils les possèdent, ils sont autres et des victorieux ici-bas. Guermante*.

M. VON RIBBENTROP va soulever à Londres la question coloniale La semaine prochaine, il présenterait les revendications du Reich à Lord Halifax qui remplace M. Eden, en congé

Berlin, 6 février. Les services étrangers du Deutsche Nachrichten Büro, agence officielle du gouvernement du Reich, publient de Londres l'information suivante

« On apprend que l'ambassadeur von Ribbentrop engagera très prochainement avec le gouvernement britannique des négociations en vue d'une rétrocession des anciennes colonies allemandes. On suppose que l'ambassadeur du Reich se rendra, dans le courant de la semaine prochaine, auprès de lord Halifax, qui remplace M. Eden en congé, pour l'entretenir de cette question.

» M. von Ribbentrop s'efforcera tout d'abord d'obtenir du gouvernement anglais une reconnaissance de principe du bien-fondé des revendications coloniales allemandes.

» Dans les milieux anglais, on considère tout naturel qu'à la suite du dernier diccours du Fiihrer la question coloniale soit soulevée. Il est naturel aussi que M. von Ribbentrop ait apporté à Londres' des instructions précises sur le sujet colonial. M. von Ribbentrop ne serait toutefois pas en possession d'un mémorandum allemand proprement dit, destiné à être remis.au gouvernement britannique. » ̃

On prétend d'autre part que l'ambassadeur allemand est muni d'instructions nouvelles dans la question d'un pacte de l'Ouest. Le D. N. B. rappelle qu'avant Noël déjà, M. von Ribbentrop avait attiré l'attention de M. Eden sur les difficultés créées à cet égard par la conclusion du pacte franco-soviétique.

Un tournant des relations anglo-allemandes? LONDRES, 6 février. Les rédacteurs diplomatiques des journaux du dimanche doutent que l'ambassadeur du Reich soit d'ores et déjà en mesure de présenter à lord Halifax des propositions détaillées en vue du retour à l'Allemagne de ses colonies.

L'Observer estime que M. von Ribbentrop présentera une demande en forme de compensation coloniale pour la perte des colonies allemandes d'avant-guerre, sans toutefois spécifier aucune suggestion de détail ni soumettre aucun mémorandum à ce sujet. Le même journal déclare que les deux pays doivent formuler leurs désirs « Or, la diplomatie par grands discours publics est impropre à ce dessein. » Que veut l'Allemagne ? Que veut l'Angleterre ? Que peut donner chacune d'elles ? demande l'Observer. Voilà les questions pratiques. Elles ne peuvent être posées et ne sauraient trouver de réponse que dans l'atmosphère confidentielle de la vieille et vraie diplomatie. ». Quant au Sunday .Dispatch, il écrit que « les relations anglo-allemandes sont sur le point d'atteindre une phase critique ». « La Grande-Bretagne, ajoute-t-il, serait disposée à prendre en considération les revendications coloniales allemandes à condition que tout accord réalisé fasse partie d'un règlement européen auquel 1 Allemagne participerait pleinement. »

LA GREVE DE LA GENERAL MOTORS LA TENSION EST GRANDE A FLINT

Un mandat d'arrêt

est lancé contre le Président de l'Union des travailleurs de l'automobile

Flint (Michigan), 6 février. Le juge Padola a signé un mandat d'arrêt contre quatorze des principaux chefs de l'Union des travailleurs de l'automobile. Parmi eux se trouve M. Homer Martin, président de l'Union.

Le shériff Wolcott, chargé de l'exécution du mandat, a conféré longuement avec le colonel Joseph Lewis, commandant la garde nationale de Flint. On s'attend à ce qu'il fasse arrêter M. Martin demain, si les usines ne sont pas évacuées à ce moment.

La tension est grande à Flint. Il est malheureusement à craindre que de graves collisions ne se produisent incessamment entre les grévistes et la police et même la troupe qui a été appelée. en renfort.

Un arrêt prescrit la fermeture de tous les débits de bière et de liqueurs pour la durée de la grève.

EN PAGE 4

L'épargnant en face de la crise financière Par C.-P. HOBBE

L'ANNIVERSAIRE DU 6 FÉVRIER 1934

l Fidèles au culte des morts,,de nombreuses personnes sont venues hier déposer des fleurs au pied de la fon- I taine Sud de la place de la Concorde, où plusieurs manifestants furent tués dans la soirée du 6 février 1934.

Demain, premiers essais y éeêrc^iom^é^ sur la ligne Paris-Le Mans Les automotrices attaqueront la longue

et dure rampe de Pontgouin, à l'ouest de Chartres

Les Chemins de fer de l'Etat procéderont demain, entre les gares de .Saint-Aubin-Saint-Luperce et de La Loupe, c'est-àdire entre les kilomètres 99 et 124 de la ligne Paris-Le Mans, aux premiers essais de train électrique sur cette grande artère, tronc commun des lignes de Bretagne et du Sud-Ouest. Le parcours choisi comporte la longue et dure rampe de Pontgouin d'ores et déjà, on peut prévoir que les locomotives électriques enlèveront avec aisance les charges qui font haleter leurs « sœurs qui fument ».

L'électrification des 211 kilomètres de la ligne Paris-Le Mans, menée d'ailleurs concurremment, depuis deux ans, avec le quadruplement des voies entre ParisMontparnasse et Versailles, et la signalisation en bloch automatique, touche donc à sa fin. Dans quelques mois, les chemins de fer de l'Etat, qui ne possédaient jusqu'ici, en traction électrique, que des lignes de la banlieue parisienne, auront également une grande ligne électrifiée.

LE PAPE I PARLERA AUJOURD'HUI PAR T. S. F. à l'occasion de la clôture du Congrès Eucharistique de Manille

Le Congrès eucharistique de Ma- nille qui depuis cinq jours se déroule avec un éclat extraordinaire se termine aujourd'hui. A cette occasion, comme il le fit en 1932 au Congrès eucharistique de Dublin et en 1934 au Congrès eucharistique de Buenos-Ayres, comme il le fit également lors des fêtes de Lourdes de 1935, le Souverain Pontife donnera par T.S.F. sa bénédiction, précédée d'une courte allocution.

De même que la veille de Noël, en raison de son état de santé qui tout en restant stationnaire est toujours grave et douloureux. Pie XI parlera de son lit, peut-être, si la nuit n'a pas été trop mauvaise, serace de sa chaise longue roulantè. La manière non seulement courageuse mais souvent héroïque dont le Pape depuis deux mois supporte des souffrances horribles, refusant tout adoucissement et offrant tout à Dieu pour la paix du monde, lui a conquis l'admiration et la sympathie des milieux les plus indifférents. Aussi peut-on prévoir que très nombreux seront aujourd'hui ceux qui voudront écouter la parole pontificale. On prévoit que le Pape parlera par T. S. F. vers 20 h. 30 (heure des Philippines) ce qui correspond à 12 heures (heure française). Le poste parisien enregistrera l'allocution pontificale, mais ne la diffusera que ce soir vers 20 h. 50.

Paul Lesourd.

Un Consistoire secret aurait lieu au début d'avril.

(Lire page 3 la dépêche de notre correspondant particulier.)

Le courant continu à 1.500 volts tension standard des grands réseaux) sera distribué par ligne aérienne type P.-O. Treize sousstations à fonctionnement entièrement automatique et commandées à distance, s'échelonneront entre Paris et Le Mans.

Des éléments automoteurs très « aérodynamiques », comprenant deux caisses sur trois boggies, assureront à 100 kilomètres à l'heure la desserte des gares entre Paris et Chartres, suivant un système de cinq zones. Des automotrices à très grande vitesse (150 kilomètres-heure) effectueront les liaisons directes ParisLe Mans. Enfin, les trains rapides seront remorqués par des locomotives d'un dessin inédit, à quatre essieux moteurs, pesant 127 tonnes, et dont les 3.750 CV permettront de remorquer des charges de 500 tonnes à 150 kilomètres à l'heure en palier, et de 700 tonnes à 110 kilomètres à l'heure en rampe de 6 pour cent.

Philippe Roland.

CE SONT BIEN DES CADAVRES d'Espagnols que la mer rejette Il sur la cote vendéenne

Les marins assassinés ont-ils été immergés au large de Saint-Nazaire ou à Santander ?

Saint-Jean-de-Monts, 6 février. Les cadavres que l'Océan continue à rejeter à la cote sont bien, comme on le supposait des cadavres d'Espagnols.

En effet, on vient d'en découvrir un sixième à Préfailles, petite station balnéaire située entre Pornic et Saint-Nazaire. Il porte une chemise fantaisie à rayures blanches, marquée aux initiales « N. S. A. » avec, à l'intérieur du col, ces mots « Alicenasla Batalla. Catabazanas Santander ». Un bouton de pantalon porte la marque « El Guila » sur la tige des chaussures en drap, à semelles de cuir, se trouve « Canad Special » ces chaussures sont renfermées dans d'autres, en caoutchouc, portant la marque « Dixon ».

Comme les autres, ce cadavre est dans un état de décomposition avancée.

Mais si l'on est fixé sur la nationalité des victimes, on ignore encore à la suite de quelles circonstances elles ont été jetées à la mer. On suppose qu'il s'agit d'Espagnols embarqués à destination de la France sur un de ces mystérieux bateaux venus, il y a quelques mois, dans le port de Saint-NazaiFe, exécutés en mer et jetés au large dans la baie de Bourgneuf. La divergence des courants marins serait la raison pour laquelle ils viennent échouer en des points différents de la côte.

Quelques-uns pensent que les ma- rins assassinés appartenaient à l'équipage de l'Alona-Nendi qui séjourna à Saint-Nazaire du 21 septembre au 15 octobre, ayant à bord une trentaine de matelots et dix miliciens armés.

Pendant son escale, de nombreuses discussions avaient éclaté à propos de caisses de tabac que l'équipage voulait conserver et que réclamaient les miliciens.

Les douaniers durent même séparer les marins et les miliciens qui se battaient à coups de couteau. Les miliciens déclarèrent alors quns « régleraient leur compte » aux hommes d'équipage lorsqu'ils auraient pris le large.

Le 15 octobre, à 17 heures, ï'AlonaNendi quittait le port.

Exécutés à Santander ? Mais on peut supposer aussi que les corps retrouvés en Bretagne sont ceux d'Espagnols assassinés à Santander, il y a environ deux mois. Le vent du Sud, la marée, le ressac ont pu les amener jusque sur la côte vendéenne, grâce au courant côtier d'eau froide, qui longe les côtes espagnoles, le golfe de Gascogne et va aboutir vers les côtes de la Bretagne.

Ce courant, très connu des pêcheurs, passe à une distance, variant entre six et douze kilomètres, des

LES GAIETES DU PRETOIRE

I

LES PIGEONS

de la rue de Paradis Les pigeons parisiens sont-ils plus effrontés que ceux de la place SaintMarc, à Venise, ou ceux de MonteCarlo. ?

La rue de Paradis ex de l'Enfer rendue célèbre, le siècle dernier, par sa visionnaire, Mlle Couédon, donne asile à des pigeons qui semblent, à première vue, très convenables leur rendez-vous préféré se tient sur le toit d'une maison où un chéneauman-vxpert vient, en mars, juin, septembre et décembre, nettoyer l'endroit où ces oiseaux accumulent leurs plumes usagées, les déchets de pain et de graines, etc.

Le 15 mai 1935, le toit en question, ayant sans doute reçu de nombreuses visites des pigeons d'alentour, le tas de détritus prit des proportions telles qu'il glissa lentement, se détacha et vint coiffer une dame qui sortait de chez sa modiste, avec un chapeau neuf. Quand un événement de ce genre se produit, il provoque un attroupement tapageur. Pendant que la dame « sinistrée s'en prenait à la concierge de l'immeuble, une marchande au panier cria

Ce sont de vilaines bestioles Plus= jolies que toi, rétorqua Crinquebille. y.

La rue fut bientôt partagée en deux camps les pigeonopltiles et les pigeonophobes. La politique s'en mêla. Le coiffeur d'en face qui, depuis les élections, en voulait au crémier son voisin, entendant ce dernier préconiser, sinon la mort, du moins l'internement des oiseaux qui s'oubliaient trop souvent sur ses camemberts, l'apostropha e Vendu à Franco » ce à quoi le crémier riposta « Eh va donc frère toumoche » faisant ainsi allusion à une secte connue.

Ce fut le signal d'une courte, mais

vive bagarre à laquelle mit fin l'arro-

seur public, en dirigeant le jet sur les adversaires, sans distinction de couleur. Résultats deux parapluies déchirés, trois chapeaux d'homme aplatis et une douzaine d'oeufs écrasés, sans compter l'invasion du poste de police.

L'affaire celle des' pigeons seulement vient d'avoir son épilogue devant la justice de paix du dixième arrondissement, présidée par M. Alfred Wolff. La dame réclamait 600 francs d'indemnités pour son chapeau perdu et ses vêtements tachés. Le propriétaire de la maison, reconventionnellement, 2.000 francs pour abus de citation directe.

Car, a plaidé ce dernier, si, à l'inquisition fiscale et à la carence des chômeurs, il faut'ajouter la responsabilité des dégâts des pigeons, le métier de propriétaire ne devient plus possible et il ne reste qu'à démolir la bicoque pour ne pas y laisser sa chemise. Le juge n'a pas été attendri. Le propriétaire a été débouté et condamné à verser 550 francs à la dame au chapeau. Louis Thinet.

côtes basques, à une vitesse d'environ deux nœuds à l'heure et prend fin sur les côtes vendéennes.

.Quelque témoin pourra-t-il, un jour, apporter la lumière sur cette mystérieuses tragédie '?

milItlIIIIIUIIIIIIHtIIIIIIIIIIIIIIIIItlIIIIHIHIllHllllllllIlIlHIIIlllll)

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CHRONIQUE

DES

SPECTACLES

par PIERRE Brisson

iniiiinniiiiiiiiiiiniiiiii'iminiiiiiiiiiiiiniiiniiHiiiiiiiiiuiimw BILLET DU DIMANCHE

MON PERE

n'avait pas tort Quand j'étais jeune, ou quand je croyais l'être, je n'attachais aucune importance à l'opinion des hommes que je croyais vieux maintenant qu'ils ne sont plus, je ne puis me défendre de les évoquer d'entre les morts, et de leur demander ce que là-bas, là-haut, veux-je dire, où ils sont, ils pensent de nous. Avouerai-je que je ne me sens pas très fier quand je fais ces évocations ? C'est mon propre père, naturellement, qui personnifie à mes yeux toute la génération passée, et bien que son indulgence me soit connue, quand il m'apparait je baisse la tête, comme au temps de mon enfance, lorsque j'avais fait quelque sottise et qu'il me grondait, si doucement J'ose à peine dire j'ai peur qu'on ne se moque de lui et de moi quel est celui de nos péchés sur lequel je crains plus son jugement. Qu'il désapprouve la facilité, le négligé de nos mœurs, cela va tellement de soi qu'il est superflu d'en parler mais je l'imagine jetant les yeux sur le cours des changes, sur la cote de la Bourse, sur le bilan de la Banque de France, lisant des articles sur l'inflation, sur la dévaluation de la monnaie et je devine qu'il éprouve quelque chose de pareil à ce que j'ai moi-même éprouvé quand j'étais tout petit, que j'ai vu la colonne de la Grande-Armée abattue en travers de la place Vendôme, et que je me suis senti moins fier d'être Français, jusqu'à ce qu'elle fût relevée.

Je me rappelle son émotion lors des atteintes, tout à fait passagères, qu'a subies de son temps le crédit de la France, lors, par exemple, du cours forcé, de quelques mois, en 1870, et quand la Banque a émis des coupures de vingt, de dix, voire de cinq francs. Personnellement, c'est tout ce qu'il a vu de plus approchant de « la hideuse banqueroute », mais il a pu entendre ses parents parler du tiers consolidé, et ses grands-parents parler des assignats j'en ai encore toute une planche dans mes papiers de famille car, en ce temps-là, on ne laissait rien perdre, même « les petits bouts de ficelle ne pouvant plus servir à rien ». Je me rappelle aussi la fierté de mon pauvre père, lorsqu'il voyageait dans des pays où la valeur réelle de la monnaie différait assez sensiblement de la valeur nominale, et où, quand il payait ses notes d'hôtel en francs français, on lui rendait plus qu'il n'avait donné.

Je n'ignore pas que ces sentiments doivent paraître mesquins aux financiers esprits forts d'aujourd'hui. Je suis d'un avis différent. J'y vois la marque d'une probité rigoureuse et admirable, qui était alors le caractère essentiel du bourgeois. De toutes les niaiseries romantiques de Flaubert, celle que je lui pardonne le moins est d'avoir « appelé bourgeois quiconque pense bassement ». Moi, j'appelle bourgeois celui qui fait honneur à sa signature. Notez que la probité de ces bourgeois comme on n'en voit plus guère n'était nullement individualiste. 11 ne leur suffisait pas de faire honneur à leur signature ils entendaient que la communauté fit de même, et ils n'auraient pas moins souffert d'une défaillance du pays que d'une traite protestée. Voilà ce que me dit, sans rien dire, l'ombre de mon père quand elle revient. Je n'oserai plus l'appeler.

Abel Hermant.

de l'Académie française.

UN SUCCES FRANÇAIS AU CONCOURS HIPPIQUE DE BERLIN

Berlin, 6 février. Le lieutenant français de Busnel, sur « Gigolo », a gagné ce soir avec le lieutenant hollandais Greter sur « Trixie », l'épreuve de saut du concours hippique sans aucune faute et en 64 sec. 4/5.

Il s'agissait de sauter 14 obstacles, dont un fossé plein d'eau et une petite voiture chargée de sacs.

Sur 41 concurrents, 31 avaient été éliminés. (Voir en rubrique sportive les résultats du Prix des Mations, gagné par l'équipe d'Allemagne devant la nôtre.)