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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1936-02-28

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 28 février 1936

Description : 1936/02/28 (Numéro 59).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k409042d

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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VENDREDI 28 FEVRIER 1936 IIIe Année 59

ANCIENS DIRECTEURS I

M. DE VILLEMESSANT, F. MAGNARD G. CALMETTE, A. CAPUS, R. DE FLÈRS DIRECTION, ADMINISTRATION, PUBLICITÉ 14, ROND-POINT DES CHAMPS-ELYSÉES, PARIS TÉLÉPHONE ÉlYSÉES 98-31 à 98-38

JEUNESSE

GUERRIÈRE DU JAPON

in, Le coup d'Etat militaire

de Tokio est le résultat

^||8. de l'exaspération causée

chez les jeunes officiers,

depuis plusieurs années, par la résistance des administrations civiles, des hommes d'affaires et des partis politiques, suspects de représenter ces hommes d'affaires, aux dépenses pour la conquête de la Mandchourie et du nord de la Chine. ,j

Malgré certaines apparences plus ou moins contraires, l'ensemble de l'armée active, surtout de l'armée de Mandchourie, appuie sûrement ceux que nous appelons des « insurgés », mais qui se considèrent comme des sacrifiés volontaires. Quelques-uns des généraux qui ont reçu mission d'apaiser le mouvement, l'avaient peut-être approuvé. Ce mouvement se présente, d'ailleurs, comme un élan de zèle désespéré pour l'Empereur et la patrie.

Il s'agit d'un esprit et d'une attitude propres à l'Armée. La Marine est beaucoup mojns fanatique aussi a-t-on ciioisi maintes fois des amiraux pour les emplois de conciliation. L'Armée se dresse surtout contre l'administration des Finances, qui refuse les crédits, et contre l'administration des Affaires étrangères, accusée d'opportunisme occidental.

Les dépenses militaires représentent 47 pour cent du budget japonais. L'Armée les juge encore insuffisantes, notamment pour contrebalancer les grands préparatifs de guerre motorisée et. de guerre aérienne que les Russes font en Extrême-Orient.

Mais les contribuables, les marchands et les politiciens japonais regimbent. Leur résistance s'est manifestée clairement aux dernières élections bien que les gens pauvres s'abstiennent souvent de voter, les socialistes ont gagné dix-huit sièges. Dès lors, le conflit est devenu à peu près inéluctable entre les exigences d'un parlementarisme qui aspirait à prendre sa revanche sur les influences militaires, et la « mystique » impérialiste' de l'Armée.

Cette « mystique » impérialiste, qui anime tous les jeunes officiers et que les vieux chefs acceptent avec plus ou moins de complaisance, représente un mélange d'idées fort curieux. Au Japon comme dans la plupart des pays, la politique est interdite à l'officier. Mais il ne lui est pas défendu de faire partie d'associations pour restaurer les vertus morales de la nation. De fait presque tous les jeunes officiers se donnent à de telles associations.

Dans ces associations est enseignée une doctrine qui n'est ni le commutiisme, ni le nazisme, ni le fascisme, mais qui traduit une réaction analogue.

Au sommet, le culte de l'Empereur, incarnation du Japon, divinité à quoi tout doit être sacrifié, vie et biens. C'est de ce culte religieux, et non d'une notion de droit collectif, de supériorité ethnique ou de bien ̃ commun, que découlent la condamnation des richesses et des gains privés, du capitalisme, de l'internationalisme, des calculs mercantiles, des compromis occidentaux, la haine des manieurs d'argent, l'exaltation de l'honneur et de la justice intégrale le vieux code du samouraï avec des annotations marxistes.

Que ces soldats ne pensent qu'à la guerre contre les Russes, c'est certain. Qu'ils aient déjà les moyens de la faire sans trop de risques, c'est douteux d'où leur impatience brutale à l'égard de gouvernants qu'ils jugent trop prudents ou trop avares. Si elle éclate, elle sera terrible et secouera toute l'Asie.

Lucien Romier.

LE BAROMETRE BOURSIER

Lire en page 6 n LE FIGARO ECONOMIQUE ET FINANCIER »

LE TEMPS PROBABLE Région parisienne. Temps médiocre, couvert, brumeux, pluie ou neige; rares éclaircies l'après-midi. Vent sud à ouest faible.

Température stationnaire, Maximum 5°. Visibilité médiocre à mauvaise.

Manche. Temps médiocre, très nuageux ou couvert à l'est, avec pluie; nuageux. avec éclaircies et averses, à l'ouest. Mer très agitée.

Sud-Ouest. Mauvais temps, pluie suivie de grains, courtes éclaircies, Vent ouest à nord très fort

Température en hausse.

Mer houleuse

Sud-Est. Temps instable, très nuageux, averses.. Température stationnaire. mer très agitée ou houleuse.

Alpes. Comme dans le Sud-Est. Température en hausse faible.

Pyrénées. Comme dans le Sud-Ouest. Température en hausse.

(Voir l'évolution générale et la carte du temps à la page des Sports.)

30 CT

LA CHAMBRE A APPROUVÉ

c '1'" 0

par 353 voix contre 164 LE PACTE FRANCO-SOVIETIQUE Le gouvernement n'avait pas posé la question de confiance

Comme il était prévu, la ratification du pacte franco-soviétique a été votée hier. Votée à une forte majorité 353 voix contre 164. Mais votée sans enthousiasme les applaudissements qui ont accueilli le résultat du scrutin furent pauvres. Le gouvernement, en négligeant de poser la question de confiance, a restreint ce pur succès de front populaire. Il a accentué la froideur avec laquelle il l'avait défendu au cours du débat. Ce vote, vraiment, fut étrange et sans gloire. A son discours M. Flandin n'ajouta rien, M. PaulBoncour ne dit pas davantage, et le président "du Conseil ne prit pas la parole pour tirer la conclusion dé cette large controverse de politique extérieure. Le débat finissait en queue d'esturgeon. Il s'acheva brusquement. Une vingtaine d'orateurs étaient encore inscrits pour expliquer leur attitude ils acceptèrent en silence le vote de la clôture. Et l'article unique, qui autorise le président de la République à ratifier le traité fut mis aux voix.

Les urnes circulaient et le président même avait quitté son fauteuil quand on s'aperçut que la question de confiance n'avait pas été posée. Elle devait l'être. Le Conseil des ministres en avait ainsi décidé le matin.

Il ne pouvait s'en dispenser. Comment, alors que M. Sarraut avait jeté, huit jours auparavant, son portefeuille dans la balance à propos d'une fixation de date d'interpellation, comment paraîtraitil se désintéresser du sort de ce pacte ? Une seule chose n'en est point contestable c'est que son adoption comme son rejet sont d'une importance que la discussion publique a montrée et que Berlin exploite; on le verra plus loin.

Cependant, tandis qu'on comptait les' bulletins, une assez vive agitation se produisait au banc des ministres. M. Paul-Boncour dont on avait attendu une intervention à la tribune semblait protester, M. Jean Zay gesticulait, le rapporteur, M. Torrès, accourait, M. Sarraut avait l'air fort ennuyé, M. Flandin, debout, écoutait.

Enfin M. Paté, le président, re-

LES JOURS SE SUIVENT

TOUT VA TRÈS BIEN. J'écrivais hier que nous commencions à nous habituer aux assassinats, aux catastrophes, aux crimes, à toutes les bassines de sang qu'on nous offre à boire, chaque soir, à l'heure de l'apéritif. Nous nous y habituons, mais ce n'est peut-être pas un bon régime. Si l'on en changeait ? Je vais, sérieusement, proposer un autre menu à mes confrères. Puisqu'il est prouvé du moins on le tient pour une vérité indiscutable que les gros titres sont plus nécessaires dans les journaux que le talent ou l'intérêt de ce qu'ils couronnent, que nous ne pouvons plus vivre ni les uns ni les autres sans ces majuscules qui achèvent nos journées par un « bouquet » tijpographique, qui désengourdissent notre esprit, activent notre circulation et charment notre iris, pourquoi ne pas, un jour sur deux, les attribuer a des événements réconf ortants ? Ce jour-là, la petite fille coupée en morceaux, le mari fou et criminel, la qrand'mère kleptomane et incendiaire, les of ficiers patriotes assassins d'amiraux, les chefs de parti nettoyeurs (au revolver) d'anciennes amitiés, seraient recueillis en caractères décents, du qenre cartes de visite, Notez bien que ce ne serait pas illogique, car si l'exception de ces événements a autrefois justifié l'importance qu'on leur réservait, leur banalité permet aujourd'hui de les traiter exactement comme nous voulons. C'est uniquement question de goût, de plastique, voire de fantaisie.' En revanche, le même jour, nous donnerions la manchette à des faits non point secondaires, mais heureux ou bienveillants. Le soir, par exemple, nous mettrions en capitales grasses M. J.-H. ROSNY EST FETE PAR SES AMIS A L'OCCASION DE SES QUATRE-VINGTS ANS. Et puis encore L'ENCAISSE-OR DE LA BANQUE DE FRANCE S'AUGMENTE DE 350 MILLIONS. Et ceci, en caractères visibles de très loin M BONIFAS, DE L'ODEON, à SIGNE SON ENGAGEMENT A LA COMEDIEFRANÇAISE.

Pensez un peu ce que de telles nouvelles produiraient sur nos esprits si on leur accordait l'importance qu'elles méritent. Au lieu de vous endormir, le cauchemar sur le front, vous penseriez à des choses nobles et salutaires. Vous vous diriez les temps sont durs, mais on vit encore jusqu'à quatre-vingts ans en conservant des amis. L'or nous revient et des mill'nrds s'entassent au cœur de Paris. Et l'Odéon est toujours là, fraîche pépinière, qui envoie ses meilleurs fruits à la Comédie-Française. Qui donc répétait que tout était perdu? Pure imposture! Tout va très bien. Tout va très bien, madame la marquise, Guer mantes.

LrOlie PAR CEUX-CI, BLAME PAR CEUX-LA, ME MOQUANT DES SOTS, BRAVANT LES MÉCHANTS, JE MB PRESSE DE RIRE DE TOUT. DE PEUR D'ÊTRE OBLIGÉ D'EN PLEURER. BEAUMARCHAIS.

vint à son fauteuil pour annoncer qu'il y avait lieu à pointage, et M. Sarraut se leva il déclara qu'il y avait eu malentendu. Il n'avait pas compris qu'on mettait le projet aux voix. Il était trop tard à présent. Mais « son intention » était de poser la question de confiance.

En pareille matière, l'intention est-elle réputée pour le fait ? Cette identité ne parut pas évidente. Et la question de confiance fut posée comme on commet un. péché par omission.

M. Sarraut aura d'ailleurs une occasion de réparer sa méprise, quand le projet viendra en discussion au Sénat. Aussi M. Flandin l'y dépose-t-il dès aujourd'hui. Henri Vonoven.

(Lire le compte rendu de la séance en page 4.)

je la ratification.

« C'est le Führer qui décidera », rtéelare-t-on à la Wilhelmstrasse. L'officieuse Correspondance politique et diplomatique reprend les arguments développés de souree allemande contre le pacte franco-soviétique

Selon les déclarations de M. Flandin, écrit l'organe officieux, il semble suffisant que le pacte, dans son application pratique, ne « doive » pas être en contradiction avec Genève et avec Locarno. Tel n'est pas le problème. Il s'agit beaucoup plus de savoir si le pacte « peut s> être mis en contradiction avec Genève et avec Locarno. M. Flandin a éludé cette question. C'est pourquoi toutes les assurances selon lesquelles le pacte ne doit jouer que dans le cadre de Genève et de Locarno ne peuvent apporter aucun apaisement, car on ne peut négliger que la formation juridique des auteurs du pacte leur a permis de laisser une marge suffisante à l'appréciation et au bon plaisir personnel des deux parties.

La Correspondance reproche ensuite à l'accord franco-soviétique d'accroître pour l'Allemagne les risques d'un conflit armé avec la France, et de créer une situation nouvelle qui n'était pas prévue par le pacte de Locarno.

(Lire en 3e page L'IMPRESSION A LONDRES).

A LA SALLE WAGRAM

6.000 HOMMES acclament

le cardinal Verdier Comment les catholiques

peuvent collaborer

au salut de leur pays

Dans les temps angoissants où nous vivons, il est réconfortant de voir de magnifiques auditoires comme celui qui se pressait hier soir, à la salle Wagram. 6.000 hommes vibrants et enthousiastes étaient massés. acclamant le cardinal Verdier, qui présidait un discours de M. le chanoine Thellier de Poncheville. exposant de quelle manière les catholiques peuvent collaborer au salut de leur pays.

En termes éloquents et enflammés, M. le chanoine Thellier de Poncheville peignit un tableau impressionnant de la vie fiévreuse. des mœurs dépravées et des esprits déséauilibrés de notre temps. A ces images lamentables dont la laideur et les tristesses étaient, hélas! d'une évidente vérité, il opposa la triple action morale, sociale et civique que les catholiques peuvent et doivent exercer sur leurs contemDorains en tant que chrétiens, à fond, partout et toujours. Leçons d'espérance dic- tées par la sagesse éternelle de l'Eglise, seule capable, dans l'incertitude présente, d'assurer le salut du pavs.

Le cardinal Verdier, qu'entouraient notamment ses deux auxiliaires, LL. EExc. NN. SS. Chaptal et Reaussart, apporta à son tour les op• portunes consignes de l'Eglise, adres-Isa. aux acclamations de l'immense

auditoire, un vibrant appel à l'union

entre catholiques et prononça des

paroles d'optimisme en communi1 quant les visions d'espérance qu'il

rapporte de son voyage au Sénégal.

Paul Lesourd.

L'IMPRESSION A BERLIN BERLIN, 27 février* Les milieux nationaux-socialistes n'ont pas été surpris par le vote de la Chambre française sur la ratification du pacte franco-soviétique. M. Alfred Rosenberg, chef de l'Office de politique extérieure du parti, en apprenant la nouvelle, s'est borné à déclarer que l'Allemagne considérait la ratification comme un geste lourd de conséquences.

La nomination du nouvel ambassadeur d'Allemagne à Paris a fait courir, un peu précipitamment, le bruit qu'une démarche serait faite très prochainement dans la capitale française. Les milieux allemands responsables font observer cependant que le nouvel ambassadeur ne saurait faire une démarche avant d'avoir remis ses lottres de créance, et qu'au surplus le Sénat français ne s'est pas encore prononcé. Ils se montrent réservés sur l'attitude qu'observera le Reich au lendemain

LA DATE DES ÉLECTIONS Le gouvernement la fixera

la semaine prochaine De nombreux députés

proposent les 19 et 26 avril C'est bien la fin de la législature. Dans les ministères on relève l'état des projets de loi qu'il conviendrait de faire voter par le Parlement avant le départ de la Chambre. On liquide et on s'en va.Le gouvernement, dans un prochain Conseil, qui n'aura lieu que l'autre semaine, fera un choix parmi ce flot de projets. Il retiendra ceux présentant seulement un caractère d'urgence ou d'utilité incontestables.

Notons qu'aucun de ces textes n'intéresse la défense nationale, mais que beaucoup de propositions concernent « l'aménagement des décrets-lois d'économies.

Enfin, le prochain Conseil devra statuer sur la date des élections législatives puisque c'est une prérogative essentiellement gouvernementale. ""̃ ̃ ̃ La grande majorité des députés (de gauche surtout) serait désireuse de voir f ixer au dimanche des Rameaux. 19 avril, le premier tour de scrutin le ballottage devant avoir lieu dans le cas plus que probable du maintien du scrutin d'arrondissement actuel le dimanche suivant 26 avril.

Des renseignements recueillis dans les milieux officiels, il ressort que le gouvernement ne semble pas devoir s'opposer à ces dates envisagées avec faveur par les « sortants ». Elles auraient l'inconvénient de faire se dérouler la campagne électorale pendant les fêtes de Pâques. Aussi, est-ce pour cette raison qu'on avait pensé aux 26 avril et 3 mai qui conservent encore bon nombre de partisans, surtout parmi les députés qui voudraient que la Chambre siégeât jusqu'à la mi-mars pour discuter et voter certains projets.

N'importe, l'incertitude dans laquelle on se trouve va cesser la se. maine prochaine le gouvernement fixera la date des élections.

.Le, Syndicat de la Presse parisienne communique la note suivante r Au cours d'une réunion de ses adhérents en assemblée extraordinaire, le Syndicat de la Presse parisienne, justement ému par les violations récentes et répétées de la liberté de la presse, et notamment par la saisie et les poursuites judiciaires exercées contre le Journal-Magazine, proteste contre ces mesures qui mettent en péril la liberté de la presse, garantie primordiale de la sauvegarde des libertés publiques.

m

M. le chanoine Richard est relevé de l'interdit La Semaine Reliqieuse du diocèse de Paris publiera demain le communiqué suivant, de S. Em, le cardinal Verdier

« M. le chanoine Richard nous ayant exprimé ses regrets dans un sentiment de filiale soumission à l'Eglise, nous le relevons de l'interdit prononcé contre lui le 18 février 1936.

» Paris, le 27 février 1936.

» t Jean, card. VERDIER,

» Archevêque de Paris. »

J. VOH lEIiGZEGK est nommé

ambassadeur du Reich à Paris f

–{

j

Berlin, 27 février. Le comte von Welczeck, ambassadeur du Reich à Madrid, a été nommé ambassadeur à Paris. ~st âcré de

Le.comte von Welczeck est âgé de 57 ans. Il appartient à une famille de la vieille noblesse de Silésie. Etant secrétaire de la légation à Santiago du Chili, il a épousé en 1910 Mlle Louise de Balmaseda Y. Fontecilla, nièce du président Boemozota. Après avoir fait des études de droit, il fut d'abord officier aux cuirassiers de la garde. Il entra ensuite dans la carrière diplomatique. A la déclaration de guerre, il quitta Dresde, où il venait d'être nommé chargé d'affaires. Il prit part à la campagne jusqu'en 1916. Après quoi, il fut détaché au ministère des affaires étrangères.

A la fin de 1919, il se fit mettre en congé et ne reprit du service qu'en 1923, pour représenter l'Allemagne à Budapest.

En 1925, il fut nommé ambassadeur à Madrid, où il est resté jusqu'à présent.

Au sujet de sa nomination comme ambassadeur à Paris, la Gazette Générale de l'Allemagne écrit ce qui 1 1 suit

« Les vœux et les espoirs du peuple allemand accompagnent le comte Welczeck à Paris, que nous considérons comme un de nos postes les plus importants. Puisse sa longue expérience diplomatique être profitable à l'accord entre les deux peuples, accord qui est d'un si grand intérêt pour l'Europe. » LE CONFLIT ITALO-ABYSSIN LE COMITE DES DIX-HUIT se réunira lundi à Genève (Lire en 3<- page notre dépêche de Genève).

Pour la liberté de la Presse

tf FIGARO CINEMA (Page 5)

LES R E B E IX ES J A P 0 NAIS ONT FAIT LEUR SOUMISSION Ils ne se sont rendus qu'après

de longs pourparlers avec les chefs militaires Ils auraient posé certaines conditions dont on ignore les termes

TOKIO, 27 février. Le cabinet, ayant à sa tête M. Goto, a présenté i sa démission ce matin, de bonne < heure, à l'empereur, mais celui-ci a 1 demandé aux ministres démissionnaires d'assurer l'expédition des affaires courantes jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement. Tous les ministres sont restés au palais durant toute la nuit et y ont tenu des délibérations.

Le conseil suprême de la guerre a également tenu séance toute la nuit. Au matin, le général Ueda, qui commandait les troupes japonaises devant Changhaï, en 1932., est parti pour Odawara, à une heure de la capitale, pour informer le prince Kanin, chef de l'état-major général, actuellement obligé de garder la chambre par suite d'une indisposition. Les trois chefs du « parti de l'action directe » parti des jeunes officiers ont été invités, ce soir, par les généraux Araki, Abe et Nishii, à se rendre au club militaire, pour régler à l'amiable la situation, sous peine, leur a-t-on dit, d'être supprimés par la force. Les trois officiers sont retournés à la maison du premier ministre, où ils ont installé leur état-major, pour conférer avec leurs partisans.

Une nouvelle réunion a eu lieu avec les trois généraux représentants du conseil suprême de la guerre, cette fois au quartier général de la police. Les envoyés des rebelles ont déclaré qu'ils étaient disposés à regagner leurs casernes et à obéir à leurs officiers supérieurs. On ignore encore les termes de la reddition des rebelles, mais on croit qu'ils n'ont souscrit à aucun engagement de rendre les armes.

Un appel au calme

du commandant y

de la garnison de Tokio Tokio, 27 février. A 21 h. 30, ce soir, le commandant de la garnison de Tokio a adressé, par T.S.F., à la population locale, un appel dans lequel il est dit notamment que les habitants de la capitale ne doivent tenir aucun compte des rumeurs troublantes pouvant être mises en circulation par certains éléments rebelles, étant donné que les autorités militaires ont maintenant la situation bien en main.

La capitale a repris

son aspect normal

TOKIO, 27 février. Apprenant la fin de la rébellion, la capitale a repris son aspect normal. Les théâtres et les cinémas ont de nouveau ouvert leurs portes.

Cependant, des sentinelles, baïonnette au canon, gardent l'entrée de tous les édifices publics et les banques.

Plusieurs régiments provinciaux sont arrivés dans la capitale. Pendant toute la journée, les rues ont été parcourues par des patrouilles et des troupes.

Les nouvelles de Kobé et d'Osaka, la grande cité industrielle du Japon, indiquent que la situation est calme.

AU QUARTIER LATIN

LES CORTEGES prévus pour demain sont interdits

Le Comité d'entente

des étudiants organise

un meeting de protestation Comme on le verra par le compte rendu du Conseil des ministres, le gouvernement a répondu par un refus à la demande d'autorisation de cortège adressée par M. Casati, au nom des délégués au conseil de discipline de l'Université de Paris, dans le dessein de remettre, en hommage à M. Allix, doyen démissionnaire de la Faculté de droit, un très grand nombre de signatures.

« Ce qui nous a tous frappés, nous ont déclaré les étudiants, c'est que, après que notre demande a été transmise au préfet de police, celui-ci a reçu une autre demande faite par les membres de l'Union fédérale socialo-communiste d'organiser à la même heure, cinq heures et demie, et sur notre itinéraire, boulevard Saint-Michel et rue Soufflot, un autre cortège, et cela, déclare PU. F. E., pour affirmer en face de notre manifestation « que la jeunesse veut travailler dans la paix ». Résultat le président du Conseil, qui est en même temps ministre de l'intérieur, a refusé les deux autorisations Le comité d'entente a remis aux représentants de la presse le, communiqué uivant

« Le 11 février, M. le doyen Allix était frappé par un agent. Aucune excuse n'a été faite ni par le préfet de police ni par le ministre de l'in.térieur responsable. Les é tudiants avaient décidé d'organiser au-dessus des partis, sur le terrain purement universitaire, un cortège qui apporterait à M. le doyen l'hommage respectueux de milliers d'étudiants. (Suite page 3, colonne 4.)

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le Gaulois

La .première escadre est arrivée fers midi, dans la baie de Tokio; et a débarqué immédiatement un 'ort contingent de fusiliers marins. La mort de M. Takahashi est confirmée

ToKio, 27 février. On confirme officiellement la mort de M. Takahashi, ministre des finances, qui avait été grièvement blessé lors du coup d'Etat d'hier.

L'amiral Suzuki serait dans un état très grave DAIREN, 27 février. D'après des informations émanant de Tokio, l'amiral Kantaro Suzuki, le grand chambellan, serait dans un état grave. On avait dit hier qu'il n'était que légèrement blessé.

Le corps du premier ministre est transféré à son domicile Toxio, 27 février. La dépouille de l'amiral Okada a été transportée, de la somptueuse résidence officielle du premier ministre, à son modeste domicile de Tsunohazu.

Cette translation a été faite à la requête du fils du défunt qui a fait valoir qu'elle serait plus conforme aux humbles origines et à la simplicité de l'amiral.

Le futur cabinet répondra-t-il aux vœux

des jeunes militaires ? 1 Tokio, 27 février. Dans les milieux bien informés, on considère

L'ITALIE DECLARA

qu'elle n'est pas pnrête

q u'e 1 i ë' n'è "s t p -as- p -r'

à signer l'accord naval Londres considère cette décision comme une réponse aux sanctions

(De notre correspondant particulier, par téléphone.)

Londres, 27 février. « En raison des difficultés techniques, telles que le tonnage des vaisseaux de ligne et de l'intervalle laissé entre le tonnage des croiseurs et des vaisseaux de ligne, ainsi que des difficultés de procédure, la délégation italienne n'est pas prête à signer le traité. »

Tel est, en substance, le communiqué qui a été remis lorsque prit fin la réunion qui eut lieu, cet aprèsmidi, au Foreign Office, entre M. Eden, assisté des deux lords de l'Amirauté, et M. Grandi, accompagné des autres membres de la délégation italienne.

Cette décision n'est pas soudaine, et M. Grandi a clairement rappelé à M. Eden que, dès l'ouverture de la Conférence navale. l'Italie n'entendait participer qu'à des conversations préliminaires précédant une conférence où toutes les puissances seraient invitées. Il avait, d'autre part. manifesté l'intention de voir la situation internationale éclaircie d'ici là.

Aujourd'hui, on demande à 1 Italie de conclure un traité fort désavantageux du point de vue technique, et contraire à sa politique en Méditerranée. D'autre part, la situation internationale est loin d'être éclaircie l'Angleterre n'a pas retiré sa flotte et a même demandé récemment un appui d'assistance mutuelle aux puissances méditerranéennes. Aujourd'hui encore pèse la crainte de nouvelles sanctions.

Une politique italienne de non-participation

avec les puissances

sanctionnistes

M. Grandi, selon nos informations, franchement déclaré aux minis. tres anglais que, tant que la politique des sanctions serait en vigueur, il ne pourrait être question pour l'Italie de signer ce traité.

Lés milieux officieux anglais voient dans cette attitude de l'Italie le début d'une politique de non-participation avec les puissances sanctionnistes, qui pourra s'étendre sur bien d'autres questions touchant de plus près la politique européenne.

Dans la soirée, M. Eden s'est entrenu avec M. Corbin et a envisagé avec lui les différentes éventualités que nous allons examiner, puis il a reçu M. von Hœsch, ambassadeur d'Allemagne, tenu au courant, jour par jour, des travaux de la Conférence.

Les difficultés

de la Conférence

Après deux mois de travaux, de longues et difficiles négociations techniques, d'espérances puis de brusques volte-face, d'intrigues et de difficultés politiques, le sort de

que, malgré l'issue de la rebellion, l'influence des éléments militaires extrémistes va se faire désormais fortement sentir au sein du gouvernement. Les jeunes militaires sont, dit-on, disposés à accepter la nomination au poste' de premier ministre du prince Konoye ou du général Mazaki, qui appartiennent aux partis de droite. Par contre, les partisans du défunt amiral Okada mettent en avant le nom de l'amiral Samamoto.

Le ministère, qui siège par intérim sous la .présidence de M. Goto, s'est établi dans les bâtiments du ministère de la Maison impériale, c'est-à-dire à l'intérieur de l'enceinte du palais et sous la protection de la garde impériale.

Les milieux navals jugent sévèrement les rebelles

Tokio, 27 février. Des observateurs japonais révèlent qu'un amiral a fait une démarche auprès des autorités militaires, pour faire connaître que la marine désirait une action de pacification rapide à la suite du soulèvement.

Les milieux navals commentent avec ressentiment l'attitude indulgente de l'armée vis-à-vis des insurgés. Ils sont indignés de l'assassinat des anciens amiraux Saito, Suzuki et Okada, par de jeunes officiers de l'armée.

LA FIÈVRE JAPONAISE Lire en page 3, colonnes 1 et 2, l'article de M. Roger LABONNE.

la Conférence navale est plus obscur que jamais. Il se présente trois éventualités 1° l'ajournement de la Conférence 2° la discussion du problème au cours de la prochaine séance à Genève; 3° la conclusion d'un accord bilatéral anglo-américain, car il paraît bien difficile que la France, dans ces conditions, signe un accord qui, aujourd'hui plus que jamais, fait ressortir les difficultés techniques au sujet du tonnage des vaisseaux de ligne. L'ajournement est improbable, en raison de l'impatience des Américains. A Genève, on parlera certainement de la question, sans qu'il soit possible d'aboutir. La dernière éventualité, qui nous paraît la plus vraisemblable, est celle d'un accord anglo-américain.

Gérard Boutelleau.

LES FUREURS D'AGAMEMNON On avait bien vu, certes, déjà à la Chambre une fraction de l'assemblée, chantant et criant, se diriger menaçante vers une autre fraction. Cette attaque se terminait au centre de l'hémicycle où questeurs et huissiers recevaient quelques horions. Il était réservé à M. Bracke d'inaugurer une tactique nouvelle et de pratiquer l'invasion des bancs adverses. Les troupes lui manquèrent, sinon le spectacle eût été vraiment beau Hier, M. Philippe Henriot ayant été injurié par l'extrême-gauche tandis qu'il parlait, certains députés de droite refusèrent leur attention à un orateur socialiste. M. Bracke en conçut un véhément courroux. On le vit se dresser, invectiver contre les interrupteurs, puis sortir. Mais ce n'était qu'une feinte. Traversant un couloir intérieur, il reparut de l'autre côté de la salle et alla s'asseoir à l'extrême-droite, tout contre M. de Moustier. Cette recrue ne faisait point l'affaire des députés qui siègent en ce coin. Le tapage s'accrut. De la voix et du geste, M. Bracke invitait ses amis à le rejoindre. Ils se hâtèrent. Et une suspension de séance calma les esprits.

Helléniste de son métier, M. Bracke vit dans le commerce des héros grecs. Son âge lui interdisant d'évoquer Oreste ou Achille, il nous a donné hier les fureurs d'Agamemnon. Mais est-il bien exemplaire pour un vice-président de l'Assemblée de passer si aisément de ia courtoisie qu'il montre au fauteuil à ia colère du partisan ?

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Pour des coupures

dans le film « La Garçonne » M. Guernut a fait connaître au conseil des ministres, à propos de la projection du film de La Garçonne, qu'il sera procédé à la revision du film par la commission compétente et en présence de l'auteur, afin de rechercher s'il n'y a pas lieu de faire certaines coupures.