CHAPITRE IV
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES ORAGES
STATISTIQUE DE LA FOUDRE
Les orages étant une manifestation de l'électricité atmosphérique, et la plus éclatante de toutes, on conçoit qu'ils soient plus fréquents dans les pays chauds que dans les pays froids, et que leur nombre et leur intensité diminuent en allant de l'équateur aux pôles. Nulle part les orages ne se montrent avec autant de force qu'entre les tropiques. Suivant les voyageurs, on ne peut, dans nos climats, se faire aucune idée de la violence de ces orages; dans la région des calmes, il y a un orage presque tous les jours aussi pourrait-on l'appeler plutôt la région des orages éternels.
La plupart du temps, ils accompagnent les grands mouvements atmosphériques que nous avons examinés au chapitre des Cyclones. Les tempêtes, les ouragans, les typhons s'environnent des manifestations de l'électricité, développent sur une large échelle cet élément partout largement répandu, et sèment sur leur passage les fulgurations de l'éclair et les canonuades du tonnerre. Bien souvent les orages de nos climats ne sont que les suites des cyclones de l'Atlantique, et, dans notre France tempérée elle-même, leur marche s'effectue ordinairement du sud-ouest au nord-est.
A mesure qu'on s'avance vers les hautes latitudes des régions polaires, les orages diminuent. Ainsi la moyenne annuelle du nombre des jours d'orage est de 60 à Calcutta, de 40 à Maryland (États-Unis, 39 degrés de latitude), de 20 au Canada (Québec, latitude 46 degrés), de 15 à Toulon, de 12 à Paris, de 9 à Londrê's et à Saint-Pétersbourg, de 0 ou il peu près au Spitzberg.
Il y a cependant des exceptions, comme nous l'avons vu pour la distribution de la chaleur et pour celle des pluies. Ainsi il paraît qu'à Lima, au Pérou, il ne tonne presque jamais, quoique l'on soit dans les