vite sous le linceul mobile qui les recouvre, l'orientation devient difficile, et, de même que dans les chutes plus rares de nos contrées les voyageurs s'égarent sur le Saint-Bernard ou même dans nos plaines françaises pour s'endormir du dernier sommeil de même dans ces chutes assez fréquentes des plateaux le voyageur s'arrête éperdu, s'enfonce dans les ravins s'il cherche sou chemin, tombe en léthargie s'il se repose, et trop souvent n'a d'autre terme que la mort pour sortir du météore qui l'ensevelit. Le voyageur Prjevalsky raconte que dans son voyage au Thibet (1879) il futassailli par des tempêtes de neige qui faillirent plus d'une fois mettre un terme au voyage. Il parait que le dessin de la figure 183, fait de souvenir, quelque éloquent qu'il soit, n'en donne encore qu'une faible idée!
On a essayé de déterminer la densité de la neige; les résultats varient. Sedilcau avait trouvé qu'en se fondant elle se réduit à un volume cinq ou six fois moindre. La Uire a mesuré une neige qui s'était réduite au douzième de son volume en passant à l'état liquide. Alusschenbroek assure avoir vu de son côté à Utrecht une neige vingt fois plus légère que l'eau. Depuis les recherches de ces physiciens, Quételet a établi que la densité de la neige peut être considérée comme étant en moyenne à peu près lé dixième de celle de l'eau on peut, d'après cette estimation, calculer assez exactement la hauteur do la neige tombée dans les circonstances les plus remarquables. L'une des chutes de neige les plus fortes qui aient été enregistrées est celle des 16 et 17 février 1843 à Bruxelles l'eau recueillie en vingtquatre heures a été de '18" 21 du 15 au '16, elle a été de 14"13 ce qui équivaut en quarante-huit heures à plus de 32 centimètres de neige. Le vent soufflait du N. E; le thermomètre se tenait au-dessous de zéro, et le baromètre était fort bas 735 millimètres. En janvier 1870, la neige atteignit 1 mètre et jusqu'à l'60 de hauteur à Collioure (Pyrénées-Orientales). Parfois, en ces contrées, la neige tombe en des saisons où l'on est loin de l'attendre. Ainsi, le 17 7 avril 1887, il est tombé une couche de neige de 20 centimètres qui détruisit tous les arbres en fleurs, et la même tempête de neige sévit sur toute la Provence, sur Toulouse et sur Marseille. On n'avait pas vu pareille abondance de neige dans ce pays depuis 1804. Oliviers et orangers furent détruits.
Une neige très légère se forme dans les matinées d'hiver, d'automne et de printemps autour des branches humides des arbres et sur les tiges des plantes, lorsque la température de l'air est inférieure à zéro.