accordée, il adressa au Roi une demande afin d'obtenir une
allocation pour les frais d'un voyage et d'un séjour de deux ans à
l'étranger. Cette demande, dont on possède encore une copie,
ainsi que celle d'une recommandation du professeur Hansteen, est
un témoignage, entre beaucoup d'autres, de cette simplicité sans
prétention qui lui était propre, et dont même ses grandioses
travaux scientifiques montrent partout l'empreinte.
« Dès mes premières années d'école », dit-il, « j'ai commencé
à cultiver avec grand plaisir les Mathématiques, et j'ai continué à
m'en occuper durant les deux premières années de mes études
académiques. Mes progrès assez satisfaisants ont engagé le Sénat de
l'Université à me recommander pour une subvention, que Votre
Majesté a bien voulu m'accorder, pour me permettre de continuer
pendant deux autres années mes études auprès de l'Université de
Norvège, et aussi pour me perfectionner dans les langues savantes.
Pendant ce temps, dans la mesure de mes forces, j'ai joint à
l'étude des mathématiques celle des langues anciennes et
modernes, et parmi ces dernières celle du français principalement.
Après avoir dans ma patrie fait mes efforts, en profitant des
secours que j'y ai rencontrés, pour me rapprocher du but que je
désire atteindre, il me serait très avantageux, par un séjour à
l'étranger auprès des différentes Universités, et particulièrement
à Paris, où se trouvent en ce moment tant d'éminents mathéma-
ticiens, de prendre connaissance des récents progrès de la science,
et de profiter de la direction des hommes qui à notre époque ont
porté les connaissances mathématiques à une si grande hauteur.
En m'appuyant sur les raisons que je viens d'exposer et sur les
attestations ci-jointes de mes supérieurs, j'ose supplier humble-
ment Votre Majesté qu'elle daigne m'accorder une indemnité de
voyage de 600 sölvspecies (1) par an, pour continuer encore
pendant deux années cz Pccris et à Göttingue, l'étude des sciences
mathématiques. »
Dans la recommandation mise en tête de cette supplique par
(1) 3168 francs.