diplomatique». Tous deux eacreni leur pdumel, raconte-t-il, «mais
un tout petit ». Du reste, il pouvait s'attendre à une pareille
réunion diplomatique. Car le 24 décembre de chaque année, le
comte Lowenhjelm réunissait chez lui tous les Suédois et Norvé-
giens qui demeuraient à Paris, et alors ils étaient tous mis, en
bonne forme, sous la table.
Abel vivait donc tranquillement et n'avait guère le loisir de
prendre qu'une très mince part aux divertissements qu'offre la
grande capitale. De loin en loin il alla au théâtre c'était, nous le
savons, sa passion favorite. Cependant, à peu près un mois après
son arrivée, il n'avait pas encore été à la comédie.
Quand il était las de travailler, il se promenait dans le jardin
du Luxembourg ou bien il allait au Palais-Royal, ce « lieu de
perdition », comme le surnommaient les Parisiens. « On voit des
femmes de bonne volonté en assez grand nombre », poursuit-il.
« Elles ne sont pas indiscrètes du tout; la seule chose qu'on
entende, c'est: Voulez-vous monter avec moi, mon petit ami?
petit méchant » Naturellement, en ma qualité de fiancé, etc., je
ne prête pas l'oreille à leurs discours, et je quitte le Palais-Royal
sans la moindre tentation. Il y en a qui sont fort belles. »
Il y avait alors bien peu de faits d'un intérêt universel. Talma
avait été malade à la mort, écrit-il au mois d'août, mais à
présent il est hors de danger. Toutefois ce rétablissement de sa
santé ne dura pas longtemps. La mort du grand tragédien, qui eut
lieu vers la mi-octobre, fut un événement. Force gens assistèrent
à son convoi funèbre, et le Théâtre-Français, ainsi que les autres
théâtres, furent fermés pendant deux soirs.
» Le corps fut porté au cimetière », dit Abel, « sans entrer à
l'Église, ce qui est d'ailleurs l'usage. En comédien, il était
exclu de la communion des fidèles. Ridicule, mais indifférent! »
« Les jésuites veulent tout diriger », écrit-il, « et les feuilles
publiques sont remplies de controverses à leur propos. C'est une
diable de canaille! » Et puis il raconte l'histoire d'un jeune
jésuite « qui avait dénoncé un grand nombre d'entre eux et qui
voulait encore en dénoncer trois cents autres. D'après sa descrip-