XV.
Froland et la mort d'Abel.
Nous allons maintenant laisser de côté les objets d'ordre
transcendant; nous reviendrons à Abel lui-même et à ce qui
le regarde personnellement. Toute l'année 1827 s'écoula sans
qu'une seule issue s'ouvrît devant lui, et l'oh ne peut douter que,
durant tout ce temps, sa position ne fût des plus pénibles. Le
prochain départ de Hansteen pour la Sibérie offrit cependant à ce
moment une perspective favorable. Ce professeur ayant renoncé
temporairement à l'enseignement dont il était chargé à l'Aca-
démie militaire, ses fonctions furent partagées provisoirement, de
manière qu'Abel, après la disjonction du cours d'astronomie, devait
faire un cours de mécanique de deux leçons par semaine. Pour cela,
il devait toucher, à partir du commencement de l'année 1828,
les deux tiers des appointements de Hansteen, savoir, par mois,
11 spd. 13 ski. (1) en monnaie de Norvège. Telles furent les
modestes ressources qu'il obtint, et qu'il devait de nouveau perdre
deux ans après quand il eut terminé ce voyage scientifique.
Peu de temps après, cependant, il s'opéra une nouvelle amé-
lioration temporaire dans sa situation. L'absence de Hansteen
laissait encore un poste à remplir à l'Université. Abel fut alors
recommandé par le Sénat universitaire pour être chargé, en
qualité de docent, de suppléer Hansteen, pendant cet intervalle,
dans ses fonctions de professeur. Cette nomination fut sanctionnée
par une résolution du 16 février, et, le 10 mars 1828, le Sénat lui
envoya sa nomination officielle. Tant qu'il remplirait ces fonctions
de docent, il devait recevoir 400 spd. (2) d'appointements annuels.
Sa principale fonction il l'Université fut maintenant d'enseigner
(1) 67 fr. 14 c.
(2) 2224 francs.