plus laborieuses touchant. les propriétés des transcendantes en
question. C'était seulement ainsi qu'il pouvait espérer de trouver
les moyens de justifier ce qu'il n'avait fait que vérifier sur des
exemples, et de se tirer ainsi d'embarras. Ces efforts peuvent
bien aussi lui avoir permis d'approcher d'assez près et même — ce
qui est possible, quoique nous doutions qu'il lui eût été laissé
assez de temps avant qu'il fut prévenu par Abel d'arriver en
contact direct avec la découverte fondamentale, comme nous
avons vu que ce dernier l'avait fait.
Abstraction faite de ce faux pas, qui pour le présent allait lui
causer des embarras et en amener dans la suite de nouveaux,
Jacobi dans l'année 1827, cherchant la démonstration d'une vérité
importante qu'il avait trouvée, mais qu'il n'avait pas entièrement
pénétrée, se trouvait ainsi dans une position assez semblable à
celle d'Abel quatre ans plus tôt, lorsque celui-ci, à l'occasion de
ses « fonctions inverses », s'était embarrassé dans des contra-
dictions et exprimait sa détresse à Degen.
Mais avec cette avance de plusieurs années, on ne devait pas
s'attendre à ce que Jacobi, malgré sa puissance de travail et les
dons élevés de son esprit, pût dans un laps de temps si court
rattraper son émule. De la part d'Abel, il était donc naturel que
le grand but capital fût déjà atteint. Avec une vue parfaitement
claire sur son œuvre, il pouvait livrer au public ses théories
fondamentales, et il se mit à les exposer suivant un plan mûre-
ment médité et conforme de tous points à la nature des choses.
Pour Jacobi, la position était moins favorable. Le génie d'Abel
produisait ce que l'autre aurait peut-être produit aussi, si un plus
long délai lui eût été accordé. L'œuvre de Jacobi ne consista
donc pas à découvrir lui-même les nouvelles frontières dont
il s'était seulement approché, mais sans finir par les trouver. Au
lieu de cela, il transporta les heureuses trouvailles qui lui appar-
tenaient aux pays fertiles que le génie d'Abel lui avait montrés.