clusion dut être naturellement que, à son départ pour Christiania,
il-laissa entre les mains de Crelle ce qu'il avait eu le temps de
rédiger.
A Berlin, il séjourna, suivant sa propre expression, aussi long-
temps que ses moyens purent lui suffire. Il effectua son retour en
avril ou au plus tard au commencement de mai, parce qu'il
voulait prendre la route de Copenhague et faire un très court
séjour dans cette ville. A Copenhague il devait rencontrer sa
fiancée, qui était alors revenue en Danemark pour y résider.
Cependant Crelle avait cherché à le retenir auprès de lui. « Il
m'a bombardé d'une manière terrible », écrit Abel à Boeck, « pour
me faire rester. Il est un peu choqué de ce que j'ai dit non. Il
ne comprend pas ce que je veux faire en Norvège, qu'il s'imagine
être une autre Sibérie. »
Il envisageait avec une certaine terreur l'avenir qui l'attendait
dans son pays. Quand il rentra, il lui sembla être condamné « à
tendre la sébile à la porte de l'église! » Mais « il est si convena-
blement plié », écrit-il, « au malheur et à la misère! » Parfois il
pouvait lui venir le désir de se fixer pour toujours en Allemagne,
a comme il aurait pu le faire sans difficulté. » Et avec toutes
les misères qui le tourmentaient, il ne pouvait ne pas se
dissimuler que l'expatriation était maintenant le parti le plus
avantageux.
Mais toujours il y avait quelque chose qui l'attirait vers la
Norvège; toujours et toujours revenait « assez étrangement » le
mal du pays avec une force croissante, et qui lui faisait refuser
les offres les plus tentantes.
En passant par le Danemark, il revint ainsi à Christiania, où il
rentra le 20 mai 1827. A peine eut-il annoncé son arrivée au Sénat
de l'Université que ce corps se mit à l'oeuvre, en proposant au
Gouvernement d'accorder à Abel une subvention pour la conti-
nuation de ses études et de ses travaux. La réponse du Gouver-
nement fut négative il n'y avait plus de fonds disponibles pour
une telle destination.
La position critique où il se trouvait excita cependant à un haut