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Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien

Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte

Éditeur : L'Humanité (Paris)

Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)

Date d'édition : 1923-11-12

Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 12 novembre 1923

Description : 1923/11/12 (Numéro 7259).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k400944g

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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Contre le grand Mensonge

C'est le litre qui contient Ici déposition qu'Henri Barbusse, cité comme témoin dans l'affaire Conradi, adressée des avocats de la partie civile, et que nous reproduisons ici.

Je vous demande tout d'abord, mon jeher maître, de bien vouloir présenter mes excuses au Tribunal et à son président, et de les agréer pour vous-même et les autres avocats qui ont.assumé la mission de défendre la mémoire d'une noble victime et- de flétrir tous lés auteurs'de sa mort. Il m'est en'effet impossible de me gendre personnellement à Lausanne et je suis 'contraint ;pàr. l'état de ma santé de intis adresser, par écrit, la déposition que .vous m'avez fait l'honneur de'me'dèmanCette, déposition je rapporte aux juges avec -tristesse, avec émotion, mais sans haine et je suis sûr que .votre sincérité en même temps que votre talent saura le persuader aux hommes qui siègent dans 10 solennel. prétoire où s' élèveront. nos voix ci, (1 ils ont à connaître et.à juger, d'une grande .cause, grande et humaine. Je n'éprouve aucune animosité personnelle con-. tre l'assassin. Je m'en voudrais de lui jeter des imprécations et des outrages. '^Je- la-considère comme-le misérable- instrument d'une erreur et d'un mensonge qui passe en ce moment sur le monde. Et. c'est, à njon sens, cette erreur et ce mensonge bien- plus que cet homme, qui ne vaut ni plus ni moins que l'arme dont il s'est servi, que les juges de Lausanne oilt le haut 'devoir de juger devant' l'attention de l'univers entier.

On le dira certainement au cours de ces 'débats il y a plus d'un point de ressempaire le meurtre abominable et .lâche do Yorovsky et celui de Jaurès. Toujours est-il que dans un cas comme dans l'autre, le crime n'est pas renfermé uniquement. dans la main qui a frappé, dans la cervelle du dévoyé'ét du dégénéré à qui il a pris un jour fantaisie de devenir brusquement le bourreau d'un homme public dom l'identité lui importait peu. Ce crime dépasse cette main et èette tête; et il faut aller le chercher dans l'idée infâme jjui a empoisonné l'une et poussé l'autre. Yorovsky a été victime non pas d'une L-ngeance personnelle, mais même au cas où son meurtre n'aurait pas été directement machiné et organisé, d'une camqui permet 'témoin des événements, d'apporter son appréciation sùr ces événements sans, pour cela, se permettre de s'ériger en magistrat ou en. avocat. ̃Nul parmi les hommes éminents et intè- mes qui siègent avec l'autorité suprême dans ce tribunal et auxquels je m'adresse en toute modestie mais en toute ferveur, ne m'en voudra d'élever la question jusqu'aux grandes idées morales qui mettent en jeu en -ce moment 'l'avenir' même, des peuples. Je les supplie de considérer que je ne suis ni un démagogue, ni un utopiste, ni quelque perturbateur agitant à tort et à travers, pour attirer l'attention, un rdrapeau rouge. Je suis, dans toute la force du terme, un témoin, et c'est, au contraire- guidés par un rationalisme scientifique étroitement adapté aux nécessités économiques présentes, n'ayant d'horreur et de haine que pour les mots creux et les formules conventionnelles, que nous appliquons une critique impitoyable au îvieil ordre social d'où sort fatalement la ïnisère et le massacre, et que nous exigeonsun changement radical dans la réglementation des affaires humaines. Nous estimons que l'ordre social doit désormais reposer sur la masse humaine elle-même, sur le fonds populaire d'où sort toute production réelle, que la loi organique des collectivités d'oit être la réglementation intégrale du travail par les travailleurs et qu'un internationalisme absolu doit remplacer le barbare et féroce antagonisme des blocs nationaux hérissés d'armes antagonisme qui, de commercial devient inéluctablement militaire et sanglant. Exprimées avec précision et brièveté, ces conceptions peuvent choquer de séculaires, paisibles et somnolentes habitudes de penser. Mais elles ne sont p'-s nouvelles. Elles ont. toujours existé parmi, une minorité jqui s'est débattue désespérément au cours des âges. C'est l'éternelle idée républicaine appuyée sur l'indépendance et la 'dignité personnelle du citoyen-' et non plus sur la magie d'un privilège quelconque. C'est l'idée égalitaire et humaine. Et pour m'en tenir à ce qu'évoque, dans la terrible mêlée historique, le pays où nous pommes", c'est le ferment de cette idée qui a. soulevé jadis les nobles cantons helvétiques contre le despotisme impérial ,et même, car to\is les grands courants se tiennent et se ressemblent, c'est cette idée qui a été au fond de ce recommencement !du christianisme qui fut tenté dans'votre [Rome protestante de Genève.

Mais. les'siècles ont passé. Les presque fabuleux progrès industriels ont mis sur ;le monde moderne la carapace et le joug économiques. De nouvelles autocraties, d'autres despotismes ont remplacé les an.tiques tyrannies des malheurs sans nom se sont abattus sur les multitudes vivantes, 'et il faut maintenant que pour rester la même, notre idée de liberté et de justice prenne une rigueur adaptée à l'effrayant mécanisme de l'activité contemporaine. Nous avons cet orgueil positif d'aller intégralement jusqu'au bout des raisonnements, de ne 'pas accepter, malgré toutes des tentations, les demi mesures, les palliatifs, les arrangements, les soi-disant 'progrès versés goutte à goutte, qui sont 'tous tout à fait vains en présence des'puissants moyens de défense et d'absorption de l'autorité constituée, de l'ordre établi. Et à travers les comédies de la « démocratie », les promesses spécieuses et les grands gestes hypocrites de'la diplomatie cosmopolite, et les parodies de société des .étions,, nous ..voulons entrevoir, non .par

folie mais par sagesse, un idéal social sérieux et. grave, refait de telle sorte quq l'homme ne sera plus l'animal domestique de l'homme.

Nous avons constitué une organisation internationale fondée sur ce principe de libération humaine hautement morale et hautement, logique et la. République Russe = avec quelques restrictions imposées par d'inéluctables contingences <a donné dans un coin du monde, corps à cet idéal. ̃ Mais contre ceux qui prétendent que les vraies divisions entre les 'hommes ne sont pas .tracées par les lignes et les/couleurs nati'pnalcs' mais par la victoire jusqu'à la' misère, jusqu'au sang, de' la. classe des exploiteurs, -du peuple universel des, exploiteurs sur celui- des exploités 1 que les,vr,aies divisions sont en profondeur et non en superficie– s'est élevée une guerre 'impitoyable de. dénigrement et de calomnie. ̃ Messieurs les jurés, le crime sur lequel toute 'l'opinion publique attend, avidement votre sentence, est un des résultats' de'ce grandiose conflit d'idées qui met' 'en; question lé, fondations ,de,la- vieilje-, société ;dévQi:&irice. -,de la vieille société qui 'du, reste, 'tombe en ruines sous l'effort. des intérêts particuliers antagonistes qui'.la dirigent, et ne peut plus -.continuer., longtemps à1 .régler- tous -les problèmes par'la surenchère, la violence et la catastrophe. Mais cette affaire démasque 'aussi les moyens « moraux » si l'on peut dire, la légende vénéneuse, mise en œuvre contre les novateurs.

Un homme à l'esprit faible et au regard stupidement étroit a supprimé un apôtre comme on supprime un malfaiteur. S'il a pu le faire, c'est qu'il était enivré par une abominable déformation de la réalité des choses. Si la Russie Soviétique s'est défendue -ne pas se défendre, c'eût été se suicider, et elle n'en avait pas le droit à la face du monde, elle n'a pas commis de crime ni fait de mal inutile. Elle a héroïquement subi tous les actes de banditisme subventionnés par l'étranger impérialiste et réactionnaire dont les armes se sont émoussées sur sa volonté profonde, mais elle a été martyrisée dans ses croyants. Ne nous donnions pas le ridicule de nous mettre en contradiction d'avance avec ce que les. hommes de bon sens et de jugement droit diront plus tara de ces choses. Et n'oublions pas que, de la façon inepte légende traite d'aüarchistes; ont réprouvé les attentats personnels. D'autres, Messieurs les Juges, en éspé-:rant de vous une condamnation, non certes de représailles et de vengeance car personne ne songe au talion' mais de principe feront surtout appel au respect da la vie qui doit régir les ensembles humains, car il n'est pas admissible qu'un homme s'érige par la vertu fantastique d'.un pistolet, en maître de la destinée d'un autre, et'rien ne permet d'amnistier ce geste désordonné. Mais ne m'en veuillez pas si j'ai cru que mon devoir était d'aller plus loin puisque on veut bien me demander ce qu'en mon âme et conscience, je pense de ce drame. Mon devoir m'a paru être de dire que ce n'est pas un drame confiné entre quelques personnes, mais un épisode du drame mêm'e qui met aux prises des tnillions d'hommes, et, plus encore, le présent indéfendable et l'avenir. C'était surtout d'affirmer que des deux buts de guerre des. deux moitiés de l'humanité les Conservateurs et les Révolutionnaires, c'est celui des Révolutionnaires qui porte en lui l'éternelle raison. Cette cause est grande et belle dont Vorcvsky fut le martyr, et l'ordre nouveau lui ressemblera s'il lui est donné de s'emparer un jour de l'enfer terrestre Henri BARCUSSE.

LA FLAMME

Elis sera perpétuelle

Oui. comme la llétise

Des munitions sautent Un des plus importants -lépôts de munitions de,Domnestu situé à environ 15 ki.lomètres de Bucarest, a fait. explosion. Une quarantaine de personnes ont été ANNIVERSAIRES Kronprinz rentre librement

Mascarade officielle Démonstration populaire

rsn puiSE du match j-tiaxce-alsace

A Vincennes

L'Internationale Hier, r anniversaire de l'armistice a reçu, à Paris, trois Jolines symboliques. Le matin, le monde officiel s'était,réuni à' l'Arc de Triomphe dans le bitt d'exploiter, âne fois de plus, -les malheureuses vietimes de la guerre an profit des idées de, haine entre les peuple*. Les travailleurs ne se sont nullement -prèles à cette profanation du sacrifice des ̃pauvres -morts. A ta même heure où les présidents, les ministres, les maréchaux, les académi- ciens, les rhéteurs, la troupe des défenElysées, se tenait au Trocadérq, une asde leur liaine d-e la guerre à la Société des Rations.

Les révolutionnaires àf Paris s'étaient, commémorer le 11 novembre. Ils eussent voulu, une fois de, plus, se trouver avec des représentants des prolétaires allémands afin d'attester, de la manière la frappante, l'intime solidarité grandissante des travailleurs des deux pays, Les événements actuels d'outre-Rhin et les difficultés de tout ordre que l'on soupçonne n'ont pas' permis la présence escomptée des délégués de l'Allemagne. Notre ami Newbold représentait les oude Grande-Bretagné et le Parti communiste dont il est le député aux Communes. Nous avons de notre mieux, marqué le caractère de cette journée tel qu'il doit apparaître aux yeux des prolétaires.- D'abord, on ne peut parler d'armistice entre les, classes partout en lutte. dans l'Europe déchirée. IL n'est pas de contact possible entre les xisurpateurs bourgeois du pouvoir et de la propriété et les pauvres dont ils se servent comme de moyens durant la paix comme pendant la guerre. Puis à cette heure toutes les pensées des travailleurs, ceux, France qu'accable la ceux. d'Angleterre que martyrise le chômage, doivent être tendues au maximum vers les événements d'Allemagne. (J'est là que se prépare le drame social le plus prochain de l'issue duquel sortiront' portr l'Europe et le monde de nouvelles conditions de vie. Que chacun se prépare 4e cœur et d'esprit à porter secours aux affameurs Que nulle parole d'impatience ou de découragement ne sorte de nos lèvres en face des péripéties mouvantes de la tragédie dont le premier acte est commencé Qu'en ce jour nous nous tovrnions vers V avenir qui s'ouvre avx travailleurs Marcel CAGHIN.

Situation' La

11 novembre. Yorwaerts donne ce -matin des déUùl-, as- sez suggestifs sur la situation, dans cette partie agitée du Reich.

o A Munich, écrit cet organe, l'aghaiion que nous signalions au défcTut de la soirée, durait encore hier, soir, vers 20 heures, moment où la circulation dans; les rues était interdite. Les parii^anb de Hitler sont fréquemment acclamés et d'une façon pour ainsi dire provocante à 1 "égard des autorités établies, Ils répandent partout des tracts, où on lit en manchettes énormes C'est Hitler qu'il nous faut Nous repoussons von Kahr, le traître Le correspondant du- journal socialiste à Munich télégraphie en outre que les bruits les plus fantastiques ont couru au sujet de Ludendorff. Le gouvernement de von Kahr, dans l'intention de faire assassiner le général, aurait fait- circuler intentionnellement la nouvelle que Ludendorff avait et. Messe'; de certains côtes, on apprend que Ludendo.rîf se serait suicidé. En somme, aucune information précise. Thorell en danger de 'mort Berlin, 8 novembre. (Humanité.) Le serrurier Thorell, membre du Parti communiste allemand, condamné mort parle tribunal de guerre, de Hambourg, n'a pas encore été gracié, et l'on se demande s'il le sera. Dans toutes les parties du Reich, les conseils d'usine votent des résolutions pour protester contre ce ver-

Sur les boulevards

 bas la guerre de cannes et dé cris. « A bas la 'guerre! Pojncari; Hou Hou Amnistie Vive la Iiécolulion allemande n

La charge galope. Elle ?s! sortie soudain d'on ne 'sait où.

Les souvenirs sonnent en nous comme des clairons.

Anciens combattants, communistes, syndicalistes frappent le pavé, tenant toute la largeur du boulevurd.

Une police affolée, débordée.

Un barrage. On le bouscule, il s'effonLes cafés ferment leurs portes, les consommateurs se dressent.

Qu'est-ce que c'est ?

--Des,anciens combattants qui manifestent contre la guerre.

De la sympathie.

Le Matin. Une vieille tanenne. Voici le bourreur de crânes essentiel.

Bordée de sifflets.

Les agents sont déjà plus nombreux. Ici un officier, de paix se précipite et donne des ordres.

Un, barrage.

Embouteillage. Autobus, taxis, voitures. Les agents tournent sur place comme des fétus de bois pris dans un remous. La charge des révolutionnaires s'infiltre, passe et se regroupe grossie de camarades nouveaux. On les a eus 1

L'Internationale éclate.

L'objectif' est le boulevard de Strasbourg. La police affolée a fait appeler les brigades centrales en camions à viande.

Trop tard. L'objectif est atteint. Quelc'est fini. On défile à ̃nouveau ironiquement devant les cognes. Le gouvernement avait fait savoir qu'il ne, « tolérerait aucune manifestation sur la voie publique ».

Il été servi. En 'commémoration 'de l'annislicenous avons tenu le boulevard. Cela n'est qxi'un avertissement. Les camarades font bnurs écoles.

Ils ont profité des' leçons de coups de ̃main que pendant cinq' ans, ,on leur a données.

L'apprentissage de la violence. Qu'ils n'oublient pas que dans les luîtes de classe de demain leûr tranchée s'appellera la 'rue.

Hier soir le Poilu Inconnu aura en sa revanche.

P. VAILLANT-COUTURIER. ̃ (Voir en 2e page les détails clos manifes-

dict de classe. Des délégations des grande enirt prises se sont rendues chez le président Ebert, qui a refusé de les recevoir.La' fraction communiste au Reichstag a envoyé au président Ebert le télégramme suivant

<i Le tribunal extraordinaire de Hambourg a condamné à mort, le 37 octobre dernier, l'ouvrier Thor,ell, accusé dé haute trahison. Le tribunal extraordinaire de Koitbus n'a condamné, le 26 octpbre, qu'à 10 ans de forteresse le major Buchdrucker, accusé de haute trahison également dans le putsch de Custrin.

<c La fraction communiste au Reichstag exige de vous et du ministre de la justice, qui avez reçu tous deux vos postes comme socialistes et chefs du mouvement ouvrier, que vous vous opposiez a l'exécutiton de cette sentence prononcée par un tribuna! bourgeois de clause x.

Nouvelles grèves

Un conflit a éclaté dans les banques. Les employés de banque n'ayant pas reçu satisfaction se réuniront lundi soir et décideront très probablement la grève. Daps 1p Reich on signale de nombreux conflits partiels. Le plus important de ces conflits est celui qui a éclaté dans le bassin de Pirna, en Saxe la prève des mineurs de ce bassin est 'générale.A BresTau, la population a piiïê foutes les boulangeries.

VOIR LA SUITE DE NOS INFORMATIONS EN 3a PAGE

LA GUERRE CIVILE EN ALLEMAGNE L'Allemagne travailleuse est plongée dans une misère indescriptible. Un grand peuple producteur et créateur est, placé dans le dilemme mort pat la faim ou révolution sociale. Ce sont les maîtres temporaires de la France et de l'Allemagne qui l'ont voulu,, par leurs calculs égoïstes et leur politique impitoyable.

Le Parti Communiste français ne doute pas qué le prolétariat fl'lf^ffw^, prenant conscience de son intérêt, saura s'engager dans l'unique voie du sa- jut celle que lui ont tracée le Parti Communiste allemand et l'Internationale Communiste, celle de la République des Soviets.

L'heure d'un soulèvement général semblait devoir sonner avec le renver» se ment; du., gouvernement ouvrier saxon. L'avant-garde ouvrière impatiente réclamait le combat. Le Parti Communiste était prêt à la grève générale insur* rectiônnelle. Mais une nouvelle trahison de la social-démocratie, celle de là prétendue « gauche», a divisé le mouvement à l'heure décisive de l'action. Le Parti Communiste allemand, conscient de ses responsabilités, sa- chant; les formidables préparatifs militaires de la réaction, n'a pas voulu conduire les masses à un échec certain. Il a eu le courage de décider une retraite, sauvànt ainsi toutes les espérances révolutionnaires.

Le Parti Communiste français, solidaire de'ses frères de l'avant-garde ouvrière allemande dans les revers comme dans le succès, dans la retraite ,comme dans l'offensive, approuvé pleinement la tactique du Parti allemand. Les luttes intérieures de la réaction justifient cette tactique. En même temps qu'elles affaiblissent la contre-révolution, elles donnent à .la 'révolu;.tion un répit indispensable à la préparation des batailles décisives. La social-démocratie se disloque dans le dégoût universel. Les travailleurs s'éloignent en masse de leurs chefs d'hier, couverts de boue et de sang. Les assassins de Liebknecht et de Rosa Luxembourg ont encore ajouté des. centaines de victimes ouvrières aux milliers dont ils étaient déjà responsables. Le Parti Communiste devient l'unique parti du prolétariat combattant. Le Parti Communiste français se déclare plus que jamais étroitement solidaire de son parti frère d'Allemagpe, des héros de la révolution et des victimes prolétariennes. Il invite les travailleurs conscients de ce pays à ne pas être dupes de l'hypocrisie du bourreau du peuple allemand, Poincaré, qui feint de s'intéresser au sort de la démocratie allemande après avoir armé et soutenue les nationalistes, après avoir persécuté les communistes.

Les ouvriers français ne doivent pas se laisser tromper par la presse bourgeoise ou pseudo ouvrière, par les ennemis variés de la révolution allemande. Les alternatives inévitables d'avance et de recul du mouvement révolutionnaire laissent intactes les perspectives de Révolution. La menace d'intervention armée contre-révolutionnaire reste entière, comme par conséquent le devoir des travailleurs français de l'empêcher à tout prix.

Contre l'occupation de la Ruhr et de tout territoire allemand, contre l'in- fâme traité de Versailles, contre le démembrement de l'Allemagne, le Parti Communiste français continuera de m ener un inlassable combat. « Vive le Parti Communiste d'Allemagne »

« Vive la Révolution allemande » LE COMITE DIRE CTEUR DU PARTI COMMUNISTE,

Bourges 1904 Bourges 1923

IIERVIER

Bourges, 1J novembre. (Par téléphone, de, notre correspondant spécial); Ce matin s'ouvre le Congrès Confédéral, décidé par le Comité Naticnal de juillet dernier, afin de sauvegarder l'unité de la C. G. T. U. et de demander aux syndicats euxmêmes si 'les tendances ont le. droit de s'organiser au sein de la C. G. T. U. et par conséquent si les commissions syndicales ont le droit de vivre.

Qu'une telle question ait soulevé tant d'émotion,' on, en demeure surpris. D'une part, il y a beau temps que les tendances licstiles au communisme ont pris le droit de se réunir et de s'organiser. D'autre des situations et des problèmes 'qui mériteraient plus légitimement de passionner les militants du mouvement syndical français. A la veille des grands événements qui s'annoncent en Allemagne où le prolétariat international jouera sa vie ou su mort, des débats sur les commissions syndicales apparaissent comme des querelles de Byzance. Il y aurait évidemment un autre travail à faire. D'autres débat1, devraient se dérouler, n'ayant pas sur eux'le spectre d'une nouvelle et terrible scission.

Les délégués que nous -,avons rencontrés il en est déjà arrivé un grande nombre sont. optimistes.. Ils ne peuvent ajouter ciédit aü bruit d'une scission possible. Qu'ils appartiennent à la majorité confédérale ou aux G. S. R. ils se'déclarent également attachés à l'unité de la C. G. T. U. Une motion des imprimeai'is parisiens doit être déposée, dès l'ouverture du congrès, demandant que quelles que soient les décisions prises, la minorité prenne l'engagement de s'incliner.. Le con(le l'éclairage a vot6 unanimement une motion d'esprit semblable. Il réclame en outre la représentation de la minorité dans les divers organismes.

Bourges -a la. spécialité des congrès orageux. -C'est pourtant une ville paisible. Il y a prè'j de 'vingt ans, en 1904, c'est à Bourges que se passa le duel entre typos et métallurgistes, entre les réformistes eut les révolutionnaires, entre le millerandisme et le syndicalisme révolutionnaire. Le mi1-

lerandisme fut écrasé. C'est à Bourges que fut décidé le mouvement de. 1906'pour 1: conquête des huit heures. Le heurt des tei. damera n'amena pais la sortie de la C. G. T de la tendance vaincue, pas plus qu'A n'empêcha 1« travail pratique. Puisse If 20 Congrès de Bourges suivre l'exemple du premier.

Autant que ce souvenir du ,passé, le spectacle du mouvement local présent esi susceptible d'influencer favorablement le? délégués. L'Union départementale di>Cher est certainement l'une des unions qui a le plus fait pour maintenir l'unité et qui y a réussi pour une très grande J'aurais voulu me faire raconter se- efforts par le vieil Hervier, secrétaire de l'U. D. depuis sa fondation en 1902, et qu, a gardé l'estime des jeunes et des vieux Mais impossible de le garder près de sol cinq minutes. II a la charge du cantonnement, pour les. centaines de délégués qui arrivent. Il. doit répondre à tous, courir partout

J'ai donc demandé à l'ami Gosniat, le militant révoqué du puissant syndicat des établissements Militaires de me dire où en est l'U. D. du Cher

Tu sais qu'à Lille la grosse majorité des syndicats du Cher votèrent avec la minorité. Cependant, ils ne se firent pas représenter au Congrès de fin décembre 1921. Nous sommes restés pendant trois mois dans l'autonomie. Mais, à notre con. grès départemental, l'adhésion à la C G. T. U. fut votée. Quelques syndicats (typos et métaux) sont restés rue Lafayette, mais ils ont tenu à demeurer à nos côtés- à la Bourse du Travail. Une Union confédérée a été créée mais elle est sans vie les scissionnistes n'ont ri-en pu établir de solide à Bourges.Notre Maison du Peuple, avec son café coopératif, sa- grande salle, ses œuvres comme La Prolétarienne, qui donnema une fête aux délégués mercredi soir et se rendra à Paris samedi prochain, est vraiment la maison des travailleurs de Bourges »,

Le Congrès .de la C.G.T.U. ne pouvar1 avoir de. meilleur souvenir à évoquer, de meilleur 'exemple à méditer; Pierre Un magnifique exemple C'est un magnUique exemple que viennent de donner les ouvriers métallurgistes de 1 usine Gourdin, à Chartres.

a Vous avez refusé, il y a quelque temps, de fabriquer des grenades, leur a dit l'autre jour leur patron si vous acceptez de fabriquer éventuellement des obus, vous serez mo- bilisé à l'usine, en, cas de guerre. Sinon, j'envoie vos noms'au ministère de la Guerre, et vous serez envoyé sur le front D.

A l'unanimité les ouvriers de chez Gourdin ont refusé de prendre l'engagement qu'on lear demandait.

Ce n'est pas faute. cependant que M. Gourtous les moyens, les petits et les''grands, la menace 'et le sentiment. "« J'enverrai vos fiches au ministère,de la Guerre.», aurait dit le directeur, e Pensez à vos femmes et' vos entants » susurra -le patron.

Rien n'y fit à l'unanimité, par un voie il bulletin secret, le personnel entier, convoqué par les soins dès délégués syndicaux, rejets la demande patronale, et lorsque ensuite, comptant sur la lâcheté individuelle, le directeur fit apposer dan? les ateliers des al1, fiches convoquant à son bureau ceux qui accepteraient, personne ne se présenta. il n'y a pas un seul lâche à lysine Gourdin,