PHYSIQUE PLANÉTAIRE. –M~Mr6 <~c la ~Ma~t~ MpcMr d'eau contenue dans l'atmosphère de la planète Mars. Note (*) de M. AuDoutN DoLn-'us, présentée par M. André Lallemand.
L'atmosphère de la planète Mars contient, a. 10 g/cm'~ d'eau à l'état de vapeur. Ce résultat a été obtenu par comparaison photométrique de l'intensité de la bande i,4 de la vapeur d'eau sur la planète Mars, la Lune et les étoiles, en hiver, à grande altitude en montagne.
Les calottes polaires de Mars polarisent, la lumière à la manière de petits cristaux de glace d'eau; ceux-ci ont été reproduits au Laboratoire en reconstituant les conditions physiques martiennes ('). Les nuages martiens polarisent de même la lumière comme nos cirrus terrestres ('). Le pouvoir réflecteur infrarouge des calottes polaires est compatible avec un dépôt de givre d'eau (~). H est donc certain que l'atmosphère de Mars contient de la vapeur d'eau, laquelle, très mobile, doit se transporter alternativement d'un hémisphère à l'autre, saisonnièrement [(~), (~)]. Mais les tentatives pour rechercher la preuve spectroscopique de la vapeur d'eau ont toutes échoué à ce jour [(~), (''), ("), (')].
Faute de données, les spéculations se dispersèrent comme suit 6.10-' g/cm~ (Kuiper, 1948) ('), ~4.io-' g/cm' (Hess, 1948) (~), i.io~g/cnr de Vaucouleurs) (''), 3.io-'g/cm' (Goody, 1957) ('"), de 4.10" à 4.io~ g/cm' (H. C. Urey, 19~9) ("). Des observations pratiquées en ballon libre m'ont conduit à l'estimation 2,5.io"'g/cm~ ('
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Méthode. En janvier 1963, la planète Mars avait pour déclinaison -)-i9°, elle s'élevait très haut dans le ciel, tandis que la basse température hivernale laissait une faible quantité de vapeur d'eau dans notre atmosphère. La Station Scientifique du Jungfraujoch, très élevée, à 3 600 m dans les Alpes, dominait par son altitude les couches atmosphériques contenant la plus grande partie de l'eau terrestre. La température s'y abaisse fréquemment au-dessous de 25° C, l'état hygrométrique devient inférieur à 20 l'atmosphère ne contient plus alors au-dessus du lieu d'observation qu'une quantité d'eau voisine de quelques centigrammes par centimètre carré. Ces circonstances permettent de chercher la vapeur d'eau dans les atmosphères planétaires par simple comparaison photométriquc des bandes telluriques entre l'astre et la lumière de comparaison données par le Soleil, la Lune, ou certaines étoiles. Il convient de choisir des bandes spectrales non saturées le long des rayons visuels sous ces conditions d'observation. Les bandes à i,i5 et i,4o répondent à ce but, la dernière, plus intense, se sature pour io'\g/cm', elle correspond au maximum de sensibilité des cellules au PbS.
Instrument. –J'Isole la bande i,4 par un filtre polarisant de Lyot à quatre lames de quartz, de demi-largeur o,4 {J-, centrées sur i,385 p.. G. R., 1963, ler Semes<M. (T. 256, N" 14.) 191