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Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien

Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte

Éditeur : L'Humanité (Paris)

Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)

Date d'édition : 1921-09-30

Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 30 septembre 1921

Description : 1921/09/30 (Numéro 6398).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k400171w

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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troîs cafn&rades Vergeat, Lepetit et Raymond Lefebvre ont disparu, i1 y a un an dans t'Océan arctique.

Je sais que, pieusement, beaucoup de camarades ont pensé à honorer cet anniversaire par des réunions et il faut leur en savoir gré, car on oublie vite. Pour moi, qu'il ma soit permis, puisque j'ai fui pour quelque temps le bruyant enthousiasme des meetings (trop:vide),- de rappeler ici de Raymond liefebVrè tout ce que j'ai pu recueillir de ttùi, là-bas, dans cette Russie, où le passage des trois Français a laissé un si frais feûlage de souvenirs et tant de regrets. Raymond avait tout d'abord dérouté bien des gens. Beaucoup ne l'avaient pas compris. On n'a pas le temps là-bas de pénétrer une âme vaste mais sans desseins. On cherche aux (réactions psychologique? des causes logiques, politiques surtout,et l'on ne croit pas aux naïvetés les plus aimables. Or, Raymond était, à la fois, te mains politique et le plus tendrement étonné des hommes

Ceux qui le jugeaient étaient plus prés Son enthousiasme, que soulevait le moindre incident de voyage avait fait mésestimer par certains son esprit critique. Son raffinement qui se traduisait par ses recherches sur l'art, son goût même des pierres, et son insistance d'écrivain à pénétrer certains esprits, l'avait fait suspecter de quelque snobisme l,itt6raire:; Sa curiosité et, sa franchise à avouer certaines dé ses Ignorances avaient stupéfait bien des doctrinaires au marxisme quelque peu hautain, et découragé lés professionnels de congrés. Peu à peu,, pourtant, on l'avait compris. Les moins pénétrants ou les plus pressès avaient tout de même reconnu en lui « le poète ou « l'orateur ». Les autres étaient devenus, ses amis et l'avaient ad"Il voyant juste, mais son esprit critiéveillé par mille faits, savait toujours céder le pas au sentiment de grandeur que lui imposait la Révolution. .Il s'était, lié. d'amitié avec Sadoul en Ûtoraine,- à Moscou il avait passé de longues heures de travail et d'affection aveo Marchand, avec Rdsmer et chez Serge à Petrograd, âl avait trouvé une compré'Il tf afaît; \p:rgpue: pas connu ̃.Tro.tzlcJ,, ^êiMYcë'niôifîeïît" là sur Te1 "Troïîf p #̃ ionais, mais il. avait eu avec Lénine de fréquents entretiens d'où il était sort Lounatcharski, Rakowski, Manouilski, Tchitcherine, Steklof, Balabanov et tous ,ceux qui- avaient -pu vivre à côté de lui l'aimaient. Son (intelligence encyclopédique, ses fusées de génie et son abnégation révolutionnaire lui avaient attaché les hommes et les femmes les plus éminents de la Russie communiste; on lui ouvrait le -plus .glorieux avenir. Je compte qu'un travail sera fait par nos amis de là-bas pour rassembler tous lés souvenirs qu'ils pourront recueillir sur'lui 'et ses camarades; Marchand et Serge m'en ont parlé et je (retiens cela comme une promesse. La Commission des départs. (le Congréset le voyage terminés) assigna aux trois la .route: du nord comme itinéraire. passé par cette route. J'ai vu mai-même des camarades ayant fait, ce voyage del retour, qui m'ont n'était, à cette époque, guère plus périlleux .que tout autre

Mais les services étaient mal organisa. C'était la guerre. Mourmansk est loin de Les trois; partirent pour Là, ils restèrent plusieurs joums. La wapeur aui devait venir les prendre <n'ar^rivait jamais en vue de l'île. Et le Congrès d'Orléans approchait. Les deux syn.clical'istes impatients. proposèrent do regagner Mourmansk.

De Mourmansk, Raymond Lefebvre lança plusieurs dépêches, les unes à l'Internationale, les autres à des amis personnels.

Il se plaignait des lenteurs administratives et demandait qu'on '-lui' fournît l'argent nécessaire pour louer, une barque sans attendre le prochain vapeur. Marchand et, Rosmer intervinrent auprès du gouvernement. Trotzki, du front polonais lança une dépêche comminatoire. Elle arriva trop tard.

Les trois s'étaient procuré l'argent nécessaire et avaient loué une barque. ,Ceux qui connaissent la nervosité que peut amener chez des Français la nonchalance du caractère russe, pour qui lé temps est sans valeur, comprendront pourquoi les trois s'embarquèrent malgré l'orage menaçant. Ils n'en pouvaient plus d'attendre. Il fallait arriver'à temps à Orléans. C'était là le devoir révolutionnaire. Et pourtant Raymond était sûr dû sort qui l'attendait. Il en avait eu le pressentiment pendant tout le voyage. La tempêtent rage. toute cette nuit-là. On n'a plus jamais-revu la barque, ni les pêcheurs, ni les Français.

',On sait a quel débordement de calomnies donna prétexte la disparition des trois. Leur mémoire en est grandie encore s'il est possible.

J'ai tenu à rappeler ces choses aujourd'hui, dans leur vérité simple, pour que chaque militant songe à ces trois qui les aimaient tous et pour qu'en dehors des manifestations publiques il se recueille un.peu. dans leur souvenir, comme un ami.

Au milieu de la vie tragique de là-bas, leur disoaritiion traça comme un sillon plus douloureux dans le cœur pourtant bien trempé des hommes de la guerre civile. Et ce.ifut comme .-une consolation pour leurs amis d'en voir les marques encore sensibles.

P. VAILLANT-COUTURIER,

il IGNORAIT, AVANT-HIER ENCORE, SA PROPRE €ANI»DATURE. IL A CONFIANCE ET IL ATTEND.

Maison Centrale de Clanvavx.

Citoyen électeur, ünagin!e Marty, ton futur élu, dans sa veste de toile grise, chaussé de sabots, le front baissé, lié par' les menottes à ce-que les gardes-chiourme appelLent, en fin argot, la « grappe ». Par cinq, les détentionnaires descendent du train pénitentiaire. Ils ont-roulé, ainsi soudés, des jours et des nuits, de Nlmes à Nice, de Nice, à Riom, de. Riom à Fonievrault de Fontevrault à Loos, de Loos à Clairvaux. Entre les gendarme, ces fourçats courent la France, dans leurs wagons scellés où M. Lhôpiteau, garde des sceaux, M. Bonnevay, successeur, les ont parqués. Aux gares, s'ils descendent, les voyageurs s'écarteront avec de la peur, du mépris, de la haine. Dans les villages qui avoisi]lent les centrales, quand ils passeront, comme à la guerre, par rangs serrés; les femmes et les hommes, électeurs comme toi, plaindront les brav's gendafmes d'une si fâcheuse compagnie.' Vois bien ces bagnards, ces jeunes enchaînés, qui 'entourent Marty, ton proche élu. Pas un n'a moins de dix ans de travaux forcés sur les épaules. C'est peut-être pour cela qu'elles lui pèsent tant. Pas un n'a moins d'un crime à se reprocher, dont il est innocent, dont nous sommes tous coupables. Autour de notre Marty., pourvu de vingt ans de travaux, les mutins de 1917, Mes marins de la Mer Noire, les défaillants de. la faire les mène, par les menottes, à la, mort lente des cachots.

Et. puis, si tu veux savoir- leur, pauvre vie, entre les grands murs de l'abbaye, laisse-nous monter au tertre de Clairvaux, sous la bénédiction tragique du Saint-Bernard en pierre, dominant depuis des. ans la centrale assouplie. Entre les coteaux et les bois, sous un ciel sans reproche, lavé de tous ses nuages, la grande maison s'étend nonchalante, joliment comblée de jardins à la française, aimable, et qui sourit de toutes ses fenêtres en ogive, de ses arcades blanches. Elle nous joue la comédie du repos, du silence et de la paix. La caressant, le soleil entreprend une idylle. Electeur, n'est-ce point là que tu chercherais une retraite, pour tes derniers soirs ? Mais descends un peu vers "l'a" prison.

Ce n'est pas encore la prison! Il y la porte, et son gardien.

L'a "clé toürne, dans une serrrure énorme plusieurs tours. Le .« gaffe, s'efface. IDu battant ouvert, '.nous apercevons la cour. Elle s'est mise en frais, coquette de' ses tilleuls, denses'allées. Nous lui rendons la politesse, en négligeant les bâtisses qui; sur la. droite la bordent. Nous savons ̃qUf&Hle nions trompe, jelle encore, Nous avons le.temps de perdre. nos illusions. Au bout, la maison d'école, le bureau de poste,1 la chapelle. Pas très loin, le cimetière. Les geôliers n'oublient, rien.

Une seconde porte, plus robuste, plus hostile. Au-dessus, un détenu, sans doute, a peint un cartouche « Maison centrale de détention et de correction Il faut'parlementer. ruser, faire la'bête. Nous passons.

Le désert. De temps v autre, soit la Cour d'Honneur, soit aux jardins, soit dans un bâtiment, des hommes, curieusement détachés de ce qui passe et se passe. Uniformément engoncés dans les treillis sales, coiffés du béret gris, ils accomplissent indolemment de menus travaux, et, sans en avoir l'air, des gardes, vieux et passifs, font mine de les surveiller. Ces détenus bénéficient d'un régime de faveur. Ils sont prêts de finir leur peine. Ici, ils se rééduquent pour la liberté proche.' Est-ce déjà la prison ? Deux enceintes nous en sépa-* rent, hautes, sévères. Derrière elles, le ré-

Un Un moyen suprême faire tenir les urnes par un conseil -de guerre.̃

gime pénitentiaire sévit pour notre honte. Derrière elles, c'est Marty.

Au travail forcé

La,forge,, quasiment aui.milieu, crisse et grince. Des ateliers, à l'entouir, sont en activité. Les magasina occupent leurs « employés ». Le travail forcé n'a. point, de, cesse, sous ..la,; :su.?v.eillance des gardeschiourme armés. A la moindre infraction, la sanction immédiate :-le'cachot et le nerf de.boeuf. Au cri rauque. et. désespéré d'une, sirène, les machines, decrescendo, vont s'enrayer, les teufs-teufs des moteurs déclineront. Et ce sera la mort. La centt·alé deviendra muette. Il est quatre heures. Les détenus vont à leur repas. C'est ainsi deux fois par jour. A sept heù-. res, le dortoir A peu près comme à la.caserne nous dit,, sans ironie,i!iti gai'dicn galonné; Comme à la caserne. Il dit vrai, le « gaffe». Les qiiiatre cinquièmes des prisonniers, à Clairvaux,. sont des condamnés militaires, des gars «qui ont faute », déclarera un autre garde, sexagénaire et peut-être bien gâteux. Des déserteurs de la

tranchée, des muitinsj/des ma^uivaïses têtes; Marty aussi est une, « mauvaise tête puâsqu'il est: là, ;avëe Quinze ̃ cents ̃ autres, courbés sous le- fouet, se crevant pour expier la •, guerre. Marty: ? 'Il. n'est point mêlé aux détenus, torse nu, qui: nous sourient en arrêtant de '.fabriquer le pain, derrière dea ̃ grilles. Il n'est :poin| à. la, forge, encore haletante de son effort quotidien. Il n'est point non plus. dans cette maison. isolée des reclus. -Il 'n'est point .-même, tirer cette charrette, en compagnie du beau poisse qui nous, inflige son « Salue-e Mairty tresse, des .chaussons de lisière, le nerf de bœuf prêt à lui toucher les épaules, depuis des jows et, si l'on ne fait pas son devoir à Gharonne, pour: des armées. Marty

Marty, derrière trois enceintes, dans, l'a-.telier/de.tra,vaux forcés, subit le plus. dur régime de la Centrale .̃ le droit c.omrnun renforcé. Constamment surveillé, inquiété, menacé perpétuellement des punitions les, plus grades, il tresse des chaussons de lisière.. On l'a à l'oeil. Il le sait. Il se tait. 11'espère.. Il souffre.

Voir Marty, rnotrie prisonnier,, tout .au moins le saluer,: lui. "dire ce que ,1('.8 êtres qu'il- ebérit, les amis qu'il garde, les liommteS'.qui r admirent nous chargeaient de lui

L'unique- entrée de la Maison Centrale

Abbaye des Citeaux)

apprendre Il y avait trois enceintes, les gardiens, la justice avec un nerf de bœuf. Autant prendre à deux, la prison d'assaut

Cependant nous n'avons pas et nous ne pouvons pas expliquer de quelle manière, à la suite de quelles circonstanciés' M!ART,y, qui, jusqu'à notre arrivée, ignorait l'effort tenté pour sa. libération, A SU, CINQ MINUTES APRES NOTRE ACCES A CLAIRVAUX, QU'IL ETAIT CANDIDAT DU PARTI COMMUNISTE SON PARTI ET QUE CHARONNE, DIMANCHE, LUI OUVRIRAIT LES PORTES DE SA PRISON.

«Au secours! »

Nous savons la belle joie, qu'il en a éprouvé, la reconnaissante qu'il réserve au prolétariat, de Paris, la foi qu'il conserrve en nous, l'amour qu'il nourrit pour nos idées. Ses confidences n'ont point, aujourd'hui, de place dans ce journal. Mais nous savons les souffrances qu'il endure, le catvaire qu'il gravit.

i II crie.: « Au secours n

Au secours pour ceux qu'il appelle ses

« complices » et pour lui. Trop sont morts. Les meilleurs d'entre eux. Allez-vous permettre plus longtemps ces crimes ? Nous respectons la jtenqu'il faut se hâter si L'on ne veut pas que Les jeunes victimes succombent. Ils ne sont pas, eux et lui, au régime politique. Ils n'y ont jamais,été. Le gouvernement a tenté, par un abominable bluff, de- le faire croire, et en a menti. Marty et ses complices » sont à chaque instant frappés. Pour des bavardages, ils écopent du cachot, d'où suivant le témoignage d'un geôlier, « on ne sort que les pieds devant ». Tout est fait pour pousser à bout notre ami, provoquer un mouvement de révolte que l'on réprimerait sauvagement.

Un fonctionnaire de l'administration pénitentiaire nous a avoué

̃ Infliger à des .hommes des supplices tels est indigne d'une nation civilisée. Il espère

-Ce qu'a, souffert Marty, nous ne saurions le décrire en lignes brèves. A Nîmes et Nice, à Riom, il a vécu, comme ses camarades, dans de véritables tombeaux. A Fontevrault, le directeur ordonnait que les condamnés militaires fussent roués de coups. AGIairvaux, les assommades et les envois en cellules se sont multipliés. .Toutes les brimades, et les plus .imbéciles, sont réservées à des malheureux qui, pour dix heures de désertion, ont récon-é cinq, huit ou dix ans de travaux forcés. le vin supprimé jusqu'à la mise au mitard (sorte de cachot où l'on baigne dans l'eau), les victimes, nos pauvres gars ]btten à nous, descendent tous les degrés de la 'lâcheté, de'la cruauté de leurs tortionnaires. Ils n'est pas rare, dans cette Centrale, que des détentionnaires anciens combattants soient laissés pour morts par 'les gordiens ou les détenus-prévôts, ceux renchérissant souvent sur les ordres de la, direction.

Les récidivistes de droit commun sont aux bons postes et passent au travers des punitions..

Nous sollicitions l'indignation. des prolé-

taires de France devant les. atrocités, du gouvernement d'Espagne. Mais, Clairvaux, iMelun. Loos, Fontevrault, Riom, Nîmes, n'y a-t-ii pas aussi des.crapules et des bourreaux ?

Marty crie, pour ses « complices » « Au. secours!

,Depuis qu'il, sait, par nous, le geste des communistes de Charonne,' il ne réclame plus rien pour lui. Il confiance, joyeusement confiance. Il aperçoit, derriére les murs de sa cellule, derrière les fenêtres de son «.atelier», le ciel libre et nu. Il espère.

Sauvez, avec lui, tous nos.' prisonniers 1 Bernard LECACHE.

Pierre GABRIEL,

VOIR EN 2e PAGE Le compte/rendu de la réunion électorale d'hier soir et l'annonce des trois réunions de deinain.

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POLÉMIQUES

A

La bonne ville de Marseille manifeste, avec énergie, son désir très vif de posséder, elle aussi, son « poilu inconnu Je ne vois là aucun inconvénient^ Pourquoi la grande cité phocéenne n' aurait-elle pas son héros anonyme, tombé glorieusement dans la botte des tranchées un héros qu'on nommait peut-être, Marins, de son vivant, ?

Mais la ville de Marseille,, on parle die la ville de Lyon qui; jalouse des lauriers die sa rivale; tient particulièrement à son soldat également inconnu. Là, aussi, pas d'inconvénient. Seulement. après Lyon, il y a la. ville de Toulouse dont le Capiiolè est tout prêt à recevoir les restes du héros, Et, après Toulouse, il' y aura, sans doute, Nîmes. Rouen Cdrp entras, Brives-la-Gaillarde. Il n'est pas jusqu'à la'ville de Bordeaux, qui n'altendie avec impatience'- que soit décédé un vague fonctionnaire de la suite à Poincaré, pour réclamer discrètement.

Bientôt, si l'on n'avise, toutes les ̃ comsolib voudront avoir, comme -la capitale. leur « héros inconnu u. Fouilly-les-Oie.s le sien. Et la commune de la Gardie itou. Et la Bédoule (Bouches-duJRhône), kif-kif. On se demande qui pourrait raisonnablement protester. A cliaque village, à chaque hameau, à chaque bourg, son « soidat inconnu

Or, si l'on en croit nos maîtres die 'l'école communale, il y a, en France, trente-, six mille communes..Avec :les deux .mille que la guerre du droit nous a permis dé récupérer en Alsace-Lorraine, ça fait- tren- te-huit mille poilus, tous plus inconnus les uns. que Lés antres.

Ajoutez, aux villages de France, les villages des colonies. Car, enfin, Ies nègres, les Arabe.s, les jaunes étaient à la peine il est juste qu'ils soient à l'honneur! (j'e n'est pas pour rien que M. Diagne a-. enseigné aux enfants du Sénégal 'qu'autrefois leur pays s'appelait la .Gaule. Les jaunes et, les noirs ont droit tà leur poilu, tout comme les visages pâles.

LA-d)essiis, additionnez. Vous arriverez à un total fantastique. Vous aurez un lot formidable de poilus inconnus. En comptant les Malgaches, les Annamites, les Soudanais, les Auvergnats, il vous faudra. pour contenter toutes les bourgades, quelque chose comme trois 'tçnt mule héros, Toztt un stock 1

Trois cent mille poilus inconnus, sur quinze cent mille morts r Un cinquième Sérieusement, si l'on: parvient à les trouvcr, i,L faudra avouer que les livrets militaires ne servaient pas à grand! chose et que les registres de l'état'-major étaient Victor MERIC.

la Seine (S.F.LC.) Ce soir, vendredi,, à 20 Il,. 30,

Salle de la Bellevilloise, 23, rue Boyer, (Métro Martin-Nadaud).

CONGRÈS FÉDÉRAL Ordre du Jour Ratification du bureau 2° Nomination des vingt délégués fédéraux au Conseil national du Parti. L'ordre du jouir sera strictement limité à ces deux questions.

Le secrétaire fédéral Georges Pioch.

combattantsde Gharonne Le Comité central de l'Association républi' caine des anciens combattants a fait apposel sur les murs de Charonne l'affiche suivante qui suscite une vive attention

ANCIENS COMBATTANTS!

Vous n'avez -pas su imposer V amnis- tie

Vous aviez juré,, aux tranchées, d'empêcher route guerre future, et vous n'avez pas eu le courage de f aire le. geste de Marty contre la GUERRE ILLEGALE Vous avez un moyen de vous Tache* ter c'est de faire soriir de prison les mu* tins de la mer Noire en élisant le noble Mar,ty. ̃: ;'ll s'agit de, quelques chose DE PLUS HAUT que la conquête d'un mandat. Il s'agit d. arracher Marty. au bagne, et de libérer en même temps que lui les anciens soldats révoltés contre la guerre:. Si le martyre de notre héros continuait par votre faiblesse, nous n'aurions -plus jamais d'autorité pour réclamer VamniS' tie de nos frères d'armes

Pour le Comifé central

Le .secrétaire général Henri Barbusse»

ë^^sBËpS ndré Berthon a été chargé hier IuÉpB! par le groupe communiste de la: tlKw Chambre d'interroger le gouvernement, sur les hauts faits des mili-.

taires et des civils français. qui représentent (?) notre pays en Syrie. •̃̃-̃

Nous ne nous lasserons pas d'élever notre, protestation contre la politique scandaleuse et absurde nue poursuivent ]:à-T>as nos impérialistes. Depuis deux ans, nos troupes/ d'occupa^tion ont envahi la Syrie et là' Cilicie. Nous y avons perdu dans les batailles de il est prouvé que jamais aucun, bénéfice matériel ne viendra coniperisef d'aussi lourds sacrifices. A l'exception' d'e'guëlques "catholiques pousses par les jésuites tdut-puissàn;£s, la nation syrienne en son entier rejette, sous quelque forme que ce soit, hotte protectorat, notre colonisation, notre' 't. mandat ». Tant qué'la. France .prétendra imposer -aux Syriens le joug', militaire, ils se dresseront, violemment hostiles, contre ses-prétentions. De plus; le pays,est pauvre :un tiers des habitants' -doit s'expatrier pour vivre. Nous y pouvons rester installés durant des années. Le seul. résultat sera.. de jeter au gouffre da nouveaux, milliards et d'exaspérer des .popu- lations qui, légitimement, réclament'leur in« dépendance. "'̃ L'opération est donc à tous- égards désas* treuse. Mais il y a .pis.. Il se passe de temps en temps,, en ce proche Orient, des scandales qui nous rendent odieux à tous. J'en veuS aujourd'hui citer deux seulement.

i° Un agent dli fisc français arrivé sans un sou, à Beyrouth a trouvé le moyen de a faire suer le burnous ,à tel point -qu'il* place son compte, dans une 'banque métro. politairie, trois .millions. Dès plaintes s'élèvent contre le prévaricateur. Elles deviennent si vives qu'il passe devant le conseil de guerre. Au colonel président qui lui demanda l'origine des sommes placées à. son ..nom, il réplique. tranquillement. vous répon- drai lorsque vous .aurez vous-même justifia des millions que, comme moi, vous avez acquis ici depuis l'occupation -». On ne poussa pas plus ayant l' interrogatbire

2° Un Arabe tira récemment un coup d(* fusil sur le général Gouraud. Cet Arabe avait reçu, avant son attentat, une- hospkx' r lité de quelques heures ou de quelques jours dans certains villages de. la montagne. On a simplement, par mesure de vengeance, .razzié? ces villages; on les a. pillés, ;on les. a.détruitf sans iautre- forme de procès. Cette façon de. porter en Orient la civilisation ^moderne ;est naturellement fort peu goûtée des popula- tions victimes de.pareils scandales

Le dossier d'André Bertliôn est riche d'exemples semblables encore la petite .presse ;arabe ;.qui nous les ..apporte, .est-elle mutilée, blanchie par une censure militaire brutale comme .celle' qui sévissait ici pendant la guerre.

LES « FÊTES DU PEUPLE» C'est ce soir, vendredi 29, à 8 h. 30; qu'aura lieu salle Bondy, à la Bourse du Travail, la réunion inaragurale de la quatrième saison des Fêtes dia Peuple. Albert Doyen y exposera le programme et les projets de la. saison nouvelle. Ensuite se* roiit reçues les adhésions à la chorale des Adultes et la chorale d'Enfants.

Chaque adhésion sera donnée par écrit.et comportera rengagement, signé, de suivre assidûment les travaux des Fêtes oi'.e Peuple. L'assiduité est la seule condition réclamée. Mais elle., est indispensable. Que -les travailleurs et leurs enfanta soient nombreux ce soir, eaîle Bbndy. Parti Communiste (S. F. 1. C)

COMITE DIRECTEUR

Le Comüé Directeur se rêinnira extraof* dinairement demain samedi 1er octobre à 15 heures précises, au siège du Parti. ORDRE DU JOUR: Examen, oes rapporta dit Conseil National.

Le secrétaire mtérimnire F. Loriot.