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Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien

Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte

Éditeur : L'Humanité (Paris)

Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)

Date d'édition : 1921-08-23

Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 23 août 1921

Description : 1921/08/23 (Numéro 6360).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k4001338

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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Les fonctionnaires et ^affaires Dans un récent Conseil, les ministres Cni décidé que chacun des chefs de service des différents départements ministériels devaient rappeler « aux fonctionnaires en activité de service qu'il leur est interdit par les lois, décrets et règlements, s'auf dans les cas expressément réservés, de participer à l'administration d'aucune société commerciale Il faut des scandales pour que dans l'acbutel régime les gouvernements songent qu'il existe des lois qui, appliqués, au- raient pu les prévenir. S'il est déjà étrange que de, 'pareils'. abus aient pu être. tolérés, il en existe d'aussi graves c'est le cas des hauts fonctionnaires qui quittant les services de l'Etat ou après d'administration des banques, des mi- nes, des chemins de fer ou des sociétés industrielles. Le ministère des finances et le Conseil d'Etat surtout nous offrent de trop nombreux exemples

M. Letondot, secrétaire du-mouvement des fonds au ministère des finances, que de l'Union Parisienne

M. Charles-Georges Picot, ancien inspecteur des finances,'est directeur du Crédit Industriel, administrateur du Chemin dé fer de Bône-Guëlrnn. dn r.r£- dit National, de Commentry-Fouf'chambault, Je VtJrbaine et la Seine; de l'Urbaine-Incendio-, de l' Urbaine-Vie, de- la' Société Belge due Crédit Industriel et Commercial, des Charbonnages de Lou- vaiin, des Aciéries de Roubaix, etc. M. Solrvveiguth, inspecteur des finances, directeur du Crédit National i. Dubourdieu, directeur général des finances en Tunisie, administrateur du Crédit Foncier d'Algérie et de Tunisie M. Alfred Hérault, premier président honoraire de la Cour des Comptes, ancien secrétaire d'Etat aux 'finances, administrateur du Crédit Lyonnais M. Privat-Deschanel, ancien secrétaire général du ministère des finances, président du Crédit Français, conseil des Sociétés des pétroles et-combustibles en France

M. Luquefc, ancien directeur tlu. ministère des finances, sous-gouverneuir de la Banque de France, président du Crédit Mobilier Français.'

Le Gansc-il d'Etat nous présente pour son compta

M. de-Poyerimhoff, ancien maître des requêtes, administrateur des Mines de Blanzy; .de la Société générale des Mines de Tunisie et d'Algérie, secrétaire du. Comité des Houillères, etc.;

M. Olivier Sanncère secrétaire de la présidence de la République durant la guerre, administrateur des Chemins de fe,r de l'Est, du Crédit Foncier d"O.nent, du Crédit Foncier de Syrie,,de la Banque Française tout lé Ciommerce,et Fin1 du'strie, de la Banque Nationale de Crédit, de ta (Compagnie générale transatlantique', etc.

M. Max Boucart, administrateur rie l'Union Parisienne, de la Compagnie Marocaine, des Messageries Maritimes, .de la Compagnie générale des Pétroles M. Trélat, administrateur de la Compagnie des Chemins de fer de l'Est, de la Compagnie Marocaine, de la Nationale, des Chantiers et Ateliers de Saint-Na-

M Teissier, président des Chemins de fer du Midi, de la Nationale et de Pénarroya

M. Vacherie, administrateur de la Compagnie Parisienne des Eaux. Ces hauts fonctionnaires qui entrent, en quittant les services d'Etat, aux services d'affaires particulières, jettent un soupçon, sur ce qu'a'pu être, durant leur fonction, leur contrôle et la défense, des intérêts généraux en face des intérêts particuliers. Ils laissent penser que ces places dans les conseils d'administration do Sociétés sont la récompense de services rendus ou de complaisances. De même ces membres du Conseil d'Ejettent le doute et le soupçon sur les arrêts antérieurs qu'ils ont rendus dans cette haute assemblée. La mission de cette dernière est de' trancher des différends entre particuliers ou sociétés et l'Etat, les départements et les communes. Il est loisible de se demander si leurs arrêts furent dùciés seulement par leur conscience et la justice, ou s'ils n'ont pas été inspirés par le souci de leurs intérôts et de leur avenir.

Leur présence dans ces conseils privés ne laisae-t-elle pas également supposer qu'ils ont été choisis pour influencer par relations ou amitiés lours anciens camarades en cas d'affaires litigieuses entre l'Etat et les Sociétés où ils siègvent. Comment l'opinion publique n'arriverait-elle pas à-penser que ces places dans des affaires privées ne sont pas les pourboires de services rendus ? Il serait légitime que ces hauts fonctionnaires reçoivent des traitements et des retraites qui les mettent il l'abri des tentations.

Il existe bien pour frapper les cas cités un article 175 du code pénal modifié par la loi du G octobre iO19 (Art. Cette loi limitative peut 6t<re facilement .:oûrnéo et dans notre régime capitaliste il -ne faut pas compter qu'elle soit appli•ju'éft. Partout ce sont les intérêts privés des privilégiés qui triomphent de l'intérêt général, partout c'est la finance qui s'infiltre et dirige. Parti Communiste (S.F.I.C) COMITE DIRECTEUR

d'hui t'i 21} heure.* 30, au siège -du Parti, rue Lajcnjelic, 120. Ordre dit jour':1 (le mandat des délégués de' Le secrétaire L.-O. Feossard,

Le Complot cohtre la Russie affamée l'agitation s'étend

Après avoir essayé, les malheureux, d'arrêter au moyen de calomnies la campagne entreprise et menée rudement, dans nos colonnes, par Bernard Lecache, les employés de M. Dulot veulent bien reconnaître qu'elle ct ne manqua pas de brio ». Imbéciles sinistres Nous voulons encore leur faire l'honneur de croire que cette appréciation est une injure à notre adresse dans leur bouche. Si elle devait être un compliment nous serions obligés de le leur renvoyer avec l'expression de notre plus profond .mépiis, dans les termes mêmes où le leur signifiait autrefois leur patron d aujourd'hui, l'auteur DES SYNDICALISTES FRANÇAIS ET LA GUERRE, Georges Dumoulin.

Nous ne demandons de félicitations a personne, au «cloaque du Croissant », moins encore qu'à quiconque.

La campagne qui a été amorcée, ici, en vue de créer dans la cl.asse, des travailleurs un mouvement de protestation indigné'elle y est parvenue n'avait comme nos autres campagnes d'autre objectif que de servir les intérêts du prolétariat et ceux encore de la Révolution. Nous ne séparons jamais les uns des autres. Etre en règle étroite o.vec la conscience communiste de notre Parti, et par-dessus notre Parti de l'Internationale, 'tout en apportant, chaque jour, aux cinq cent mille travailleurs qui nous lisent, les raisons d'espérer qu'on chercherait en vain au milieu du fatras défaitiste des feuilles, dissidentes et confédérales .lemeure, envers et contre toutes injures et railleries notre unique ambition. Que les hommes de « l'Union sacrée » et du prolétariat massacré ne la trouvent pas à leur taille, cela n'est pas pour nous surprendre.

La classe ouvrière saura nous départager.

Elle nous départage

Nous avons, hier, à cette même place, annoncé le meeting organisé par le GROUPEMENT INTERSYNDICAL DES ORGANISATIONS INTERESSEES AUX FABRICATIONS DE GUERRE Salle de la Maison Commune, 28, i2ce Cavé, CE SOIR, A 18 HEURES Nous rappelons qu'y prendront la payole

-VADECART, de HUnion des Syndicats de la Seine RERRAR, des Métaux

BELLUGUE, de l'Habillement

POTHiûN, de la Voiture-Aviation MOULY, des £>fcurs-Découpeurs REBILLON, de la Chaussure

LOZE, des Produits chimiques.

Nous engageons tous nos amis à se rendre en foule imposante à cette manifestation, qui n'est que le prélude d'un vaste mouvement d'ensemble dont le gouvernement de MM Briand-Barthou fera bien de tenir compte.

Ceux qui nous donnent raison La DEPECHE DE L'AUBE qui paraît à Troyes, publie dans son numéro d'hier le manifeste suivant

Au Prolétariat Troyen

Aux Camarades des Métaux

Les ouvriers de la maison Lepoutre, à Roubaix, ont refusé de fabriquer des munitions. Les Roubaisiens ont fait leur devoir de travailleurs. SI serait juste que feur gaste soit suivi dans toutes les villes de France ou les patrons acceptent les commandes de guerre. Tout travailleur conscient doit boycotter, refuser de faire les munitions pour la Pologne ou la Roumanie, car cette destination fait pressentir uns nouvelle offensive contre la Russie.

Après cinq années de boucherie, la clique réactionnaire prépare une nouvelle guerre. On veut essayer, une fois de plus, d'assassiner la Russie Révolution naire.

Or, nous apprenons que la maison Poron, rue de Madagascar, à Troyes, a reçu une commande de 400.000 grenades pour le compte de la Pologne.

Camarades travailleurs, anciens combattants, vous ne vous ferez pas compilées d'une pareille infamie.

Vous'ne serez uas des criminels. La guerre finie, vous avez juré que c'était la dernière. Votre organisation syndicale a décidé de prendre position dans la lutte.

Elie vous demande de refuser toutes les fabrications d'engins de mort.

Camarades meilleurs, camarades des mé.taux, révoltez-vous contre le crime organisé. Le secrétaire des Métaux E. SCHNEIDER. Pour mémoire, rappelons que nous avons dénouer ici même la MAISON PORON, comme nous en avons dénoncé bien d'autres depuis des semaines et des semaines, et comme nous continuerons à en dénoncer, avec l'aide de nos camarades syndicalistes qualifiés.

Un ordre du jour et des souscriptions La Chambre syndicale des stuc:tfours dé la Seine a voté, le dimanche 21 août/un ordre du jour dont nous détachons le passage suivant

Les stucafpurs approuvent V attitude énergique dés camarades du Rovbui.c qui ont décrété la ,grève plutôt que de travailler à lu fabrication des grenades wrii,ret «'accepter la des .salaires,

Yolein d'enthousiasme une somme de cinq cents francs pour s'associer au geste, de ces camarade s

Et se se parent aux cris de « Guerre la PLUS UN HOMME, PLUS UN FUSIL POUR COMBATTRE LA REVOLUTION RUSSE D'autre part, nous ,avons reçu une somme de 529 FRANCS pour nos camarades métallurgistes de Roubaix, dont l'Humanité a su glorifier, comme il convenait de le faire, le « geste historique de protestation révolutionnaire.

NOEL GARNIES.

A la suite du refus do nos camarades de Roubaix de fabriquer des munitions pour combattre la Russie, la lettre suivante a été envoyée au Parti Côtxirnuniste.

Français au nom du Parti Communiste* Belge

13 -août 1921.

Mon cher Frossard,

Le 'Parti Communiste Belge appris avec joie le geste révolutionnaire des ouvriers roubaisiens refusant de fabriquer des munitions pour combattre la Russie des Soviets. Il leuradresse l'expression de son admiration 'et les assure de sa solidarité morale.

II a le ferme espoir que le mouvement se généralisera et que l'acte courageux ppsé.par nos camarades de Roubaix sera le point de départ d'une action, énergique contre l'intervention militaire en Russie.

Les prolétaires roubaisiens sauvent en ce moment l'honneur des révolutionnaires d'Occident, nous les en remercions et les en félicitons.

Puis-je vous prier, mon cher Frossapd, de porter la présente à là connaissance desi intéressés et si possible de lui donner la publicité de l' Humanité

Le secrétaire Ch. Massart.

UNE CAMPAGMIEETIUGS GROUPEMENT INTERSYNDICAL DES ORGANISATIONS INTERESSES AUX FABRICATIONS DE GUERRE La campagne de propagande annoncée par les communiqués récents débute ce soir à Levallois et se poursuivra les jours suiVoici, avec la liste des orateurs, la nomenclature de la première série de réunions prévues et auxquelles sont conviés les ouvrier et ouvrières des diverses corporations intéressées aux fabrications de guerre. Elles auront toutes lieu à 18 heures, à la. sortie des usines.

Usines de Puteaux et la région Mercredi 24 août, à la Revendication, 7-Me Mars-et-Roty. Orateurs: VADECARD, BERBlAR, BELLUGUE, MOULY .et POTHION.

Suresnes et la région Jeudi 25 août, salle dcs Fêtes de la Mairie de Suresnes. Orateurs VADËCARD, BERRAR, MOULY et Région de Boulogne Vendredi 28 août, salle- des- Fêtes, avenlte J.-B. Clément Oroteurs .21 QUINT'ON (,le VU. S. S., BERRAR, MOULY et POTHION,

Ivry.: Samedi 27 août. Orateuts ̃ POMMIES, de rV.S:.S., REBILLON, LOZE BELLUGUE, MOULY, BERRAR, POTHION.. Saint-Denis Mardi 30 août, salle des Fêtes de la Mairie,' Orateurs QUINTON BERRAR, MOULY,- POTHION, REBILLON, LOZE, BELLUGUE..

Vaugirard-Grenelle blercredi 31 août, salle Auffret, S2, rtte Saint-Charles Orateurs VABBÇARÏÏ, BEIiLTJGUE, BOTHION, REBILUnion fte Sault-Ouen et Cli,chy Jeudi 1er. septembre, salle des Fêtes de La Mairie de bairit-Ouen. Orateurs: OUINTÔN BERRAR, POTHIQN, BELLUGUE, REBILLON LoZE, MOULY.

Les Comités intersyndicaux des localités bouchées par cette série de réunions sont chargées- du soin d'apposer les affiches et de distribuer les tracts aux endroits appropriés.

Ceux de Boulogne, Ivry et@du 15e sont priés de passer d'urgence au Bureau de l'Union, 33, rue de la Grange-aux-Belles, pour retirer tracts et affiches.

Le Bureau de l'Union des Syndicats. Ce que coûte le Bloc national Le produit .des douanes a donné, en juillet, un rendement dé -millions au lieu de 15G, soit 70 millions de moins que les évaluations budgétaires, 52, millions de moins qu'ean juilCes diminutions portent principalement sur les importations de blé, de tissus de laine et de corton, de .tontes, ter et aciers, d'outils et machines, de vins, de houille, d'essence et sur les entrées de sucres, tant coloniaux qu'étrangers..

70 millions en un mois, c'est donc ce que coûte l'Etat français sa politique protectionniste et de vie chère au profit des barons de la métallurgie. ̃ pour CONVERTIR LES INCRÉDULES, Comment la bourgeoisie de l'Entente comprend le désarmement

Le ministère de la guerre français évalue comme suit, les effectifs des diverses armées de l'Europe

ALLIES FRANCE, 809.652. HOMMES POLQGNE 6BO.0OO TCSHSCO-SLOVAQUIE, 147.300 ANGLETERRE, BELGIQUE, SERBIE, 200,000 GRECE, ITALIE,

ANCIENS ENNEMIS ALLEMAGNE, 100.000 HOMMES AUTRICHE, 30.000 BSJIGAHIE, Ce suggestif tableau doit' rester sous les yeux de tous les militants afin qu'ils puissent montrer aux travailleurs qui résistent encore à nus doctrines ce que fut l'ignoble farce de la paix de Vérsailles.

JLa guerre des salaires

çoo»:«oco DANS LE HORD ON DÉFEND LE DROIT A LA VIE Manifestations^ meetings, incidents

1 nous a été donné de passer quelques heures au milieu de nos camarades en grève dans le Nord et il importe de souligner devant le

prolétariat français l'admirable élan de soixante mille travailleurs oui luttent ici contre la réduction des salaires.

On connaît depuis longtemps la pénible vie des ouvriers du textile de cette région elle fut toujours précaire, les salaires très inférieurs, la sujétion au patronat plus lourdé que. nulle part.

En ce moment ces hommes sont plus durement touchés par le capitalisme qu'ils ne le furent jamais. Depuis près d'un an ils ne travaillent guère que deux jours par semaine il rentre au foyer, par ces temps 'de vie chère, moins de deux cents francs par mois. Dans un pays où les denrées se vendent à des prix aussi élevés qu'à Paris, il est aisé d'imaginer les sacrifices que doivent s'imposer ces malheureux. Ils ne mandent pas à leur faim ec ils ne .peuvent acheter les vêtements qui leur sont nécessaires. La sous-consommation menace la cité. tout l'ensemble des familles ouvrières.

Ceci se passe à un moment où les grands patrons insolents de l'industrie textile ont réalisé les bénéfices les plus considérables ils ont exploité sans mercileurs salariés, hommes, femmes, jeunes filles; ils ont volé cyniquement l'Etat et amassé ainsi des fortunes immense. Or ils émettent la prétention, dans l'état, de détresse où se trouve « leur » personnel, de diminuer encore les salaires, de .baisser le niveau de vie, d'accroître la misère. Les travailleurs ont dit «non ».

Depuis huit jours, ils ont cessé tout tiavail ils préfèrent aggraÿer leurs souffrances déjà aiguës ils ne céderont pas. Il ne faut à aucun prix qu'ils soient vaincus. Nous renouvelons notre appel à leurs frères de misère de la France entière qui ne peuvent pas les abandonner dans leur rude combat. Comment leur venir pratiquement en aide ? Il appartient aux organisations d'en décider elles-mêmes, mais les ouvriers de toutes les corporations aussi menacés de diminution de, salaire.- que, les travailleurs du textile se rendraient coupables de la faute la plus grave s'ils n'accourraient pas ..l'urgence au secours de leurs camarades, de la. région de "Roubai^rTouïcblng, Lânnoïs, ïîalluih, en lutte contre leurs exploiteurs. .Maroel CACH IN.

Roubaix, 22 août. (Par téLéphone de notre envoyé spécial), Ce matin, de bonne heure, Marcel Ca-chin, attendu dans la journée à Halluin, partit .avec quelques camarades de Touicoing vers la cité ouvrière et communiste qui, depuis huit jours dfiiè, a'est jetée tout entière dans la lutte. Au loin, sur la route plate, avrx approches de Roncq voici des camarades prévenus qui attendent Marcel Caci^n parlera aussi k Roncq. A la Mai-son du Peuple, une vastp salle décorée de guirlandes en quelques minutes. est absolument comble et la pa-, rôle communiste est apportée à cette foule enthousiaste, si admirable dans sa liu-tte présente, qu'elle poursuivra jusqu'à la reconnaissance de ses droits, en dépit de tous les sacrifices exigés.

Halluïn

Au loin se rapprochent'les hautes cheminées que .n'anime plus aucun foyer les toits rouges, les toits des maisons basses se précisent des ouvriers et des ouvrières sont là qui attendent. Le drapeau roug-p flotte, une musique joue l 'Internationale. Un long cortège se forme, traversant la' ville, passant devant les maisons- désertes puisque tout, le monde est dans Je défile- se dirige vers une estrade dressée au milieu d'un champ verdoyant que les gré-!vistes noirciront bien vite. Le drapeau rouge flotte toujours pendant que les oraleurs se font entendre. A cinq cents mètres de là,, la frontière belge, et un écho, presque symbolique, porto en terre voisine la parole de aios militants.

C'est d'abord notre camarade Vandewatqui donne des renseignements sur l'état actuel de la grève puis Lauridan t>.ui. montre le danger de siatyer de nouveaux compromis entre patrons et ouvriers, et c'est Marcel Cachin qui apporte le salut de, notre Parti ce prolétariat si ardemmen,t révolutionnaire. Il explique le conflit, en en montrant les causes profondes, la portée et situe cet épisode courageux dans 'la grande lutte générale. Une ovation lui est faite- Ce fut une heure inoubliable. Dans ce champ immense bordé d'usines,

toute une ville prolétarienne manifeste son enthousiasme et sa foi révolutionnaire. Les maisons

Nos camaraa.es d'Halluin nous font visiter ensuite leur ville. La guerre l'a éprouvée des avions et des obus alliés ont détruit des demeures. D'autres furent démolies par les habitants eux-mêmes qui manquaient de bois au cours d'hivers trop Des baraquements ont été hâtivement élevés- Non seulement l'air passe à travers les cloisons, mais la pluie tombe du toit à l'intérieur, faisant pourrir les pauvres meubles sauvés de tant de désastnes, faisant mourir les enfants élevés jusqu'ici au prix de sacrifices inouis. Il y fait très cha.ud l'été et très froid l'hiver dans ces baraquements dont les ouvriers essaient en vain de renforcer les cloisons avec des journaux collés. u Mais, ce* n'est que provisoire, dites-vous. »

Allez donc dans les maisons de briques qiii se succèdent, -ramassées sur eUcs-mômes au long des rues misérables. Dans uue pii-c» 'aux murs nus, dont ie seul ornement est le traditionnel fourneau flamand, on vit plusieurs à l'étroit. A côié; dans une pièce plus sombre, une sorte de cave froide, se trowve le métier à tisser. Quand le grenier est assez grand et qu'il reste assez de tuiles au toit, on y installe le lit. « Et nous payons ça 15 francs par mois disent les grévistes qui habitent ces taudis. Sur un mur, je vois une croix de guerre.,

Nous avons visité ainsi, des dizaines de maisons, toutes profondément semblables dans^leiur délabrement et leur. misère. Nous sommes allés à l'école des filles Le -cœur se serre lorsqu'on entre dans ces baraquements où des enfants doivent rester des heures'entières, pendant de longs mois. Où.sont donc les beaux immeubles que montrent les images de nos manuels scolaires édités par la troisième République ?

Sous-alimentés

Et depuis un an cette population .qiuli, pendant l'occupation, fut sous-alimentée, connaît le chômage. On travaille trois. jours, quelquefois deux joiuirs par semaine. Depuis un an, ne vit que de pommes de terre et de pain la viande est un luxe. '̃̃.•̃

Le prolétariat est misérablement exploité. Nous) montrerons comment les industriel ont pu réaliser des bénéfices scandaleux tandis que la population aussi comment ce prolétariat malheureux et épuisé trouve encore dans son enthousiasme assez d'énergie pour être à la pointe extrême du mouvement révolutionnaire et pour organiser des coopératives de production et de consommation comme cette boulangerie ouvrière d'Halluin qui, dans une ville de quinze mille habitants, fait un million d'affaires par an.

La grève du roulage

est effective

TfÊumanilé a aanonoé la décision des deux syndicats des transports de Tourcoing et de Roubaix.

La grève générale a été votée dimanche à l'unanimité. Comme nous le disions, cette grève, qui intéresse tout le roulage, excepté la meunerie,, devait être effective ce mâtin elle l'a été. Les défections sont insignifiantes (elles n'ont pas atteint, d'après certains militants, On peut dire que le mouvement est général. C'est donc iiye.c ue appui nouveau que le prolétariat du Nord commence sa seconde semaine de grève.. Quant la bombe, on n'en parle plus. Les manifestations

Avec la nouvelle semaine recommencent les manifestations.

Ce matin, à Roubaix, un défilé important partit du parc Barbieux, traversa la ville et se dirigea vers Çro'ix-WasquehaL où'eut lieu, vers midi, la dislocation. A Tourcoing, manifestation également. Le cortège partit vers neuf heures de la liaison du Peuple pour la place du Calvaire; où un meeting eut lieu. La dislocation se fit vers onze heures et demie., Les grévistes présents aux manifestations étaient encore* plus nombreux aujourd'hui que la semainé passée;

A Lunselles

Cet après-midi, les grévistes ont. fait une démonstration à Lunselles, où quelques usines travaillaient encore. Place de la Victoire, devant sept à huit cents audileurs Ceportère et Lauridan prirent. la parole. La pluie tombait et, avec patience, les ouvriers restaient autour de l'estrade. Un cortège se déroula ensuite à travers la ville au chant de l'Internationale il était conduit par les militants de Roncq et'de Tourcoing.

Toutes les usines sont maintenant arrêtées 'à Lunselles .qui possède ainsi plus d'un millier de grévistes.

Armand SALACROU.

LA PROVOCATION POLICIÈRE A STRASBOURG

Depuis, quatre semaines, les ouvriers des métaux du, Bas-Rhin sont en grève pour résister à la réduction des salaires de 25 .centimes par heure, réduction demandée par les patrons. Repoussant la demande des ouvriers dé maintenir les salaires intacts, les industriels répondaient par le lock-out. Le militaire,' par ordre des autorités, occupa les usines. Les ouvriers à leur: tour se sont préparés à une lutte héroïque.: A travers, tout le pays les grévistes manifestent pa.r dé grande démonstrations leur volonté de résistance. Déjà à Rèichshofen, dans le district de la grande usine de Dietrich,' se sont produites la semaine dernière de bagarres sanglantes entre manifestants et la force publique, notamment la gendarmerie. A cette occasion les soldats ont refusé de marcher contre la foule. Il y eut plusieurs Mercredi dernier a«u lieu dans lada salle de l'Aubotte, à Strasbourg- une réunion des grévistes, réunion convoquée par le syndicat des métaux. La salle "étant comble, plusieurs milliers, d'ouvriers.

avec femmes et enfants, se massaient suer la place Kléber devant l'Aubette. Bientôt des orateurs parlaient du balcon a la foule sur la placé; L^enthousiasme de celle-ci se manifestait sporadiquement par le chant de l'Internationale. A ce moment un détachement de cavalerie et des gendarmes clieval entraient en action, en encerclant la foule qui protestait vivement contre cette-menace inattendue et provo- catrice. La masse se montrait cependant résolue d'attendre les événements avec calme et discipline. Mais la force année, se félicitant de la « bonne journée », com- mençait à charger brutalement la foule.. Pour complétai' la provocation elle faisait usage de l'arme. Un jeune ouvrier cou- pable d'avoir'dit « pauvre Alsace » fut. frappé à, la tete par un coup de sabre. Gravement .blessé on devait' le transporter à l'hôpital. La, devanture d'un établis- sement fut brisée en mille morceaux par les coups.de pied d'un cheval. Les ouvriers se défendirent, comme ils purent, au moyen de bicyclettes. Enfin reculant devant îa brutalité des soldats de la foule quitta la place.

Le lendemain, la Commission administrative de l'Union départementale du BasRhin lança un appel au prolétariat d'Alsace-Lorraine. Elle y exposa nettement les motifs de la grève! .et les événements de la veille. L'appel dit entre autres « Les vieilles générations féodales du pays, avec le député du bloc comte de Leusse à leur tête, ont établi se règne de; la terreur blanche dans. la région industrielle de Reichshofen. Par la force ils-veulent interdire aux ouvriers la raison. L'Etat français, dirigé par la Chambre du bloc, leur- fournit le militaire et les gendarmes, pour'soumettre des citoyens libres à là force dès baïonnettes. Un capitaine joue le rôle d'un gouverneur tout puissant l'état de siège est pratiqué sans être proclamé.. Pauvre République- libre » Pauvre Marianne Nous l'accusons, nous protestons contre ce règne terroriste. N'y a-t-il plus de justice en France ? » Le manifeste se termine par un appel cha- leureux à la -solidarité de tous les ouvriers et en invitant les Unions ouvrières du Haut-Rhin et de la Moselle à prendre posifion vis-à-vis des événements du BasRhin.

Comme le dit le manifeste, les « enfanfs retrouvés » -retournent avec horreur vers la « mère patrie », saluée, il y a trois ans, -avec- tant de joie. On le comprend en MSfiiJSl? près un c dœil sur les ffipSïoHespfàtiqtuéps Pal' les .autorités de la troisième république dans la « coloniè » d'Alsace-Lorraine. Louis Kuntz.

La grève du « textile »

Parallèlement à la grande grève du textile du Nord, une grève corporative seméroule à Boulogne depuis le 3 août dernier. Les ouvriers dé la société te La Textile au nombre de 150 à part les contremaîtres, mécaniciens et chauffeurs sont en grève, .afin de. ne pas subir une diminution de leurs salaires, tout comme leurs camarades du Nord.

Nous avons vu une delégataion du Comité de grève l Le moral est excellent, nous fut-il déclaré.. Notre section syndicale est une des plus vieilles et des plus endurcies à là lutte. Nous avons reçu des secours du syndicat des bonnetiers-îciniuriers-tisseurs de Paris, auquel nous appartenons, et nous distribuons des secours aux plvs nécessiteux; syndiqués ou non. Ce que nous voulons, c'est surtout aider les pères de famille qui n'ont pli» rien.

« Comme nos camarades du Nord, nous avons confiance dans l'issue de la grève. Ici, nous avons cet atout aussi que des laines sont accumulées en masse dans l'usine et que le patron ne peut songer à les déplacer sans une perte trop élevée. Il cédera.

COMTE D'ASSISTANCE AU PEUPLE RUSSE (Parti communiste, G.S.R., I.B.A.C., F.O.P., Locataires, Jeunesse Communistes) Dimanche proc?iain 28 août, à 15 heures, sur le terrain du Chapeau-Rouge,

AU PRE-SALNT-GERVAIS

Grande manifestation populaire sur l'initiative de toutes les organisatiov.s révolutionnaires et ait bénéfice du Peuple russe.

Tous les détails concernant l'organisa.. tion, de cette manifestation seront publié. ultérieurement.

Nous rappelons aux organisations adhérentes que des listes et des carnets dé souscription sont à leur disposition, an siège, 120, rue Laiayette. Nous les prions de hâter la rentrée des fonds et de travailler activement à l'organisation de la Journée du 4 septembre pour laquelle lai plus large initiative leur a été laissée. Les Sections du Parti, de l'A. R. A. C., de la. F. 0. P.. le.? groupes de Jeunesse, les municipalités communistes, les syndicats révolutionnaires s'entendront pour donner le maximum d'éclat et de rendement à la Journéé. Nous centralisons les demandes d'orateurs qui nous parviennent et nous nous efforcerons de satisfaire à toutes. Bien que nous désirions conserver à la souscription son caractère impersonnel, nous croyons devoir signaler à. nos camarades un geste émouvant dont nos frères de Russie seront les bénéficiaires. Le se- crétaire du Comité d'assistance a reçu des Basses-Pyrénées le mot suivant qui êmaiie d'une donatrice dont il CToit devoir taire le nom

Mme X. adresse son saint socialiste an ci- toyen FrossnTd et le prie de faire eu profit des affames de Russie, a."tt.<; bague, sou- venir cie famille, mais par aie iwitiie. Ce mot était accompagné de l'envoi d'un