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Titre : Dictionnaire encyclopédique et biographique de l'industrie et des arts industriels.... 6, L-O / par E.-O. Lami et A. Tharel,...

Auteur : Lami, Eugène-Oscar (1839-19..). Auteur du texte

Auteur : Tharel, Alfred. Auteur du texte

Éditeur : Lami, Tharel et Cie (Paris)

Date d'édition : 1881-1891

Sujet : Industrie

Sujet : Arts décoratifs

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb307289321

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 8 vol. et 1 fasc. : fig. ; in-4

Description : Collection numérique : France-Japon

Description : Dictionnaires

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k39784j

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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supérieurs qu'il avait divisés en chambres et petits logements. Les bénéfices réalisés sur les commerçants et chefs d'ateliers lui permettaient de dégrever d'autant les petits journaliers qui n'avaient que leur salaire. C'était là sa première combinaison; voici la seconde le loyer très réduit auquel il taxait ses locataires ouvriers, était payable moitié en argent, moitié en prières, ainsi que la témoigne l'inscription qu'on lisait encore, il y a peu d'années, au-dessous de la frise sculptée de l'une de ses maisons sise rue de Montmorency, no 5t Nous hômea et fèmes laboureurs du porche de ceste maison somes tenuz, chacun en droit soy, dire tous tes jours une patrenostre et ung ave maria. Amen. »

Nous n'avons rappelé cette étonnante histoire que pour montrer combien la condition de l'ouvrier d'aujourd'hui diffère de celle de l'ouvrier d'autrefois, et quelle gravité nos mœurs modernes ont ajoutée aux difficultés que présente le problème du travail. Ces difficultés tiennent à des causes multiples; les principales paraissent être L'individualisme ouvrier, avec toutes ses faiblesses et toutes ses témérités, avec tous ses isolements et toutes ses coalitions, substitué à l'antique patronage des communautés;

La disparition progressive du travail en famille, par suite de la décadence de la petite industrie. du petit atelier, et de la prédominance de la grande usine;

La suppression de l'apprentissage et la diminution de la valeur ouvrière, conséquence fatale d'une spécialisation, excessive, qui condamne le travailleur à ne jamais pouvoir être patron; parce qu'il n'est qu'un ouvrier incomplet; La fabrication hâtive, les intermittences de travail, et l'excès de production, avec les chômages et les réductions de salaires qui en résultent

Le régime économique et social sous lequel nous vivons, et que la force des choses nous a fait. En dehors de l'esclavage et du servage, il y a toujours eu une question ouvrière, et chaque âge a essayé de la résoudre. Le régime corporatif a été l'une de ces solutions par la constitution de la famille ouvrière, par l'application en grand du principe de la solidarité, ce régime a exercé une action considérable sur le monde du travail. Son efficacité a cessé du moment où il est devenu plus oppressif que protecteur en laissant se constituer une aristocratie de maîtres exclusifs et une démocratie de valets turbulents, il s'est décrédité lui-même et exposé à toutes les attaques. Le xviie siècle essaya de remédier au mal, mais autoritairement, comme il faisait toutes choses. Il crut pouvoir résoudre la question ouvrière en édictant une foule de règlements et en créant, moyennant finances, de nombreux titres d'offices. Les manufactures d'Etat ne furent qu'un vain palliatif elles donnèrent du travail à quelques centaines d'ouvriers, et en laissèrent en dehors des milliers, qui n'avaient aucun espoir d'arriver à un établissement: Le xviii0 siècle et la Révolution, Turgot et la Constituante furent frappés de cet état de choses en 1776 et en 1791, on crut à lasolution de la question ouvrière par l'émancipation du travailleur. L'abolition du monopole corporatif, la destruction de tous les obstacles fiscaux et

réglementaires qui s'opposaient à la liberté du travail, la proclamation du principe de l'individualisme opposé à celui de la collectivité, l'accessibilité de tous au titre de chef d'atelier et de maître de maison, parurent des remèdes efficaces au mal dont le monde du travail souffrait depuis si longtemps. C'était une illusion les habiles, les forts, les persévérants, les prévoyants et les économes surtout, bénéficièrent seuls du régime de la liberté, et ce fut le petit nombre. La mas'se ouvrière, qui a toujours eu et qui aura toujours besoin de protection, parce qu'elle est faible, inhabile, imprévoyante, sans but fixe et sans esprit de suite, est restée livrée à elle-même et n'a pu suppléer, par l'effort individuel, au défaut du patronage collectif.

La question d'argent, que les réformateurs croyaient avoir définitivement écartée, a reparu sous une autre forme. Sans doute, il n'y a plus de maîtrise à payer et plus de métier à acheter au roi; mais il y a un fonds à acquérir ou à créer, et pour cela un capital est nécessaire, surtout dans les grands centres de population. Impuissante à se le procurer par voie d'épargne ou d'emprunt, la masse ouvrière reste au régime du salariat, en face d'une législation libérale qu'elle ne sait pas ou ne peut pas mettre à profit.

Alors sont survenus d'autres réformateurs qui ont apporté, eux aussi, leur solution les différentes écoles socialistes, rompant complètement avec le libéralisme industriel du xvme siècle, ont préconisé, d'une part, le principe d'association, et cherché, d'autre part, pour les travailleurs libres, une formule qui donnât satisfaction à tous les intérêts. A chacun selon sa capacité une part proportionnelle au capital, au travail, au talent, telle a été cette formule conçue dans un véritable esprit d'équité, et considérée par ses auteurs comme devant réaliser sur terre le dogme de la justice distributive.

Mais, d'accord sur le principe, les diverses écoles socialistes se sont divisées sur l'application quelle sera, pour chaque cas particulier, la part du talent, du capital et du travail ? Qui fixera le tantième? Qui assurera au travailleur faible, inhabile, imprévoyant, chargé de famille, le bénéfice de cette répartition ? Autant de questions auxquelles on n'a pas encore fait de réponses définitives. En attendant, la liberté est partout, et la protection nulle part; de telle sorte que les masses ouvrières ont senti le besoin de reconstituer, sous une autre forme, le régime oorporatif. Les anciennes corporations étaient de grandes familles: les modernes syndicats sont des corps armés. La question ouvrière, telle qu'elle se pose aujourd'hui devant la sociologie et la science économique, a été amenée par une seconde cause la disparition progressive du travail en famille, par suite de la suppression de la petite industrie, du petit atelier et du petit magasin. Le travail en famille, qui existe encore dans les petites villes et qui s'est maintenu dans les grands centres, au moins pour certaines industries, était, il y a peu d'années encore, une solution du problème ouvrier. A Paris, le faubourg Saint-Antoine pour le