saints du diocèse appelle le lieu où fut transporté, au vi" siècle, le corps de saint Avit nemus de Rujjîaco, et cette origine agiographique indique l'ancienneté de la dénomination puis viennent les composés Roufiat, Rouffignac, Roufillac, etc.; à ce groupe appartient le nom du château que Boson, comte de Périgord, fit construire aux portes de Périgueux, dit la Rolphie, mais écrit la Rouffia dans l'arrêt de 1899. Le radical est resté dans la langue anglaise, et le souvenir de ces lieux sauvages et redoutables est représcnté par les mots Rough (prononcez Rof), dur au toucher, et Ruffian, voleur de grand chemin. Roffiœ, au moyen âge, était le nom générique des bêtes sauyages 1. L'habitation dans des lieux bas ou souterrains s'est longtemps prolongée et a encore comme témoin les noms de Cluselj Cluseau, la Cropte, la Fosse, etc. quand ils sont appliqués à des demeures féodales.
Quand la défense fut portée du souterrain sur le faite du rocher, elle prit par une lépère déviation le nom de Rocia, prononcé Rossia avec le c doux, Rokâ, Roqua, avec le c dur. Rossia est le point de départ de cette longue famille des Roussarie, Rousseille, Rousselie, Roussie, Roussille. La Roque désigne particulièrement des rocs escarpés sur lesquels étaient placés des repaires nobles.
Les sommets de coteaux, considérés en dehors de l'idée de lieux fortifiés et comme simples élévations naturelles, portent, avant leur nom particulier, un préfixe qui se dit également Pech, Pey, Peuch, Pouch, Puech, Puch, Puy, pour indiquer leur situation; quelquefois il entre dans la formation même du mot, comme Poujol, Pouvellcrie, etc. Puch, prononcé durement et changeant sa première lettre, est devenu Tuq, d'où Tuquct; Cuc, d'où Cumont Mont-Cuq, formé par l'union du mot ancien Cuc, déjà en désuétude, avec l'expression latine nouvellement importée Mons, qui en était la traduction. Cette alliance de deux noms ayant la même signification est le signe d'une époque de transition où le langage ancien, à peu près oublié, avait besoin d'interprétation.
EAUX.
Les noms les plus répandus sont formés de la langue indigène dans la Gaule. La plupart des rivières ont leur finale en one Drone, Risone, Lisone, Béone, etc., conservant ainsi la racine ona, qui chez les Celtes signifiait fontaine 2. Pour a la même signification.
Les Celtes ont laissé ce nom par toute la contrée. Ils l'avaient donné à ces hautes « Damus décimas Rofiarum, etcervorum quae capta «Divona, cellica linftiia fons additc Divis.» (Auvfuerintn (10A7, cart. de Sainte-Marie de Saintes). sone.)