l'armée. Le lendemain, cet oflicier, plein d'avenir, était enseveli dans le cimetière de \Vitry-lës-Reims, âgé seufement de trente-huit ans.
Son frère Pierre, autre fils de M. Camille Jordan, de l'Institut, avait été capitaine d'infanterie et avait donné sa démission pour entrer au séminaire d'Issy. La guerre déclarée, il reprit du service au 4~ zouaves et tomba, peu de jours après, à la reprise de la fermé de Metz (Aisne), le 2 novembre 1914. H. Capitaine Peignot. Après avoir été détaché à une section méhariste du bataillon de Xinder, le lieutenant Peignot a accompagné le capitaine Colonna dans son voyage entre Agadès et In-Salah, reliant par un itinéraire en partie nouveau, cette portion de l'Afrique occidentale française à l'Algérie. Jusqu'alors (1908) aucune traversée du Soudan à la Méditerranée n'avait été tentée. La description qu'en fit le jeune officier dans la séance du 23 avril 1909 lui valut un succès justifié. Appelé à servir dans les territoires situés au nord du Tchad, il effectua, en 1911-1912, un lever au 100 000° de la subdivision de Zigueï, dont une réduction et une notice ont été publiées dans La Geo~t'apMe (lu mai 1913). Il appartenait au 43" régiment d'infanterie coloniale lors de la déclaration de guerre et c'est a la tête de sa compagnie, en attaquant à la baïonnette qu'il fut mortellement t'arppé, face à l'ennemi. H. Lieutenant Psichari. Ce brillant officier, qui mourut héroïquement, le 22 août, en Belgique, au combat de Saint-Vincent-Rossignol, en défendant sa batterie, comptait plusieurs campagnes aux colonies et une action d'éclat en Mauritanie, où il fut cité à l'ordre du jour de l'armée. Littérateur d'avenir, ce petit-fils de Renan s'est fait rapidement connaître par deux œuvres ferre de soleil et sommeil et l'~tppe< aMj; armes. Des maîtres ont vanté son caractère, ses aspirations et son talent. Nous nous associons a cet hommage, mais nous ne pouvons oublier que le lieutenant Psichari fut, dans le haut Logone, le compagnon du commandant Lenfant, au cours d'une mission organisée par la Société de Géographie. Il en revint avec la médaille militaire et cette foi ardente dans les glorieuses destinées de la France, qu'il affirmait encore quand la mort l'a terrassé. H. Lieutenant Maurice Richard. M. M. Richard, négociant à Paris, appartenait à la Société de Géographie depuis 1912. Lieutenant de'réserve au 41° régiment d'infanterie, il était affecté à la garde du drapeau, le 8 octobre, prés d'Arras, au village d'Agny, bombardé à ce moment par l'artillerie allemande. Il est tombé, mortellement frappé par un obus. Transporté a l'hôpital militaire de Béthune, il expira quarante-huit heures après, à l'âge de trente-trois ans, ayant fait stoïquement le sacriSce de sa vie. H. Docteur Emile Reymond. Sénateur de la Loire, chirurgien réputé, M. Reymond appartenait au service de santé en qualité de médecin-major quand la guerre fut déclarée. Néanmoins il intervint'si énergiquement pour obtenir son affectation au corps d'aviateurs, que, malgré son âge, il fut envoyé en cette qualité sur la ligne de feu, où sa connaissance consommée de l'aviation lui permit de rendre les plus grands services. Nous avons reproduit ses deux citations à l'ordre de l'armée, insérées au JoMrha; o/tcte< des 29 septembre et 28 octobre 1914, qui lui font le plus grand honneur. La seconde immortalise sa mémoire. H. MORT EN EXPLORATION
M. Henri Maitre. C'est en Extrême-Orient que s'est déroulée la brillante et trop brève carrière de M. Henri Maitre. A dix-neuf ans il débutait dans l'administration des douanes impériales maritimes chinoises; mais bientôt il se consacra aux services civils de l'Indochine, dirigeant spécialement son activité sur l'étude, l'exploration et l'organisation de territoires insoumis qui s'étendent entre le Cambodge et l'Annam. Son premier ouvrage Les régions ;Mo:s dM Sud indochinois révélait les qualités qui se sont affirmées