après l'Algérie, la plus importante de nos possessions. Son commerce général, double de celui de l'Afrique occidentale française, s'élevait à 74T millions de francs en 1913; la France lui a vendu plus de 100 millions de marchandises cette même année. Après l'Algérie, elle est notre plus gros acheteur de cotonnades. Pour le riz et le poivre, à ne citer que ces deux débouchés, elle est le fournisseur presque exclusif de la métropole; et notez qu'elle n'est qu'au début de son développement économique. » « Sans aborder, à ce propos, un sujet dont on a trop parlé dans ces derniers temps, remarquons en passant que la question d'Orient, par le fait de l'entrée en lice de la Turquie, devient un problème de demain et qu'il est certaines parties du Levant ou les « Francs ont marqué une empreinte ineffaçable.
« Mais notre course autour de nos colonies est terminée. Elle nous a prouvé qu'au loin, comme en Belgique et comme en France, nos coloniaux soutiennent brillamment l'honneur du drapeau. »
Le secrétaire général parle ensuite des pertes subies par la Société depuis la dernière séance, donne des nouvelles de nos collègues blessés et termine par l'énumération de ceux qui ont été cités à l'ordre de l'armée, rendant hommage à cette glorieuse phalange dont l'héroïsme stimule l'ardeur de tous et donne au pays cette confiance inébranlable que chacun garde dans les tranchées.
Après ces communications, M. Ch. Lallemand relirend la parole et présente ainsi le conférencier
« La Pologne est pour la France une vieille amie. Peu de pays ont, avec le nôtre, des liens plus intimes et plus anciens. Ai-je besoin de rappeler qu'elle a donné à la France une reine, Marie Leczinska, dont le père, dernier roi de Pologne, était aussi duc de Lorraine ? Nos cités frontières de Commercy, Lunéville et surtout Nancy lui doivent un ensemble incomparable de monuments d'une rare élégance et nos compatriotes lorrains gardent, de cette heureuse époque, un souvenir plein de gratitude, dont !a statue érigée sur la grande place de Nancy, à « Stanislas le Bienfaisant», et le magnifique tombeau de l'église Notre-Dame-de-Bon-Secours, sont les durables témoignages.
M Lorsque, plus tard, à la suite de guerres malheureuses, la Pologne s'est vue démembrée, elle n'a trouvé nulle part, plus que chez nous, aide et sympathie. « Ces souvenirs doublent pour nous l'intérêt de la lutte gigantesque qui se poursuit en ce moment à l'est de l'Europe et au cours de laquelle se débat furieusement dans les puissantes serres de l'aigle russe, la bande de vautours affamés qui s'était d'abord jetée sur la Belgique et sur nous.
«'Le résu!tat de cette lutte n'est pas douteux; mais, pour l'instant, bornons-nous à formuler le vœu que sonne bientôt l'heure ou les deux provinces trop longtemps démembrées, la Lorraine à l'ouest et la Pologne l'est, pourront, toutes deux reconstituées et définitivement affranchies de l'odieuse tyrannie teutonne, reprendre, dans une atmosphère de paix et de liberté, sous l'égide maternelle de la France et de la Russie, le cours interrompu de leurs belles destinées.
« Et maintenant, je laisse la parole à M. Bienaimé, licencié d'histoire, ancien président de l'Association franco-slave de l'université de Paris, que de fréquents séjours en Pologne qualifiaient tout particulièrement pour nous entretenir, ce soir. du passé et du présent de ce pays plein d'avenir. »
La Pologne, par M. Georges Bienaimé. –Pendant une heure et demie, sans une note, le conférencier, aux applaudissements de l'assistance, a traité ce vaste sujet, que, depuis 1906,