crets et immédiatement utilisables on attend d'elles qu'elles raniment notre languissante indu&trie des pêches maritimes. A côte de la biologie, l'océanographie physique devrait avoir sa place; mais elle est' inconnue, ou peu s'en faut.
A plus forte raison, la géographie des mers demeure dans l'ombre. Car la géographie des mers, c'est d'abord l'océanographie intégrale, tant physique que biologique; et c'est aussi autre chose. Son programme de recherches est plus vaste que celui de l'océanographie. Sa méthode diffère des méthodes océanographiques.
La géographie marine étudie non seulement le contenu, mais le contenant. Comme l'ensemble de la géographie physique, elle se rattache à la géologie. Elle élucide donc les problèmes de la structure des bassins océaniques, au stade actuel de leur formation. La structure et la formation des mers sont souvent liées à des problèmes de pure océanographie dontelles donnent la clef. Ainsi, les effets thermiques des circuits de courants de 1 hémisphère nord, si accentués par rapport aux effets thermiques correspondants dans l'hémisphère sud, dépendent de la configuration même des bassins maritimes restreints et encaissés de l'hémisphère boréal
En outre, la géographie marine, comme la géographie générale, étudie les rapports de la Terre et de l'homme. C'est à elle d'expliquer toutes les formes 'l'adaptation imposées aux hommes par les conditions de la vie marine, ainsi que l'utilisation de la mer par les pêcheries et par le commerce. Cadre bien plus vaste que le cadre proprement océanographique; méthode différente aussi. L'océanographie, c'est la somme des recherches sur la physique, la chimie, la biologie, et la météorologie de la mer. Ces recherches, quoique totalisées et liées les unes aux autres, là ou elles peuvent se lier, demeurent séparées. La géographie les coordonne avec sa méthode propre, qui est celle du groupement régional. Méthode d'application difficile pour les terres, plus difficile encore pour les mers. Méthode dont il y a beaucoup de bien ou beaucoup de mal à dire, selon l'usage qu'on en fait. Elle seule pourtant peut remédier en quelque manière à la faiblesse de l'esprit humain, impuissant à « penser ensemble », comme dit Ratzel, dans leur complexité infiniment riche et pourtant homogène, les phénomènes variés de l'organisme terrestre.
La géographie des mers exige de ceux qui s'y appliquent une sorte de tour d'esprit philosophique, en même temps qu'une puissante érudition et le goût des faits concrets et des mesures précises. Elle se développe surtout là ou s'est développée la géographie générale, dans la patrie de Humboldt et de Hitter. Elle vient de produire en Allemagne un livre qui, malgré ses inévi-
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