lui étoit toujours chère, fut pour lui un des événemens les plus heureux de fa vie.
Il reprit en un infiant, malgré fon âge &fes innrmités, ~bn aHiduité à nos anembiées, fon ardeur pour la géométrie, fon zèle pour les fondions académiques; cette fennbiiité, fi touchante dans un vieillard que fes talons &: fa pauyreté rendoient respectable, eut fa récompenfe. Lorfqu'en 1785 le Roi créa deux nouvelles clanes 'dans l'Académie, M. i'abbé de Gua fut pennonnaire dans celle d'hifioire naturelle fcience qu'il avoit long-temps cultivée mais il ne jouit pas long-temps de cet avantage;' chaque hiver il voyoit, depuis pluneurs années, fes forces s'affoiblir, & fes innrmités s'augmenter; ennn, le 2 Juin de cette année une maladie auez -longue termina fes fouffrances & fes malheurs. C'en: au milieu de l'Académie, où il s'étoit fait porter malgré fa rbibieue, qu'il reuentit les premières atteintes de cette maladie, & pendant toute fa durée, le feul fentiment qui l'occupât dans les momens d'efpérance, étoit le defir de fe retrouver au milieu de nous.
ït a Inu:itué pour fon héritier M. Fabbé Martin, promeneur de mathématiques à Toulouse & connu par un ouvrage élémentaire très-e~imable.
M. i'abbé de Gua avoit dans i'efprit plus de force que de flexibilité, plus d'originalité que de rectitude; il préferoit dans fes opinions ce qui étoit fingulier, dans fes travaux ce qui s'écartoit des routes battues; il aimoit par goût tout ce qui exigeoit des .efîbrts & de la patience tout ce qui offroit des dirncultés il portoit même ce goût jufqu'à s'amufer dans fes déia~emensàfaire des anagrammes très-compliquées, & une fois. pour. répondre à un dén il compofa un poème aûez long, en vers d'une feule fyllabe. Sa conversation étoit plus piquante qu'agréable il aimoit mieux difcuter que caufer & il ne pouvoit plaire qu'à ceux dont l'eîprit n'étoit ni fatigué par des raifonnemens (ubtUs, ni rebuté par des idées extraordinaires. Son car&dère.