LE DRAME SATYRIQUE SANS SATYRES
Quelques critiques ont été amenés à supposer que, dans le drame dit .M:<yy~Me, la présence des Satyres n'était pas absolument nécessaire, et que leur chœur pouvait y être quelquefois remplacé par un chœur composé de personnages humains. Cette opinion déjà ancienne elle remonte peut-être plus haut que Godefroy Hermann (1) se fonde à la fois sur un raisonnement et sur des textes. Avant de discuter la valeur des textes, essayons de répondre au raisonnement.
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Comment, nous dit-on, les Satyres eussent-ils pu figurer dans tous les drames auxquels ils ont donné leur nom? La fable de beaucoup de ces drames se prêtait mal à leur introduction, et les poètes auraient rencontré d'insurmontables difficultés, s'ils s'étaient cru forcés de faire paraître les Satyres dans des pièces où ceux-ci n'étaient pas appelés par les nécessités du sujet et où ils n'avaient, en réalité, rien à faire (2).
(1) En parlant de la pièce de Sophocle intitulée na~SMpt Eaupbxduoi, il disait Chorus utrum ex Satyris fuerit, non ex fabris, non dijudicem, quando non omnes /aAu~e ~a~t':ca' Satyros ctden~' habuisse (OpM~CM~. t. VII, de ~~cA. ~Ka°M, p. 3i5 sqq.).
(2) Em. Egger, La /:«e)'a<M?'e grecque, p. 65; M. Croiset, ~M<. de la ~<e!'a<u)'e grecque, III, p. 391.