aiier à 2. degrés du thermomètre de M. de Reaumur & la preuve fa plus complète que t'infère en eft fa véritable caufe, c'en: que, toutes chofes d'ailleurs égales, cette chaleur eft presque toujours proportionnelle à ia quantité de papillons qu'on voit fortir du tas de bled par la fuite; ce qui pourroit fournir un moyen de reconnoître jusqu'à quel point il eft attaqué. It efi presque inutile d'avertir ici que ie papillon de cette cheniMe étant phalène, c'eft-à-dire nodurne, on le chercheroit inutilement pendant le jour, & que dans tel champ où à la faveur d'une lanterne on en aperçoit la nuit des milliers, on n'en trouveroit prefque aucun pendant le jour.
Puisqu'on peut reconnoître à peu près, par le degré auquel le bled s'échaufïë, la quantité de grains attaqués qu'il contient, on pourroit croire qu'en femant en plus grande quantité ce grain ainfi meté de grains gâtés & de grains fains tes derniers ieveroient, & que les infectes contenus dans les autres pcnroient, ou étoufîes par la terre, ou détruits par les pluies, les gelées, &c. auxquelles ils feroient expofés, & il faut avouer que cette idée étoit affez vrai-tembiabie; elle n'eH: pourtant pas vraie, & une expérience de M. de Chaffeneuil, répétée par M." du Hamel & Tillet a fait voir qu'on emploieroit inutilement ce moyen. Eiie avoir placé au commencement de l'automne fur de la terre mite au fond de pluueurs caifîes, des grains de bled qui contenoient des jeunes chenilles; ces grains avoient enfuite été recouverts dans quelques caiffes d'un pouce de terre, dans d'autres de deux, & dans d'autres de trois ces cainès pafsèrent l'hiver exposées à toutes les injures de l'air, & cependant les papillons en <ortirent au printemps, à la vérité un peu plus difficilement qu'ils n'auroient fait dans un grenier, mais fans paro!tre avoir fouffert beaucoup de cette rude épreuve. Ii peut donc très-bien (e faire qu'une partie des papillons qu'on voit au printemps dans ies champs, y viennent des chenilles qu'on y a enterrées dans le bled de iemence, & ce moyen de les détruire, feroit inutilement pratiqué.
Le mal que causent ces infedes fe peut étendre de deux manières; la première, par le commerce des grains injectés