d'un .tube très-long, leurs cauures n'étoient pas .toûjours nettes bien loin de-là, plufieurs avoient à leurs extrémités des pointes très-algues, de plus d'une ligne de longueur. M. de Reaumur ne doutoit nullement que ces pointes de verre ne fufïent capables de déchirer tout l'intérieur du canal & du géfier il fe trompoit néanmoins, & les deux animaux ayant été tués quarante-huit heures après avoir avalé les tubes, les tuyaux furent retrouvés dans leur géuer, mais rendus en deux dans toute leur longueur, &. réduits fous la forme de deux espèces de gouttières arrondies par les bouts, fans aucunes pointes, fans aucune vive-arête, & dépolies dans toute leur furface extérieure, comme fi elle avoit été ufée avec un fable gromer..
Quand on voudroit fuppofër que ce dépoliuement fût l'ouvrage d'un dinoivant, on ne pourroit certainement lui attribuer la féparation des tubes en deux gouttières. La première penfée qui vint à M. de Reaumur, fut qu'elle avoit été occauonnée par le renflement des grains d'orge qu'il y avoit enfermés mais ayant fait avaler à des oiseaux de pareils tubes dont le dedans étoit abfolument vuide, ils fe fendirent comme les autres, & il fallut chercher une autre caufe de leur féparation.
Cette caufe ne fut pas difficile à reconnoître le géfier des oiseaux en: communément garni de petites pierres, de grains de fable, &c. que ces animaux ont avalés quelques-uns des plus gros, engagés dans. l'ouverture des tuyaux, & pounes par l'action du gêner, avoient fait l'office de coins pour diviîer le tuyau; il ne faut pas même attribuer pour cela au gêner une force bien conudérabie M. de Reaumur eit parvenu à fendre en deux de pareils tubes par la feule force de ies doigts, aidée de deux petits caiiioux engagés dans l'ouverture de l'un & de l'autre de leurs bouts.
Les tubes de verre devenant donc inîumians pour mesurer la force du géfier de ces oifeaux, M. de Reaumur en fit faire de fer-blanc, exactement fermés par les deux bouts; ces tubes furent donnés à divers oLfeaux comme dindons G iij