intervenir, pour toutes les décisions importantes, les deux conseils dont le rôle était défini par les canons de l'antique église le synocle, ou t'assemblée des évêques de la province Ie~re~y~M?K, ou le conseil des prêtres de la cité. Le premier est interposé pour empêcher l'évêque de s'imposer dans une église par des voies illégitimes, ou de se transférer de lui-même de l'église où il a été élu à une autre église qui lui plaît mieux, li juge les différends personnels de l'évêque avec un de ses collègues ou avec ses clercs ou ses diocésains il casse les abus de pouvoir qu'il a commis envers ses subordonnés; il le dépose lui-même, en cas de prévarication. L'évêque doit aussi recevoir du collège de ses frères la règle de la foi et de la discipline. C'est pourquoi Césaire ne lui permet de s'absenter du synode que pour des causes d'empêchement grave, et, dans ce cas, il l'oblige à se conformer à l'usage, institué par les précédents conciles de la province~, de se faire représenter par un membre de son clergé c'est d'après l'interprétation la plus rigoureuse de ce statut qu'il procédera lui-même comme président du concile d'Agde.
Dans son église, l'évêque est tenu, sous peine de nullité ou d'invalidation des actes qu'il accomplit, de s'entourer et de s'aider du conseil de ses prêtres, et quelquefois de l'assemblée de tout son clergé, soit qu'il établisse la liste des nouveaux ordinands, soit qu'il exerce ses fonctions de juge, soit qu'il projette quelque emploi inusité des biens de son église. Sur ce dernier point, les statuts ont prêté au concile d'Agde la grande maxime qui doit dominer à jamais le régime des biens d'église, à savoir, que l'évêque n'est pas le propriétaire, mais le simple administrateur de ces biens (stat. 15). Afin d'assurer l'intégrité de cette administration, l'auteur des statuts remet en vigueur le droit de contrôle et de suffrage attribué au clergé des cités par l'ancienne pratique des églises, en attendant que le concile d'Agde décrète à son tour d'autres précautions plus sérieuses.
Après les devoirs personnels de l'évêque, Césaire retrace ceux qu'il doit faire observer par ses clercs (25-29). A l'égard des prêtres, ses statuts portent la marque d'un profond respect, qui est un témoignage du mérite de ces vétérans du clergé, éprouvés par un long stage dans les ordres inférieurs, ce qui est particulièrement flatteur pour les prêtres du clergé arlésien. Ce respect ne se traduit pas seulement par l'importance qu'on a vu attribuer plus haut au Conseil des prêtres, mais pardes égards touchants, et qui s'inspirent d'un véritable esprit de confraternité « Que l'évêque ne souffre pas que ses prêtres se tiennent debout 1. Orange I, c. 29.