titude, de difformité, de réprobation, Lia, Agar, les frères de Joseph, les insulteurs d'Elisée, a son original tout tracé dans le peuple qui a renié le Christ, de même que le peuple chrétien a pour symbole tout ce qui renferme une idée de grâce, d'amour fidèle, de salut. S'adressant à l'intelligence, ce premier ordre d'allégories encourageait et charmait la foi des auditeurs.
En étudiant la Bible avec les yeux du moraliste, Césaire y découvrait un nouvel ordre d'allégories d'une égale richesse. A l'avant-plan, le Baptême, figuré, avec ses effets variés, par le Puits de Jacob, auprès duquel ce patriarche avait rencontré et baisé Rachet; par la Mer Rouge ou s'étaient engloutis Pharaon et son armée, par le Jourdain, dont les eaux opéraient des cures merveilleuses. A l'arrière-plan du parallélisme que formaient ensemble Désert et Terre Promise, bon et mauvais Pharaon, uéaux de Dieu et merveilles de sa bonté, etc. l'homéliaste voyait ressortir l'image delà vie chrétienne, placée dans l'inévitable alternative du vice et de la vertu, entre les influences bonnes et mauvaises, dans l'attente des sanctions de bonheur ou de malheur. La recherche de ces sens allégoriques ne lui faisait pas perdre de vue les leçons morales qui sortaient souvent du sens littéral lui-même. Abraham lui apparaissait comme un modèle à citer pour la vertu d'hospitalité, Joseph pour la chasteté et l'oubli des injures reçues, Pharaon comme un exemple terrible des suites auxquelles s'exposele pécheur parle délai de la pénitence. Par la variété des aperçus ainsi ouverts sur les principales vérités de la foi et de la morale chrétiennes, son exptication de la Bible, quoique limitée à une trentaine d'homélies qui étaient loin d'embrasser toute la matière biblique, n'en constituait pas moins au point de vue du Carême un exercice spirituel complet, an sortir duquel le fidèle abordait la solennité de Pâques avec une foi retrempée et un cœur régénéré. Saint Césaire ne s'en est pas tenu au commentaire de l'Ancien Testament. Il s'est aussi essayé sur le Nouveau Testament dans quelques homélies marquées à son style ou à son nom. Mais ces discours, qui sont loin de suivre, comme les précédents, un plan déterminé, ou copient trop servilement le modèle que Césaire avait sous les yeux, ou se ramènent au genre des Admonitions, sur lequel nous devons arrêter notre attention.
Deuxième Groupe. Admonitions.
C'est le titre sous lequel Césaire désigne ordinairement celles de ses instructions o.ù il abandonne l'interprétation littérale de l'Écriture Sainte ~2