ont des formes cristallines mesurables, grâce à la netteté et aux dimensions relativement grandes de leurs cristaux. Ces synthèses ont une importance chimique, mais dans les expériences de ce genre un autre point de vue doit être considéré, celui de l'imitation aussi rapprochée que possible des -procédés employés par la Nature, or tel n'est pas le cas pour les synthèses de Hautefeuille. Et cependant ses résultats sont de prix, même à ce point de vue, car ils indiquent nettement le genre des réactions qui ont été réalisées dans les conditions naturelles. A peu d'exceptions près, tous les minéraux reproduits par lui sont ceux pour quoi avaient échoué les nombreuses tentatives de synthèse par fusion purement ignée de leurs éléments; parmi eux, je citerai, le quartz et les feldspaths alcalins dont le rôle est si primordial dans la constitution de tant de roches éruptives et notamment des granités, et encore la pétalite, le béryl, le zircon, la cvmophane, la phénacite, les micas, minéraux des pegmatites. Il est capital d'avoir pu démontrer expérimentalement que toutes ces espèces peuvent être obtenues facilement dans le laboratoire, grâce à l'intervention de minéralisateurs. C'est là une confirmation des vues de l'École française fie lithologie qui, depuis Élie de Beaumont, en se basant sur des considérations minéralogiques et géologiques, attache une si grande importance au rôle géogénique de ces agents.
Dans l'œuvre de Hautefeuille, il faut encore noter des précisions concernant l'influence de la température sur la production de l'une ou l'autre des formes des corps polymorphes. A cet égard, le cas de l'anhydride titanique est déjà frappant, mais plus important encore est celui des diverses formes de la silice anhydre. Le premier, notre confrère a montré que la tridymite en est la forme de haute température et qu'au-dessous de 760° C., la silice cristallise à l'état de quartz, alors que la tridymite déjà cristallisée se transforme en quartz. Depuis lors, un nombre considérable de travaux ont été effectués dans cette direction. On sait aujourd'hui que la silice présente non pas deux, mais trois formes, la cristobalite s'étant ajoutée aux précédentes, et chacune d'entre elles, à son tour, suivant la température, possède