Épuisé par tant d'efforts et tant d'émotions, atteint d'une grave ophtalmie, souffrant d'un rhumatisme articulaire qui devait le torturer pendant toute sa vie, il rentre en France gravement malade et à demi aveugle. Les soins attentifs de son frère n'allaient pas tarder a lui faire recouvrer la santé. Aussitôt il se remet au travail dans le laboratoire de J. B. Dumas. De cette époque datent ses travaux de minéralogie chimique.
La Révolution de 1 84-8 lui ouvrit les portes de l'enseignement. Sous les auspices de Jean Reynaud, de Carnot et de VaulabeIIe, avait été créée l'École d'administration, destinée à la formation de fonctionnaires instruits. Son recrutement était très large, englobant des jeunes gens de culture scientifique et d'autres, à affinités littéraires. Elle de Beaumont y enseignait la géologie; il prit Charles Deville comme aide. Mais cette école sombre en 18^9; grâce à ,1. B. Dumas, Deville est chargé alors officiellement de l'étude des eaux' minérales de France. Dans un long rapport daté de i85i, il s'est efforcé d'établir des relations entre le gisement de ces eaux et leur composition chimique.
Peu après, il fut choisi par Élie de Beaumont pour suppléant de son cours d'histoire naturelle des corps inorganiques au Collège de France. Il remplit cette suppléance pendant 2 t ans et ne fut titularisé qu'en 1 876, de telle sorte qu'ayant professé pendant -z3 ans au Collège de France, il n'y a enseigné pour son propre compte que durant dix-huit mois. Ses dernières leçons furent consacrées à l'oeuvre de son maître et à l'histoire de la géologie; elles ont été publiées par les soins de F. Fouqué, son élève depuis l'École d'administration, son collaborateur, enfin son successeur.
Voyons maintenant ce que fut l'oeuvre de notre confrère. A sa rentrée des Antilles, il entreprit l'étude chimique des roches sauvées du désastre de Pointe-à-Pitre, et, notamment de celles de Ténériffe, de Fogo et de la Guadeloupe. Il fit quelques analyses complètes des laves de cette dernière île et démontra l'existence