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Titre : Dix-huitième siècle : revue annuelle / publiée par la Société française d'étude du XVIIIe siècle

Auteur : Société française d'étude du XVIIIe siècle. Auteur du texte

Éditeur : Garnier (Paris)

Date d'édition : 1970

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34349605t

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34349605t/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 1970

Description : 1970 (N2).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k32742x

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 07/02/2011

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LA DÉCADE

ET LES PHILOSOPHES DU XVIIIe SIÈCLE Encore que marginale aux yeux des spécialistes, l'étude de la survie des grands hommes et de leurs idées n'est pas dépourvue d'intérêt. Elle relève, pour une grande part, de cette attention que notre époque porte à la notion de « mythe ».

Du mythe, l'image qu'on se forme couramment des écrivains et des penseurs illustres a, en effet, le triple caractère elle est symbolique, dynamique et populaire. Symbolique, parce qu'ignorant les nuances et les contradictions de l'homme réel, elle en fait le représentant d'une idée ou mieux encore d'un « esprit ». Dynamique, parce qu'engendrant la sympathie ou la haine, elle influe sur les mentalités et inspire la conduite. Populaire enfin, parce que résultant d'une simplification manichéenne comme les aiment les gens simples, elle se fixe aisément dans l'esprit des masses pour y faire son œuvre. Et qu'on ne voie dans ce mot de « populaire » aucune nuance restrictive. Qui de nous n'est peuple hors des limites étroites de sa spécialité? Le cas n'est pas rare de l'érudit qui, rigoureux et impartial dans ses ouvrages, se comporte dans la vie en sectateur d'un mythe.

Or le mythe n'est pas seulement l'affaire du philosophe ou du psychologue, mais aussi de l'historien. Comme toute chose, en effet, il est soumis aux vicissitudes du temps. La vie posthume des grands hommes connaît parfois plus d'agitation que n'en éprouva leur existence réelle. Une postérité abusive glorifie ou ravale les ancêtres au gré de ses engouements et de ses passions. Le héros d'hier peut paraître odieux aujourd'hui pour redevenir demain l'objet d'un culte.

Plus que tous autres probablement, les hommes du XVIIIe siècle sont exposés à ce qu'on pourrait appeler l'exploitation mythique. C'est la rançon ou, si l'on préfère, la récompense de l'importance et de la permanente actualité des problèmes qu'ils ont soulevés. « C'est la faute à Voltaire. C'est la faute à Rousseau », chantait Gavroche sur la barricade. Il n'était point le premier à le dire et les hommes n'ont peut-être pas fini de le répéter.

Bien que la déformation mythique n'attende pas toujours le