n'avait les langues aryennes de l'Inde qu'à l'état de prâkrits, et si l'on n'avait pas le védique (avec le sanskrit), on ne soupçonnerait pas que le traitement -o de *-as Quai résulte de la généralisation d'un traitement tout particulier celui de *M devant consonne sonore suivante. On peut très bien supposer que l'amuissement des occlusives finales en grec ou de finale en slave a été d'abord propre à certaines positions, puis que le résultataété généralisé; ces traitements ne cessent pas pour cela d'être des traitements phonétiques propres à la fin- de mot mais on n'a pas le droit d'affirmer qu'ils aient été phonétiquement universels à la fin des mots. Les langues tendent à unifier la forme des mots, et, dans la façon dont apparaissent les finales, il convient de faire très large la part à la généralisation de certains traitements.
Pur linguiste, M. Gauihiot n'a pas fait la théorie psychologique des fails qu'il étudie. Chose curieuse, il dégage à peine le fait général de la débilité de la fin de mot: il ne signale qu'en passant, p. 60 et suiv., l'usure universelle de la fin de mot au cours de l'histoire des langues indo-européennes. Arrivé! a l'explosion consonantique qui introduit la fin du mot proprement dite, le sujet parlant relâche son effort et tend à laisser tomber la voix la consonne finale se borne à une implosive, la voyelle s'abrège, l'articulation devient incomplète. Ceci est d'autant plus frappant que jusque-là les lois de la phonétique générate indiquent une action régressive: toutes choses égales d'ailleurs, une consonne dissimile une autre consonne placée avant elle, et non après elle, dans le mot. Il y a !à un contraste très curieux, et qu'il aurait valu la peine de mettre en lumière et d'expliquer.
Dans sa sobre brièveté, le livre de M. Gauthiot est t'œuvre d'un savant qui domine son sujet et qui, ayant des idées nettes, les expose avec vigueur; il est de ceux qu'on quitte à regret; car il fait penser.
A. MEILLET.