Ces expériences montrent qu'il est plausible de rattacher, au moins pour une part, les propriétés toxiques particulièrement développées de la pourpre de Murex truriculus à la présence de substances à action stimulante sur le muscle dorsal de la Sangsue, sans qu'il soit pour l'instant possible de spécifier à quelle catégorie il convient de les rattacher, aux esters de la choline hydrolysables ou à d'autres constituants non hydrolysables. En outre nos observations ajoutent de nouveaux caractères différentiels aux extraits respectifs d'un même organe chez deux espèces voisines. Aux oppositions qui se manifestent, tant dans la coloration des extraits que dans les conditions de la formation du pigment, s'ajoutent celles que nous venons de mettre en évidence et qui sont tirées aussi bien de la constitution chimique des extraits que de leurs propriétés physiologiques. BIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. Sur un phénomène nouveau de croissance complexe dans les cultures bactériennes. Note (1 ) de M. JACQUES Monôd, présentée par M. Charles Pérez.
Au cours de recherches sur la croissance des populations bactériennes (2), nous avons eu l'occasion d'observer un phénomène que nous,croyons être le premier à signalée. Nous nous contenterons pour l'instant de le décrire> sans chercher encore à en donner une interprétation précise. Des expériences qui ont été exposées antérieurement ont montré que, dans certaines conditions de culture en milieu synthétique, la croissance n'était fonction que de la concentration de la source hydrocarbonée. Il a été possible ainsi d'étudier les courbes de croissance et les rendements correspondants à de nombreux sucres différents, Lorsque au lieu d'introduire un seul sucre dans le milieu on en introduit deux, on constate que le rendement résultant est la somme des rendements de chaque sucre. Mais on constate en outre que, si certains mélanges donnent une croissance normale, se traduisant par les courbes en S classiques, que l'on ne saurait distinguer des courbes correspondant à un seul sucre ( fig. i ), en revanche d'autres mélanges donnent des courbes toutes différentes, comprenant deux croissances bien distinctes, séparées par une phase très ralentie, le plus souvent nulle ou même négative ( fig. 2). Ce phénomène n'est pas parti-
(1) Séance du 5 mai ig4i-
(2) Comptes rendus, 201, i935, p. i5i3; 202, i936, p. 162; 205, 1987, p. i456.