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Notice complète:

Titre : Le Magasin pittoresque / publié... sous la direction de M. Édouard Charton

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1854

Contributeur : Charton, Édouard (1807-1890). Directeur de publication

Contributeur : Desportes, François. Rédacteur

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32810629m

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32810629m/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 37695

Description : 1854

Description : 1854 (A22).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées

Description : Collection numérique : Thématique : administration publique, sciences humaines et sociales

Description : Collection numérique : Thématique : bâtiment, urbanisme, architecture, arts

Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k314378

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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vîmes notre route, et le lendemain, vers les quatre heures du soir, mon camarade se laissa tomber en pleurant, ne pouvant plus marcher, et expira. Il avait dans sa poche huit piastres. J'allai en avant, sans savoir où, avec une arquebuse et un morceau (te cheval, sans chaussure, les pieds déchires je ne doutais pas que mon tour de mourir ne fût proche. Découragé, je m'assis contre un arbre, et je me mis à pleurer, et je crois que ce fut la première fois de ma vie. Je récitai le rosaire et me recommandai à la très-sainte Vierge et au glorieux saint Joseph, son époux; ensuite je me relevai et me remis A marcher la température était toute changée; je compris que je sortais du Chili pour entrer dans le Tucuman. Je n'avais plus à craindre le froid; mais je succombais sous la fatigue et sous la faim. Le lendemain, je vis venir à moi deux hommes à cheval. Etaientcc des gens de paix ou des Caraïbes? Dans ma méfiance, je voulus apprêter mon arquebuse; mais je n'en eus pas la force. !ts s'approchèrent, me questionnèrent c'étaient des chrétiens; je vis le ciel ouvert! »

Ces deux hommes étaient serviteurs dans une ferme voisine. Ils conduisirent Catalina à leur maîtresse, qui eut grand soin d'elle, et, la voyant de bonne tournure et brave, eut l'idée de lui offrir sa fille en Catalina feignit d'accueillir avec reconnaissance cette proposition~, en profita pour se bien faire héberger et nipper; puis, un beau matin, s'esquiva. Du Tucuman elle se rendit en trois mois de marche au Potosi, devint le majordome d'un échevin de la ville de la Plata, s'enrôla sous le commandement du corrégidor et combatti!: des révoltés qui avaient pour chef Alonzo Ibanez ensuite alla guerroyer avec des tribus indiennes au pays qu'elle appelle los CAMMos. M y avait tant de. poudre d'or dans les maisons de ces Indiens et sur les bords du fteuve Dorado, que les soldats n'avaient qu'à en emplir leurs chapeaux. < Nous sûmes depuis, ajoute-t-eUe, que le reth)x en laisse ordinairement trois doigts sur la rive. Ce détail sans doute exagéré est devenu, du reste, presque croyable de nos jours. La cupidité fit tort à la discipline la troupe se débanda. Catalina vint à la ville de.ia.Piataet entra au service d'une dame riche nommée dona Catarina de Chavés, qui, ayant à se plaindre d'une autre dame, lui fit rayer la figure avec la pointe d'une arme, en pleine rue et au bras même de son mari. On prétendit que c'était Catalina qui s'était déguisée en Indien et avait fait.le coup. Catalina ne s'en défend pas bien vivement. On commença ù lui faire subir la, question; mais son titre de Biscayen la protégea encore. Echappée à ce péril, elle passa au pays de las CAfH'cM ou de Chayauta. Elle y fut employée à des transports de moutons, et fit faire de grands bénéfices à son maître en achetant du blé, le donnant à moudre et vendant la farine. Un dimanche, elle alla à une partie de jeu où se trouvait don Antonio Calderon, neveu de t'évoque, avec le proviseur, l'archidiacre et un marchand de~Sévitie, établi dans le pays. On prévoit ce qui arriva une querelle, un coupd'épée, le marchand tué, la justice impuissante, nne égtise protectrice et la fuite de Catalina à Piscobamba. Dans cetteville, nouvelle aventure et nouveau duel à la suite d'une partie de jeu. Mais cette fois l'affaire ayant eu lieu en tête à tête, Catalina espère qu'on ne la soupçonnera point, et se retire tranquillement au logis. On l'arrête, on la condamne à mort, et on la conduit au lieu de l'expiation. Déjà on lui jette au cou iet'oMn, ou le cordeau, qu'elle a bien mérité, lorsque la protection d'un seigneur biscayen lui fait obtenir. grâce. De la Plata, Catalina se rend à Cochamba. Comme elle sortait de cette ville pour retourner à la PIata, elle vit du monde assemblé sous un guichet. Au même instant, une dame parut à un balcon, et lui cria Seigneur capitaine, emmenez-moi avec vous, mon mari vent me tuer. Puis elle se jeta dans la rue. Deux moines qui étaient là dirent aussi

à Catalina e Emmenez-la » et la mirent sur la crotipe de sa mule. Elle les laissa faire/et s'enfuit avec la dame. Apres avoir franchi un fleuve rapide, elle s'arrêta à un hôtel pour prendre un léger repas, et arriva bientôt avec la fugitive en vue de la Plata. Mais le mari était à leur poursuite, et tira contre eux un coup de fusil. Catatina mit sa mule au galop, et conduisit la femme au couvent Saint-Augustin, où était, sa mère. En sortant, elle rencontra le mari, et commença avec lui un duel qui se poursuivit dans une église tous deux furent blessés. Un procès en rapt s'ensuivit; mais Catalina prouva qu'elle n'avait fait que secourir une femme en péril de mort. Sortie de cette nouvelle difficulté, sans ressources pour vivre, elle se mit au service de !â justice pour découvrir certains criminels, accompagna un grenier et un alguazil à Piscobamba, se trouva un moment juge par délégation, et fit exécuter une sentence de mort contre l'altérez Francisco de Escobar, qui fut convaincu d'avoir tue traîtreusement tteux Indiens pour les voter, et de les avoir enterrés dans une carrière de sa maison. De la Plata elle alla à la Paz, < où, dit-elle, je me tins tranquille quelque temps. » De ce beau et rare repos, elle sortit brusquement, en tuant d'un coup d'épée le corrégidor Antonio Barraza, qui lui avait donné un démenti et un coup de chapeau dans la figure. Un corrégidor! c'était chose grave! On la condamna à mort, et il ne semblait pas qu'il y eût moyen réchapper au châtiment. Catalina de Erauso s'en tira par un procédé qui mérite d'être cité. Quelques instants avant d'être conduite au supplice, on la fit communier. « Alors, dit-elle, je rejetai l'hostie que j'avais d&ns la bouche, et je la reçus dans la paume de la main droite, criant à haute voix Je m'appelle Egtise je m'appelle Eglise Aussitôt le tumulte et le scandale commencèrent,, et tout le monde m'appelait hérétique. Le prêtre se retourna au bruit, et ordonna que personne n'approchât de moi. Il acheva sa messe; et alors entra le seigneur évêque don Fray Domingo de Valderrama, avec ~e gouverneur. Beaucoup de prêtres et d'autres gens se rassemblèrent, on alluma des cierges, on apporta le dais, et je fus conduit en procession. Arrivés devant le sanctuaire, et tout le inonde à genoux, un prêtre en habits sacerdotaux m'enleva l'hostie de la main, et la mit dans le tabernacle. _Puis on me gratta la main, on me !a lava plusieurs fois, et on t'essuya. Ensuite on renvoya tout le monde de l'église, et j'y restai. Cet avis m'avait été suggéré par un saint religieux franciscain, qui était venu me donner des conseils dans la prison, et qui m'avait en dernier lieu confessé. Le gouverneur assiégea pendant plus d'un mois l'église. Au bout de ce. temps, on ûta les gardes, et un saint prêtre, par ordre de t'évoque, je suppose, après 'avoir exptoré les alentours et le chemin, me donna une mute, de l'argent, et je partis pour Cuzcp. Catalina ne dit point si son odieux stratagème avait été un moyen de se faire enlever à la juridiction civile pour être jugée comme. hérétique ou sacrilège par un tribunal ecclésiastique. Le cri: Je m'appelle Église'. 0 était, du reste, une manière ordinaire de demander asite. A Cuzco, on emprisonna Catalina sur de faux soupçons. A Lima, elle prit part à un combat naval contre les Hollandais, fut faite'prisonnière, et abandonnée sur la côte de Paita, à cent lieues de Lima. Elle retourna à Lima, puis à Cuxco, où, toujours à ta suite de querelles de jeu, elle fut à demi tuée par un homme qu'on appelait le Cid, parce qu'il était de haute taille, brun, barbu, et que sa seule présence épouvantait. Ce n'est pas ainsi que nous nous figurons le Cid de Chimène; mais on sait que le véritable héros de ce nom devait ressembler, en effet, au portrait que fait Catalina. Le chirurgien trouva les blessures de Catalina si dangereuses, qu'il ne voulut.point l'opérer avant qu'elle ne se fut confessée. Catalina avoua son sexe au confesseur, et son secret ne fut pas divulgue. Elle se remit en route;