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Notice complète:

Titre : Le Magasin pittoresque / publié... sous la direction de M. Édouard Charton

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1854

Contributeur : Charton, Édouard (1807-1890). Directeur de publication

Contributeur : Desportes, François. Rédacteur

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32810629m

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32810629m/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 37695

Description : 1854

Description : 1854 (A22).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées

Description : Collection numérique : Thématique : administration publique, sciences humaines et sociales

Description : Collection numérique : Thématique : bâtiment, urbanisme, architecture, arts

Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k314378

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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salons de ses autres toiles. Non-seulement on lui paya bien ces ouvrages, mais les demandes lui afHuérent de toutes parts. Ce n'était même point assez de se disputer ses couvres, on se disputa sa personne. L'aristocratie anglaise lui adressa une foule d'invitations pour l'attirer dans les somptueux châteaux qu'elle habite. Cette année même, il passa plusieurs mois à Fife-House, Coombe-Wood et WalmerCastle, magnifiques résidences de lord Liverpool. Depuis le '12 juin jusqu'au 28 juillet, le duc de Newcastle le retint a'Clumber, dont il lui montra'lui-m~me toutes les beautés. De Clumber il se rendit chez Gcorge Beaumont, il fit la connaissance de Wordsworth et de Southey. Il se trouva bientôt lié avec toute la haute noblesse, avec les hommes les plus riches et les plus illustres de l'Angleterre en différents genres. Un commerce de lettres s'engagea entre eux beaucoup ont été publiées par le fils du peintre. En 1819, il lui manqua une seule voix pour être élu académicien; mais ce faible échec fut bientôt réparé on lui ouvrit à deux battants, l'année suivante, les portes de la royale enceinte. Ce que l'on admirait alors dans les oeuvres de notre artiste, et ce que l'on y admire encore, c'est une fidèle reproduction de la nature; il en savait rendre les grands traits, les masses pittoresques, aussi bien que les moindres détails Ses personnages sont exécutés de la même manière les formes principales, l'attitude, l'expression, les rapports des acteurs entre eux, attestent une certaine largeur de coup d'œil, et néanmoins les particularités, coit du visage, soit du costume, sont accusées avec une patiente délicatesse William ne néglige pas un trou dans la souquenille déchirée d'un-mendiant. Il avait pour la couleur, et surtout pour la lumière, une sorte d'idolâtrie; aucun de .ses effets ne le trouvait inattentif; jamais imagination poétique ne s'est plus impressionnée des rayons du soleil. Il évite cependant la recherche, l'éclat factice, les moyens artificiels dont abusent ses compatriotes. Quant au choix de ses sujets et au caractère généra) de ses tableaux, il aimait tout ce qui est pur, tranquille, tendre et harmonieux il abhorrait, au contraire, les scènes violentes, terribles ou simplement dramatiques. Jamais il n'a représenté une lutte, une action grossière, une tempête, un orage. 11 ne cherchait dans la nature que de riantes perspectives, parmi les hommes que de touchants épisodes, que de gracieux et champêtres motifs. William Collins se maria, en'1822, avec miss Geddes ce fut le révérend Alison, auteur d'un Traité sur le goût, qui leur donna la bénédiction nuptiale. Sa célébrité augmentant toujours, le roi George IV eut le désir de le voir et le reçut au château de Windsor. Ils parcoururent les différentes salles pour examiner les peintures gu'elles renferment, et causèrent longtemps ensemble. Notre artiste visita plusieurs provinces de l'Angleterre, la France, la Belgique, la Hollan'de, et chacun de ces voyages lui fournit de précieuses inspirations. De septembre 1836 a la fin de 1838, il passa en Italie deux années qui l'influencèrent encore davantage. Il traita depuis lors des sujets pieux; mais, toujours conséquent avec lui-même, il n'emprunta aux livres saints que de doux et tranquilles épisodes, comme la Nativité, le Christ parmi les docteurs, les Pèlerins d'Emmaus. °

En 1842, il tomba malade, et son médecin reconnut, a des symptômes bien évidents, qu'une affection du cœur attaquait en lui le principal organe des êtres animés. Il se remit imparfaitement, continua de souffrir, et, après une lutte prolongée, mais inutile, expira le 17 février 1847. La gravure que nous donnons, et que l'on nomme l'Ombre ~K cavalier, ou la Politesse fHs~gKe, est la plus ingénieuse de ses peintures. Un petit garçon vient d'ouvrir une barrière pour laisser passer un fermier à cheval qu'on ne voit pas, mais dont l'ombre se projette sur le plan. Nos lecteurs

remarqueront l'opulence champêtre du paysage, où abonde la verdure.

LE COLOSSE DE RHODES.

Ce n'est pas en un jour qu'on déracine une vieille erreur; il faut s'y reprendre à plusieurs fois. Le spirituel dessin de M. A. Devéria, que nous publions, est une preuve nouvelle de cette vérité. C'est une représentation du colosse de Rhodes, l'une des sept merveilles du monde, d'après l'idée généralement admise que cette célèbre statue d'Apollon était placée à l'entrée du port de Rhodes, et qu'elle était d'une si énorme grandeur que les navires passaient à pleines voiles entre ses jambes. Rappelons une fois encore que cette attitude traditionnelle du colosse rhodien est une pure imagination des temps modernes. Ni Charés, ni Lachès, dont l'artiste a inscrit les noms autour de son Apollon, n'ont exécuté ce « grand écart qu'on prête depuis trois siècles à un des chefs-d'œuvre les plus célèbres de l'antiquité. L'erreur date, en effet, du seizième siècle, et, jusqu'à plus ampleinformé, c'est Blaise de Vigenère, traducteur de Philostrate, et bon gentilhomme du Bourbonnais, mais écrivain dépourvu de critique, que l'on accuse d'avoir le premier transformé le chef-d'œuvre de Charés, l'élève de Lysippe, en une bizarrerie impossible.

Le naïf Blaise de Vigenère, dans ses Commentaires sur les Tableaux de Philostrate, venant à parler du colosse de Rhodes, dit en propres termes, mais sans citer une seule autorité (il avait de bonnes raisons pour s'en abstenir) « Ce colosse était planté à Ia~ bouche du port, jambe deçà, jambe delà et par entre deux passaient jusques aux plus grandes barques, sans désarborer ni'caller les voiles. i) La tourbe des compilateurs, des faiseurs d'Encyclopédies vulgaires, qui se copient tous les uns les autres, ont répété cette sottise à l'infini, tant et si bien que les meilleurs esprits l'ont acceptée sans examen. Le comte de Caylus, auquel les arts et l'archéologie doivent tant de bons travaux, bien qu'il ait lui-même quelquefois adopté légèrement certaines erreurs, ne s'est pas rendu complice de cette absurdité. Dans un très-bon mémoire, inséré parmi ceux de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, il a démontré, il y a déjà un siècle, que'l'Apollon de Rhodes n'avait pas été construit à la bouche du port, et que les vaisseaux n'avaient jamais passé entre ses jambes écartées. Malheureusement les Mémoires de l'Académie des inscriptions ne sont guère lus que par des hommes spéciaux, et l'erreur n'en a pas moins continué à faire son chemin dans le monde, si bien que nous la voyons reproduite dans un livre récent et estimé, le Dictionnaire de M. Bouillet. Il n'est donc pas sans utilité de la combattre de nouveau. Insistons d'abord sur ce point, et c'est là notre principal argument, qu'aucun des écrivains de l'antkmité qui ont parlé du colosse de Rhodes ne fait la moindre allusion à une circonstance si extraordinaire, et qu'il aurait été impossible d'omettre si elle avait eu le moindre fondement dans la réalité.

Strabon, l'illustre géographe, dont l'autorité est si considérable, a parlé du colosse de Rhodes, mais il n'a pas dit un mot du prodigieux écartement de jambes que lui attribue le bon Vigenère. Il cite un fragment, d'une épigramme en vers iambiques, où se trouvent mentionnés le nom de l'auteur, Charés de Lindos (ville de l'île de Rhodes), ainsi que les dimensions de son œuvre, 70 coudées c'estla mesure exacte donnée par Pline. Le célèbre géographe ajoute que le colosse gît à terre, renversé par un tremblement de terre et brisé aux genoux. Les Rhodiens, dit-il, ne l'ont pas relevé, empêchés qu'ils en ont été par un oracle. De son coté, Pline, cet encyclopédiste si précieux pour la