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Notice complète:

Titre : Le Magasin pittoresque / publié... sous la direction de M. Édouard Charton

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1854

Contributeur : Charton, Édouard (1807-1890). Directeur de publication

Contributeur : Desportes, François. Rédacteur

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32810629m

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32810629m/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 37695

Description : 1854

Description : 1854 (A22).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées

Description : Collection numérique : Thématique : administration publique, sciences humaines et sociales

Description : Collection numérique : Thématique : bâtiment, urbanisme, architecture, arts

Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k314378

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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y passent la nuit en prières; les plus ardents restent à Prague pour y accomplir )a neuvaine.

C'est à l'empereur d'AItemagne Charles IV (Charles t"' comme roi de Bohême) que la ville doit l'établissement de ce pont monumental. Les Bohèmes ont pour la mémoire de ce prince beaucoup plus de vénération que les Allemands. Ne vous avisez point de. leur dire que c'était un monarque d'un caractère pusillanime, qu'il trahissait la foi jurée, qu'il fit empoisonner son compétiteur à l'empire, et qu'il ne sut jamais défendre les droits de ses peuples contre les envahissements dusaint-siége Ce sont autant de calomnies, répondront-ils. Pour eux, Charles IV d'Allemagne n'existe point; ils ne connaissent que le Charles'I"' de Bohême, celui qui, à peine sacré à Aix-la-Chapelle, fit transporter à Prague les insignes de l'empire, agrandit cette dernière ville, accorda de nombreux privilèges à ses habitants, appela dans ses murs des marchands de l'Italie et de l'Allemagne, enfin créa !a célèbre université qui dans le principe n'eut pas de rivale en Allemagne. Telles étaient alors la prospérité et la richesse de cette ville, qu'un bourgeoî& pouvait faire à son maître un présent de 100 000 ducats, et Charles n'était pas homme à dédaigner un pareil.cadeau; car ses finances étaient en si mauvais état qu'un jour il fut retenu en otage dans un cabaret, pour dette, et une autre fois, il vit ses équipages saisis par les bouchers de Worms, ses créanciers. Mais il faut dire à sa louange qu'il n'épargnait pas l'argent quand il s'agissait de fondations utiles l'université de Prague en est une preuve éclatante. Fils de ce Jean de Luxembourg, roi de Bohême, qui combattit quoique aveugle et mourut avec la fleur des chevaliers français à la désastreuse bataille .de Crécy, Charles IV avait été élevé à l'université de Paris; rentré dans ses États, il résolut d'y créer un établissement de ce genre. Il réussit au delà de ses espérances, car le Cc~tMm C<a'oHnMm., ainsi qu'on l'appela dans la suite, qui ne comptait, la première année, que 72'2 étudiants, en reçut bientôt plus de 60000. Ceux qui le fréquentaient jouissaient de. l'exemption des impôts et des tailles il suHisaitrqu'un voyageur se présentâtavec un passeport d'étudiant pour que ses bagages ne fussent point visités à l'entrée des villes. Les étrangers, Allemands, Polonais, Hongrois, y avaient la prééminence; Charles l'avait ainsi voulu. Mais les successeurs de ce prince n'imitèrent point eettesageconduite: aussi, sous Wencesbs, 36000 étudiants abandonnèrent l'université de Prague, et allèrent chercher l'instruction ailleurs. Au reste, les troubles suscités parla doctrine de Jean Huss et de Jérôme de Prague, au quinzième siècle, vinrent interrompre les études paisibles. Pendant quatorze ans, la Bohème fut ravagée, les églises et les couvents pillés, des rues entières de Prague détruites par la flamme et le fer; les habitants de la nouvelle ville et ceux de l'ancienne étaient armés les uns contre les autres. Un peuple qui avait accueilli avec empressement les idées des hussites ne pouvait manquer d'applaudir aux tentatives de réforme de Luther et de Calvin. Lorsque l'empereur Mathias se dé- 0 partit, :'t leur égard, de la-tolérance religieuse obtenue à force de sanglants combats, les Bohèmes s'insurgèrent et jetèrent par les fenêtres du château les deux commissaires impériaux, qui, lancés d'une hauteur de 80 pieds, ne se firent- pourtant aucun mal c'est ce que l'on a appelé la De/e'MsMMK de P~Ke('I6')8); deux colonnes élevées à l'endroit les agents de l'empereur tombèrent et furent miraculeusement préservés par la Providence éternisent cet événement, qui eut des suites si terribles pour l'Allemagne, puisque ce fut en partie de là que naquit la guerre de trente ans. Ferdinand 11 marcha contre les révoltés, et la victoire de la MoH~M-B~Mc~, en 1620, lui livra la Bohême avec sa capitale.

Au siècle suivant, en~I741, lors de la guerre de la

succession d'Autriche, Prague fut conquise par les Français mais le maréchal de Bette-Iste l'évacua en 1742. Alors eut Heu cette retraite vantée outre mesure (on l'a comparée à celle des dix mi!ie ), à laquelle prit part le jeune Vauve- nargues. C'étaient les courtisans'de Versailles qui la prô- naient ainsi; mais. à Paris, on jugea cet événement avec plus de sang-froid les mauvais plaisants s'en égayèrent; il courut même, contre le maréchal, des chansons, dont l'une commençait par ces vers

Quand Me-Is!e partit, une nuit,

De Prague à petit bruit,

Il dit, voyant ta tune Lumière de mes jours,

Astre de ma fortune,

Conduisez-moi toujours.

Occupée par Frédéric !{, en 17~ elle allait tomber de nouveau, en i757, entre ses mains, quand la bataille de Kolin, gagnée fort à propos par le général autrichien Daun, la délivra de ce danger. C'est à Prague que fut conclu, en 1813, entre les souverains du Nord, le traité de la SainteAlliance; enfin Charles X, chassé de. France, choisit, en 1833, cette ville pour refuge; il habita, au Hradschin, le &M~, ou château fort, bâti, sur le modèle du Louvre parisien, par cet empereur Charles IV dont nous avons déjà parlé. M s'y livra à sa passion pour la chasse, qui avait été un de ses amusements favoris quand it occupait le trône de France. On voit que Prague est riche en souvenirs historiques. Nous avons insisté sur ce point 'et à dessein, car là est le caractère original de cette vieille cité, qui aujourd'hui se repose des luttes du temps passé en cultivant les arts de la paix, en développant son industrie et son commerce. A toutes les époques considérables, Prague a joué un rôle qui n'a pas été sans éclat pendant les troubles'de la féodalité, pendant tes guerres de religion, au temps de la renaissance des tettresjors des guerres du dix-huitième siècle d'où naquit l'équilibre européen; dans notre siècle enfin, ouïes chosesposith-esontle dessus, elle se distingue par une grande activité industrielle. Cependant elle est loin de négliger les beaux-arts et les lettres,~dont l'essor a été favorisé par la formation d'un musée national, en 1818,. sous les auspices du comte de Kotowrat; Tous ces avantages réunis ont fait dire à un auteur qurpeut-étre pousse un peu loin l'enthousiasme national, en paMant de Prague « On a rêvé une monarchie embrassant l'Allemagne entière, et on a cherché à cette monarchie imaginaire une capitale; si le rêve se réalisait, il faudrait choisir Prague comme la plus digne.o Dans cette capitale, les monuments grandioses ne manquent point.

Dans t'Altetadt, on admire le vieil hôtel de vitte; la catMdrate de Thein, où les hussites, sous Ziska, prononcèrent le serment de la vengeance, et où se trouve le tombeau de l'astronome Tycho-Bt'ahé, dont l'observatoire se voit sur le Hradschin; les bâtiments de Funiversité, etc. Dans ta nouvelle ville sont répandus les beaux palais de ta noblesse bohème. Au Hradschin, c'est t'égHse Saint-Gilles avec son mausolée de Népomucéne en argent massif; c'est, avant tout, le château impérial d'où l'on jouit d'une vue magni fique. Le Wissehrad, non loin du Petit-Côté, renfermant l'arsenal, constitue unevitte à part; nous en dirons autant de la Js~eH~a~, ou cité des Juifs, enclavée dans t'Aitstadt c'est là qu'un voyageur doit diriger ses pas, s'il aime les tabteauxde moeursétraages. Lequartierdes Juifs, à Prague, n'est pas, à la vérité, aussi renommé que le G&<~o de Rome et la jM&n~se de Francfort mais qu'on aille visiter l'intérieur de leur synagogue noire de vétusté, surtout leur vaste cimetière, où se pressent une foule de générations éteintes, et on se demandera si ce n'est point là un curieux spectacle, trop dédaigné par les auteurs qui ont donné des