composition de la Renaissance, que les restaurateurs n'ont pas encore touchée. Le monument, du reste, est presque complet, et pour lui rendre sa physionomie primitive, il suffirait de rétablir les meneaux des grandes fenêtres; alors disparaîtrait cette inégalité des ouvertures qui nous choque aujourd'hui avec juste raison.
Ce qui ne nous choque pas moins, c'est l'interprétation du trèscurieux tympan de l'église de Girolles. Le sujet, dit M. Michel, représente le A~e de la sainte Trinité. Comme on le voit déjà souvent à cette époque, le Père e~-n~ se montre en pied et non plus en buste, ou même ne laissant apercevoir que sa main. !i est assis dans le milieu, vêtu du pallium brodé. Son visage est jeune, presque imberbe et derrière sa tête est posé un nimbe à croix pattée. De la main droite, le Père porte l'agneau qui symbolise le Fils, c-t il tient à la main gauche une tige terminée par des feuilles et repliée sur elle-mème; elle est retenue, dans ses séparations, par de petits masques humains et rappelle vaguement la forme d'un flabellum. L'agneau tient la croix sur sa patte droite relevée; son nimbe diffère de celui du f ère par la forme des branches de la croix.
Si, sous le rapport de la représentation matérielle du ~re de la Trinité, l'artiste paraît avoir vécu à la fin du xn" siècle, il est néanmoins encore fortement imbu du style romano-byzantin dans toute sa composition. L'Esprit-Saint se ~Men/e sous la forme d'une ~~e humaine ~t'M~w: C'est sans doute le MM~e de rM que l'artiste a MM/M rep~MM~r par cet ornement fKroM/e qui lui sort de la bouche. Nous regrettons beaucoup de le dire. mais là ou M. Michel voit l'Esprit-Saint, nous ne pouvons reconnaître qu'un ornement sans caractère particulier, qui ne diffère assurément pas de ceux tracés sur hne large frise au-dessous du sujet principal. La parlie, s'il est permis de s'exprimer ainsi, ne se joue pas à trois. mais bien à deux; l'artiste inconnu qui a exécuté ce basrelief a voulu non représenter la sainte Trinité, mais figurer à nos yeux la double nature du Sauveur, rapprocher en un mot la réafité du symbole, à côté du Verbe divin, sagesse incrée, immor-