Arrivés au pied de ces hauteurs, les Arabes se partagèrent en deux corps l'un cerna la montagne, l'autre mit pied à terre, et monta résolument à l'assaut quoique réduits à moins de quinze cents combattants, les rebelles purent encore tenir longtemps tête aux Arabes; mais à la fin la supériorité du nombre t'emporta six cents Turks mirent bas les armes, les autres étaient restes sur le champ de bataille du côté des Arabes la perte n'avait été que de deux cents hommes. La nouvelle de cette victoire fut aussitôt portée au Bey, et on prit ses ordres sur le sort que devaient subir les prisonniers.
Ce prince ordonna qu'on lui envoyât le préfendu Bey, nommé par les rebelles, ainsi que les membres du nouveau ministère qu'ils avaientcomposé et vingtsept enfants qui avaient suivi les Turks dans leur fuite quant aux autres révol- tés il permettait de tes tuer tous et )es Arabes, de tout temps ennemis jurés des Turks, exécutèrent cet ordre avec ardeur. Le 5 du mois de Chaabân (4 septembre) tous les prisonniers furent massacrés, à l'exception de trente-deux, qui furent conduits au Barefo. Les cinq principaux chefs furent étranges avec le faux Bey, et les ministres, ainsi que les enfants, mis en prison plus tard les ministres du Bey rebelle subirent le même sort que leur chef, après qu'HaMOKcM-.facAfi eut tiré de leurs aveux tous les renseignements nécessaires pour prévenir une nouvelle révolte les enfants prisonniers obtinrent grâce entière, et furent incorporés dans la garde particulière du prince.
Le Bey laissa aux Bédouins toutes les dépouilles des Turks, et ce butin fut considérable car il consistait en argent, or, diamants, armes, et autres effets précieux, qu'ils avaient votés dans le pitlage des boutiques de la ville.
Ainsi se termina cette rébellion, et le Bey prit toutes les mesures nécessaires pour s'assurer qu'un semblable attentat ne pourraitjamais se renouveler. Le règne de T/a'MtOMf/sA-~acM fut beaucoup plus long que ceux de la plupart de ses prédécesseurs, et surtout que ceux de ses prédécesseurs électifs. La plupart de ceuK-ci n'avaient eu qu'un renne éphémère; l'assassinat ne les avait
fait monter au pouvoir qu'avec la perspective que l'assassinat les en ferait descendre. Par une exception remarquable dans ces annales de violences de meurtres et de catastrophes, Hamoudah-PaeM se maintint paisiblemeut sur le trône de Tunis pendant trente-trois années il mourut la veille de la fête d'E/eM<r(l) de l'an 1229de)'héKire (14 septembre 1814 de l'ère chrétienne) (2).
Je ne puis terminer ce récit du règne de ~amow~-faeA~ sans dire quc)quesmotsdu sceau de ce prince, dont je joins ici l'empreinte.
J'ai regardé cette insertion comme d'autantplus intéressante, qu'elle me fournira )'occasion de quelques remarques curieuses.
On y lit, dans le cartouche formé par le cercle intérieur, la légende suivante, contenant le nom et les titres du prince HAMOLDAH-PACuA-BF.Y, Ml!EMYRAN (3). (i) Ce nom, qui signifie en arabe /a cessation du /eMt;e, est donné par les Musutmans an premier jour du mois de (~/ta'ot<(! parce qu'en effet c'est le jour où cesse l'obligation du jeune imposé aux Musulmans par leur religion pendant le mois entier de .HanM~a'a~. On donne aussi à ce jour le nom d'e/K~(la fête de )a cessation du jeûne). C'est à cause de cette fête que le dixième mois de l'année lunaire des Musulmans, C/MO;«! a reçu chez les Barbarcsques le nom de C/taAar-i'oHr. (a) Le lecteur trouvera sur ~amouo'a/t-foe~a des détails plus circonstanciés dans le chapitre VIII de la première partie ci-dessus, détails donnés par )e docteur Frank lui-même, dont les deux voyages et le séjour à Tunis eurent lieu sous le règne de ce prince. (3) Le mot .Myrm~n signifie prince des ~rcrcf.t,