L'UNIVERS,
ou
HISTOIRE ET DESCRIPTION
DE TOUS LES PEUPLES,
DE LEURS RELIGIONS, MOEURS, COUTUMES, ETC.
ALGËRtE,
PAR M. E. CARETTE.
DÉLIMITATION.
Frontière!! potitiques:à!'e.s[;àrouest.–Limites naturelles au nord au sud. L'Aigérie a une frontière politique à !'estetài'ouestetunetiinitenaturet!e au nord et au sud.
Frontière de l'est. La frontière de l'est la sépare de la régence de Tunis. Elle commence dans le sud vers )e 32*' degré de latitude, et passe entre les terres de parcours de deux oasis, dont l'une appartient à la régence de Tunis etl'autre à l'Algérie. La première est teBeiad-el-Djérid, la seconde est l'Ouad-Souf. Comment )a délimitation peut-elle s'établir dans de vastespiages sablonneuses vouées éternellement au parcours? Le voici; )a région, généraiement déserte, qui s'étend entre les deux oasis est parcourue, chaque année, au printemps, par les troupeaux de deux tribus nomades, les Hamama et les Rbêia. Les Hamâma dépendent du Belad-el-Djérid, et conséquemment de Tunis. Les Rbêia dépendent de l'Ouad-Souf, et conséquemment d'Alger. Les uns et les autres conduisent leurs troupeauxdans ]arégion voisine de leurs oasis respectives. Au rapport des voyageurs, les Rbêia ne dépassent pas une certaine montagne de sable appelée T~oMNdb, et les Hamâma ne dépassent pas un
1~ Livraison. (ALGERIE.)
certain puits appelé El-Asli c'est donc entre ces deux points, séparés entre eux par une distanced'environ vingt-cinq kilomètres, que la ligne frontière doit tomber.
Au nord de ces deux positions règne l'immense plaine du lac Me)r'ir', rendue presque impraticable autant par le manque absolu d'eau que par des dangers d'une nature toute particulière et sur lesquels nous donnerons plus tard quelques détails. Parmi )e petit nombre de passages qui traversent cette solitude, il en est deux, dont l'un, appelé Mouia-et-Tadjer (l'eau du négociant), appartient notoirement à iarégenced'A!ger,etdontt'autfe, appeiét'oum-echchot (la bouche du lac), appartient à la régence de Tunis. Le large espace qui les sépare est demeuré jusqu'à ce jour vierge de pas humains. On peut donc, sans craindre de voir jamais naître aucune contestation à cet égard, regarder cette large bande neutre comme la frontière des deuxËtats.
Au nord de cette région aride et déserte la végétation reparaît, d'abord rabougrie etehétive, assez régulière cependant pour rappeler avec elle )e régime duparcours. Lestribusqui au printemps livrent à leurs troupeaux ces vastes pâturages sont les Frâehich à Tunis, et les Nememcha à Alger.
1