pour ceste heure-là gaigiré ce pied et avantage, et aussi qu'il ne yeoit point de bresche raisonnable par où ilz peussent venir, à pied ferma au* mains avec les ennemys. Bien est vray que, pendant que cest effort se faisoit, luy qui avoit fait battre tout le matin le flanc, Pespaule et la courtine du ravelin, avec quatorze canons qu'il avoit fait loger le jour précédent au deçà et au-delà de la rivière, aux lieux préparés à ceste fin et cy-dessus mantionnés feit couller une autre bonne troupe de François du costé du dit ravelin, au pied duquel ils se logèrent pour un temps, et tindrent ceux du dedans en telle extrémité qu'ilz n'obèrent jamais comparoistrepour tirer à noz gens pendant qu'itz furent au combat de ladite tour, qui fut tel et si furieux, quatre ou cinq heures durant, tant pour la multitude des harquebuzades et canonnades qui furent tirées d'une part et d'autre, et l'infinité d'artifices de feu dont ceux de dedans s'aydèrent et combatirent une bonne espace de temps, que des mémoires d'hommes, et au jugement de tous ceux qui ont longuement suivi et practiqué les armes en divers voyages et paysjil ne seveit jamais chose si bien deflfendue ni plus furieusement assaillie et combatue. Toutela nuict noz gens demeurèrent à la garde de la dite tour et à la conservation de leur logis -du rempart et se commencèrent les sapes et mynes nécessaires pour la ruynede la ditte plateforme où il fut fait telle diligence que, le lendemain a 1 elles s'en alloient prestes à y donner le feu, environ les trois heures après midy mais les ennemys, estonnez et grandement endommagez du combat du jour précédent, prévoyans la prochainelé de leur ruyne et qu'ilz ne pouvoient plus empescher que noz gens ne vinssent aux mains avec eux, feirent faire une chiamade, environ les neuf heures du matin pour la composition de la place; laquelle finablemenl fut accordée telle qu'elle se verra par les arti-