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l'équation de la nutritiôn des êtres aérobies grands ou petits? Et depuis quand, demanderai-je à notre confrère,' un progrès acquis petit-il être compromis par un progrès qui ne l'est pas encore? Le progrès acquis le progrès que je revendique, le progrès considérable à mes yeux, dans l'histoice de la fermentation, c'est d'avoir prouvé qu'il existe des êtres anaérobies, des êtres vivant sans air, et que ces êtres sont des ferments; c'est d'avoir prouvé que les fermentations proprement dites sont corrélatives d'actes de nutrition, d'assimilation et de génération accomplis en dehors de toute participation du gaz oxygène libre. N'est-il pas évident que, dans ces conditions, tous les matériaux qui composent le corps de ces êtres sont empruntés à des combinaisons oxygénées? L'être aérobie fait la chaleur dont il a besoin par les combustions résultant dé l'absorption du gaz oxygène libre; l'être anaérobie fait la chaleur dont il a besoin en décomposant une matière dite fermenteseible qui est de l'ordre des substances explosibles, susceptibles de dégager de la chaleur par leur décomposition. A l'état libre, l'être anaérobie est souvent si -avide d'oxygène, que le simple contact de l'air le brt"cle et le détruit, et c'est dans cette affinité pour l'oxygène, j'ima. gine, que réside le premier principe d'action de l'organisme microscopique E~ pouvoir donner de la chaleur par leur ,dëcoinposition~ il faut bien que ces matières soient provoquées à se décomposer..
» Jamais on n'est entré plus profondément, ce me semble dans la cause des fermentations proprement dites, et je ne ferai pas à notre confrère M. Berthelot l'injure de croire qu'il ne saisit pas toute la portée des faits que je viens de rappeler.
Voici un troisième ordre d'arguments de M. Berthelot
La Science, dit-il, m'a toujours paru, comme à Claude Bernard, tendre à réduire l'ac- tion des ferment~ t1 des conditions purement chimiqties, indépendantes de la vie, quî répond à un ensemble de phénomènes plus compliqués. »
». Je comprends mal le second membre de cette phrase, mais je saisis -assez le sens de l'alinéa dans son ensemble pour affirmer que cette appré- ciation historique de notre confrère est tout à fait, contraire, suivant moi, à la vérité. En effet, lorsque, il y a vingt et un ans, j'ai présenté à l'Académie mon premier travail sur une des fermentations proprement dites, la doc- trine chimique de ces phénomènes régnait pour ainsi dire sans partage. Les actions de diastases étaient déjà nombreuses, et, quant aux fermentations proprement dites, bien plus nombreuses aujourd'hui qu'à l'époque que je