au milieu de circonstances moins difficiles et moins irritantes, dans des habitudes de modération qui tenaient et à une meilleure culture des esprits, et à une expérience mieux acquise des discordes civiles. La loi, qui n'avait jamais guère été de son temps, était bien moins encore de celui où on s'essayait à la faire revivre par des arrêts comminatoires. Il y avait entre elle et l'état de la presse toute la distance qui sépare le règne de Charles IX des premières années de Louis XIV.
Maintenant, qu'il me soit permis d'exposer brièvement le plan que j'ai suivi, et les raisons qui m'ont déterminé à le suivre.
J'ai adopté l'ordre alphabétique. 11 était le plus facile, jeu conviens; mais s'il n'avait pas eu d'autre mérite, j'y aurais renoncé sans peine.
L'ordre chronologique ne m'offrait pas même l'avantage de présenter les Mazarinades réunies, pour ainsi dire, en groupes autour de chacun des événements qui les ont fait naître. On sait qu'il paraissait des pamphlets nouveaux tous les jours, souvent plusieurs dans le même jour, quand la chaleur d'un tumulte sur le Pont-Neuf, ou d'une discussion dans le Parlement enflammait la verve des écrivains. Cette activité de la presse ne suffisait cependant pas à la fécondité de la Fronde; et plus d'une fois, des pamphlétaires ont été en retard d'un événement. Dans les polémiques fréquentes qui s'engageaient entre les auteurs, il est arrivé qu'un intervalle d'une, de deux semaines même, a séparé la première pièce de la dernière et combien d'écrits, étrangers au débat, sont venus se placer dans cet intervalle! On comprend qu'il m'aurait été impossible de classer exactement, dans l'ordre de leur publication, des pamphlets ainsi entassés mais