bre qu'eurent lieu les trois seuls procès de presse sur lesquels nous ayons quelques informations assez précises, ceux de Bautru, de Morlot et d'Antoine Estienne. La condamnation de la veuve Musnier et de ses enfants par le Chàtelet est du mois de juillet. C'est la preuve de l'activité dont l'auteur de la France rétablie loue le lieutenant civil. Mais en faut-il conclure qu'on cessa d'écrire et d'imprimer? Non certes. On ne se hasarda plus à braver la loi et la justice avec la même ardeur qu'on l'avait fait auparavant; on éluda l'une; et on trompa l'autre.
Ce passage de la Nocturne chasse du lieutenant civil explique comment l'auteur du Monologue et entretien de Mazarin a été autorisé à dire
Saint-Julien a été plus loin, dans le Courrier burlesque de la guerre de Paris. Il a dit avec raison que l'arrêt du 29 mars 1650, qui
Dès qu'un événement venait solliciter la verve des auteurs et l'activité des imprimeurs, les pamphlets paraissaient en foule; et les colporteurs encombraient les rues.
ç'est alors que sortirent
Sans nom ni marque,
De la presse de Variquet,
De Preuveray, Sara, Cottinet,
Qui ne se vend et ne s'achète
Qu'entre chien et loup en cachette
Des satyriques ouvrages en vers
Jouxte sur exemplaire d'Anvers.
On ne peut empêcher d'écrire
Par menaces ni autrement
Et les arrêts du Parlement
N'ont pas assez de suffisance
Pour empêcher la médisance.
Défendit de rien imprimer,
ne lit que ranimer
Cette criminelle manie.