nés, suivant Guy Patin, dans une lettre du 16 septembre 1650; ceux de la Lettre du roi au Parlement de Rouen (10 juin 1652), forcés de s'absenter; celui de l'Amnistie, pourchassé par ce qu'on pourrait appeler le Parlement-croupion de la Fronde, et réduit à se cacher, aussi bien que ceux de la Lettre de la princesse de Conde' présentée à la reine l'imprimeur de la Requête des trois Etats arrêté, condamné à l'amende honorable et au bannissement. L'Éclanche Raulin et Laurent P rends -ton-Verre dont il est parlé dans la Nocturne chasse du lieutenant civil, étaient des colporteurs apparemment; car je ne les trouve pas dans ma liste des imprimeurs et libraires.
Guy Patin nous apprend que la veuve Musnier et ses deux enfants étaient au cachot dans les prisons du Châtelet, le 17 juillet 1649. Ils avaient été condamnés, l'aîné à la potence, le cadet aux galères, la mère au bannissement; mais avant d'être jetée hors du royaume, elle devait assister au supplice de ses enfants, et recevoir le fouet. Elle était âgée de soixante-neuf ans! L'auteur du Silence au bout du doigt fait, de cette triple condamnation, le texte d'une amèrephilippique contre le lieutenant civil d'Aubray. Il lui reproche de n'avoir obéi qu'au sentiment de haine qu'il avait conçu pour le mari et le père de ses victimes, et que la mort même n'avait pu apaiser il l'accuse d'avoir suborné par argent les domestiques de la veuve Musnier, et de leur avoir dicté de faux témoignages. Je ne saurais discuter la valeur de ces assertions du pamphlétaire; car ni lui, ni Guy Patin ne font connaître le titre du libelle qui a décidé le Châtelet à prononcer son horrible sentence. La condamnation, toutefois, ne fut pas exécutée. Il y eut appel au Parlement; et l'affaire en resta là. Pour les libraires comme pour les auteurs, la seule chose importante était d'éviter d'être pris dans la première cha-